Peinture (Annonciation de la bienheureuse Vierge Marie)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Variante(s) du titre :
- Annuntiatio Beatae Mariae Virginis
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1886 – 1889 (Production)
- 1908 – (Modification ou transformation de l'objet)
- 1996 – 1997 (Restauration)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (12)
- Peinture (Naissance de la bienheureuse Vierge Marie) - Produit d'une même conception
- Peinture (Présentation de la bienheureuse Vierge Marie au Temple) - Produit d'une même conception
- Peinture (Fiançailles de la bienheureuse Vierge Marie) - Produit d'une même conception
- Peinture (Visitation de la bienheureuse Vierge Marie) - Produit d'une même conception
Groupes associés (3)
- Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (1641 – ) - Donateur(-trice)
- Congrégation de Notre-Dame (1658 – ) - Propriétaire
- Legris Conservation Inc. (1978 – ) - Restaurateur(-trice)
Personnes associées (3)
- Meloche, François-Xavier-Louis-Édouard (1855 – 1914) - Artiste / artisan(e)
- Renaud, Toussaint-Xénophon (1860 – 1946) - Artiste / artisan(e)
- Lenoir dit Rolland, Hugues (1823 – 1899) - Responsable de l'achat
Inventaires associés (1)
Description
Cette oeuvre, représentant l'Annonciation, est peinte en 1886 sur les parois de bois qui composent la voûte de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. La scène en forme de fenêtre romane constitue la quatrième d'une série de neuf oeuvres illustrant la vie de la Vierge Marie. Celles-ci sont peintes dans des teintes monochromes de gris, rose et turquoise, rehaussées d'or.
Dans la partie droite, la Vierge est agenouillée et serre un livre contre sa poitrine. À gauche, l'archange Gabriel, placé debout sur des nuages, tient une fleur de lys dans sa main gauche et tend sa main droite vers la Vierge. Au-dessus des deux personnages, une colombe représentant le Saint-Esprit projette des rayons de lumière en direction de la Vierge. L'arrière-plan se compose d'un mur doté de colonnes et d'une arche devant laquelle se trouve un rideau entrouvert. La scène est surmontée d'un aplat bleu à motifs de lys et de croix dorées.
Une inscription en latin est placée sous la scène qui est encadrée par des éléments architecturaux peints en trompe-l'oeil. Ceux-ci se composent de festons, de moulures, de feuilles d'acanthes et de médaillons.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 2020.3.4
Lieu de production :
- Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal
Médium :
- Peinture
Support :
- Bois
Technique de fabrication :
- Peint
Représentation iconographique :
- Ange ailé
- Archange Gabriel
- Colombe
- Colonnes
- Fleurs
- Lys
- Nuages
- Rayons
- Saint Esprit
- Vierge Marie
Inscription :
b.c. : ANNUNTIATIO / BEATEA MARIAE VIRGINIS
Sujet :
- Religion
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Le décor de la voûte de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est conçu en 1886 par François-Édouard Meloche (1855-1914), artiste montréalais réputé pour la décoration d'églises. La réalisation de cette oeuvre murale s'inscrit dans un vaste projet initié à la fin du XIXe siècle, qui transforme l'architecture extérieure et le décor intérieur de la chapelle.
Les travaux sont dirigés par le chapelain Hugues Lenoir dit Rolland (1823-1899). Une voûte en berceau suspendue à la charpente est construite par-dessus celle que Louis-Xavier Leprohon (1795-1876) avait ornée en 1823. Pour décorer la nouvelle voûte et les murs, Lenoir retient les services de Meloche, ancien élève de Napoléon Bourassa (1827-1916) qu'il a dû rencontrer lors du chantier de décoration de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, à Montréal, de 1875 à 1882, où Meloche assiste son maître. Le contrat est signé en janvier 1886 et les murales terminées à l'automne. Pour assurer une telle cadence, Meloche est assisté par son chef d'atelier, Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946), et de quelques apprentis. Une signature sur l'une des scènes atteste la présence de Frederick William Lorenz (1827-1913), qui enseignait alors à l'Institut National des Beaux-Arts, Sciences, Arts et Métiers, et Industrie de Montréal.
Pour la voûte, Meloche aurait eu recours à la technique de la peinture à l'encaustique appliquée à sec. Les scènes sont peintes directement sur les lattes de bois. Le programme décoratif est inspiré de l'iconographie mariale traditionnelle. La nef est ornée de huit scènes, illustrant les moments-clés dans la vie de Marie, et de quatre médaillons qui montrent des attributs de la Vierge, tirés essentiellement des Litanies de Lorette. Cet ensemble est clos par un grand médaillon du couronnement de la Vierge, au sommet de la voûte du choeur, entouré de figures d'angelots et de chérubins. Les scènes sont pourvues d'ornements en trompe-l'oeil qui donnent l'illusion de trois dimensions.
La structure narrative et certaines compositions sont inspirées d'une Bible allemande publiée quelques années auparavant, illustrée par Julius Schnorr von Carolsfeld (1794-1872), un artiste nazaréen. L'influence de l'école nazaréenne, mouvement artistique du XIXe siècle désirant renouveler l'art religieux, est ressentie à travers la quarantaine de décorations d'églises au Canada et aux États-Unis que Meloche réalise au cours de sa carrière.
Initialement, les murs de la chapelle étaient ornés de scènes exécutées par Meloche. Un article du journal La Minerve daté du 9 janvier 1886 fait mention de 27 grands tableaux, alors qu'il en subsiste moins que la moitié aujourd'hui. Les murales incluaient notamment une assomption de la Vierge dans le choeur et un portrait de Marguerite Bourgeoys et de Paul de Chomedey de Maisonneuve près de l'entrée, camouflés par des éléments décoratifs installés au début du XXe siècle.
Même la voûte est masquée peu de temps après son inauguration, en 1908, lorsqu'un nouveau décor est réalisé par Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928). Selon les hypothèses, ce changement rapide du décor intérieur résulterait du fait que le trompe-l'oeil devient démodé au début du XXe siècle, considéré alors comme une atteinte au bon goût. Il est également possible que les tons monochromes employés par Meloche assombrissent trop la chapelle, à l'époque où elle est encore éclairée au gaz. Le nouveau décor aurait eu pour but de rectifier la situation.
À la suite des travaux dans l'entretoit de la chapelle en 1994, les toiles marouflées de Beaulieu commencent à décoller et, à la stupéfaction générale, l'oeuvre de Meloche se dévoile à nouveau. Il était alors ignoré que Beaulieu n'avait pas détruit les murales précédentes, mais avait plutôt collé ses propres toiles par-dessus, protégeant ainsi l'intégrité du décor de 1886. Une restauration majeure de 1996 à 1997 permet de dévoiler à nouveau la voûte de Meloche dans toute sa splendeur.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Ville-Marie
Adresse :
- 400, rue Saint-Paul Est
Références
Notices bibliographiques :
- POTHIER, Louise et Patricia SIMPSON. Notre-Dame-de-Bon-Secours - Une chapelle et son quartier. Montréal, Fides, 2001. 151 p.