Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Peinture (Fiançailles de la bienheureuse Vierge Marie)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Variante(s) du titre :

  • Sponsolia Beatae Mariae Virgini

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1886 – 1889 (Production)
  • 1908 – (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1996 – 1997 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (12)

Groupes associés (3)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Cette oeuvre, représentant les fiançailles de la Vierge, est peinte en 1886 sur les parois de bois qui composent la voûte de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. La scène en forme de fenêtre romane constitue la troisième d'une série de huit oeuvres illustrant la vie de la Vierge Marie. Celles-ci sont peintes dans des teintes monochromes de gris, rose et turquoise, rehaussées d'or.

Au premier plan, Joseph passe un anneau au doigt de la Vierge. Ces derniers sont agenouillés aux pieds du rabbin bénissant leur union. Sa main droite est posée sur la page d'un livre, tenu ouvert par un jeune personnage placé dans le coin inférieur gauche. De son autre main, il tient le poignet de la Vierge. Une colombe, représentant le Saint-Esprit, survole la partie droite de l'oeuvre en projetant des rayons de lumière vers la Vierge. Trois personnages assistent à la scène dans le coin inférieur droit. L'arrière-plan est constitué de rideaux et d'une balustrade, surmontés d'un aplat bleu à motifs de lys et de croix dorées.

Une inscription en latin est placée sous la scène qui est encadrée par des éléments architecturaux peints en trompe-l'oeil. Ceux-ci se composent de festons, de moulures, de feuilles d'acanthes et de médaillons.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2020.3.3

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal

Médium :

  • Peinture

Support :

  • Bois

Technique de fabrication :

  • Peint

Représentation iconographique :

  • Colombe
  • Rabbin
  • Saint Esprit
  • Saint Joseph
  • Vierge Marie

Inscription :

b.c. : SPONSALIA / BEATAE MARIAE VIRGINIS.

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le décor de la voûte de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est conçu en 1886 par François-Édouard Meloche (1855-1914), artiste montréalais réputé pour la décoration d'églises. La réalisation de cette oeuvre murale s'inscrit dans un vaste projet initié à la fin du XIXe siècle, qui transforme l'architecture extérieure et le décor intérieur de la chapelle.

Les travaux sont dirigés par le chapelain Hugues Lenoir dit Rolland (1823-1899). Une voûte en berceau suspendue à la charpente est construite par-dessus celle que Louis-Xavier Leprohon (1795-1876) avait ornée en 1823. Pour décorer la nouvelle voûte et les murs, Lenoir retient les services de Meloche, ancien élève de Napoléon Bourassa (1827-1916) qu'il a dû rencontrer lors du chantier de décoration de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, à Montréal, de 1875 à 1882, où Meloche assiste son maître. Le contrat est signé en janvier 1886 et les murales terminées à l'automne. Pour assurer une telle cadence, Meloche est assisté par son chef d'atelier, Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946), et de quelques apprentis. Une signature sur l'une des scènes atteste la présence de Frederick William Lorenz (1827-1913), qui enseignait alors à l'Institut National des Beaux-Arts, Sciences, Arts et Métiers, et Industrie de Montréal.

Pour la voûte, Meloche aurait eu recours à la technique de la peinture à l'encaustique appliquée à sec. Les scènes sont peintes directement sur les lattes de bois. Le programme décoratif est inspiré de l'iconographie mariale traditionnelle. La nef est ornée de huit scènes, illustrant les moments-clés dans la vie de Marie, et de quatre médaillons qui montrent des attributs de la Vierge, tirés essentiellement des Litanies de Lorette. Cet ensemble est clos par un grand médaillon du couronnement de la Vierge, au sommet de la voûte du choeur, entouré de figures d'angelots et de chérubins. Les scènes sont pourvues d'ornements en trompe-l'oeil qui donnent l'illusion de trois dimensions.

La structure narrative et certaines compositions sont inspirées d'une Bible allemande publiée quelques années auparavant, illustrée par Julius Schnorr von Carolsfeld (1794-1872), un artiste nazaréen. L'influence de l'école nazaréenne, mouvement artistique du XIXe siècle désirant renouveler l'art religieux, est ressentie à travers la quarantaine de décorations d'églises au Canada et aux États-Unis que Meloche réalise au cours de sa carrière.

Initialement, les murs de la chapelle étaient ornés de scènes exécutées par Meloche. Un article du journal La Minerve daté du 9 janvier 1886 fait mention de 27 grands tableaux, alors qu'il en subsiste moins que la moitié aujourd'hui. Les murales incluaient notamment une assomption de la Vierge dans le choeur et un portrait de Marguerite Bourgeoys et de Paul de Chomedey de Maisonneuve près de l'entrée, camouflés par des éléments décoratifs installés au début du XXe siècle.

Même la voûte est masquée peu de temps après son inauguration, en 1908, lorsqu'un nouveau décor est réalisé par Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928). Selon les hypothèses, ce changement rapide du décor intérieur résulterait du fait que le trompe-l'oeil devient démodé au début du XXe siècle, considéré alors comme une atteinte au bon goût. Il est également possible que les tons monochromes employés par Meloche assombrissent trop la chapelle, à l'époque où elle est encore éclairée au gaz. Le nouveau décor aurait eu pour but de rectifier la situation.

À la suite des travaux dans l'entretoit de la chapelle en 1994, les toiles marouflées de Beaulieu commencent à décoller et, à la stupéfaction générale, l'oeuvre de Meloche se dévoile à nouveau. Il était alors ignoré que Beaulieu n'avait pas détruit les murales précédentes, mais avait plutôt collé ses propres toiles par-dessus, protégeant ainsi l'intégrité du décor de 1886. Une restauration majeure de 1996 à 1997 permet de dévoiler à nouveau la voûte de Meloche dans toute sa splendeur.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 400, rue Saint-Paul Est

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Références

Notices bibliographiques :

  • POTHIER, Louise et Patricia SIMPSON. Notre-Dame-de-Bon-Secours - Une chapelle et son quartier. Montréal, Fides, 2001. 151 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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