Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Centre culturel Berger

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Centre culturel de la Cité des jeunes de Rivière-du-Loup
  • Salle Alphonse Desjardins du centre culturel de Rivière-du-Loup

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Rivière-du-Loup

Date :

  • 1964 – (Commande)
  • 1966 – 1967 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Lieux de diffusion artistique, culturelle et scientifique > Centres culturels et communautaires)
  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Théâtres)

Éléments associés

Groupes associés (2)

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Personnes associées (1)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le centre culturel Berger fait partie du vaste secteur qui, à l'ouest du centre-ville, concentre établissements d'enseignement et équipements culturels et sportifs. Il est implanté en retrait de la rue Sainte-Anne, sur le grand quadrilatère qu'occupe le cégep de Rivière-du-Loup en bordure de la rue Frontenac et à côté de la haute barre des résidences étudiantes qui longe la rue Saint-Pierre, auquel il est adjacent. Il partage l'aire de stationnement qui s'étire le long de la rue Saint-Anne, avec l'école de musique Alain-Caron.

Agrandi, l'édifice est précédé d'un portique revêtu de pierre qui donne accès à un hall qui précède le foyer d'origine. À l'arrière se profile le cintre de scène de la salle Alphonse-Desjardins, une salle à l'italienne comptant 685 places au parterre et 309 places au balcon.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le centre culturel Berger construit en tant que centre culturel de la Cité des Jeunes de Rivière-du-Loup est l'un des sept monuments commémoratifs de la région administrative du Bas-Saint-Laurent financés par le programme de subvention du Centenaire de la Confédération initié par le gouvernement fédéral en 1961.

La construction du centre culturel est une initiative de la Corporation du Foyer-Patro fondée en 1959 pour assurer l'hébergement des jeunes garçons de la région scolarisés à Rivière-du-Loup. Rapidement, cet organisme relevant du diocèse devient un acteur important dans le domaine des loisirs des jeunes et des moins jeunes grâce au dynamisme que lui insufflent les prêtres Roland Landry et Yvan Morin.

Alors qu'au début des années 1960, la réforme de l'enseignement promise en campagne électorale par le Parti libéral est mise en branle, en concertation avec la commission scolaire et la municipalité, le Foyer Patro projette d'agrandir ses installations afin de répondre aux besoins des nouvelles écoles. Ce projet est l'embryon de la Cité des Jeunes créée à Rivière-du-Loup sur le modèle de celle planifiée à Vaudreuil, à l'initiative du ministre de la Jeunesse Paul Gérin-Lajoie. En avril 1963 est formé le comité de coordination en vue de sa construction, à laquelle sera intégrée celle d'un centre culturel.

À l'époque, dans le gymnase du Foyer-Patro sont présentés des spectacles mettant en vedette des troupes et des artistes de grand renom dans des conditions loin d'être optimales. Aussi, en février 1963, est envisagée la construction d'un amphithéâtre de 1 000 à 1 500 places. L'horizon des célébrations des 100 ans du Canada offre l'opportunité de financer un tel équipement.

Dès l'automne, un comité du centenaire est formé et un mémoire préparé ; est proposé un amphithéâtre d'un millier de places adapté aux représentations théâtrales et musicales et intégré au Foyer-Patro. S'y ajoutent des ateliers d'arts et d'artisanat, une cinémathèque, une bibliothèque et un grand hall d'entrée pouvant accueillir des expositions. Fin janvier 1964, la Ville de Rivière-de-Loup adopte une résolution en faveur du projet. L'architecte choisi est Georges Lagacée de Rivière-du-Loup.

En mai 1964, le projet reçoit une première approbation du gouvernement provincial. À cette occasion, le journal Le Saint-Laurent publie un article sur le sujet, comparant le centre culturel de Rivière-du-Loup à la Place des Arts à Montréal. En janvier 1965, le projet est confirmé. À l'automne vient l'aval de la commission du Centenaire.

Début 1966, l'appel de soumissions est lancé auprès des entreprises de construction. Il est repris vu un dépassement du coût estimé qui, la deuxième fois, n'est néanmoins pas totalement résorbé. Le chantier débute en mai et se termine un an plus tard. Entretemps, le 12 mars 1967, le centre culturel a été inauguré en présence de Gérard Lebel, député du comté de Rivière-du-Loup, de Rosaire Gendron, président du Foyer-Patro et député fédéral du comté de Rivière-du-Loup-Témiscouta, de Simon-Pierre Rainville, directeur du Service du Centenaire provincial, et de Bertrand Laforest, président du comité du centre culturel, une cérémonie suivie d'un concert. À cette occasion, la plaque commémorative de bronze est dévoilée.

La volumétrie de l'édifice à l'architecture simple, dépouillée, traduit ses principales fonctions, la masse légèrement convexe de la salle de spectacle étant surmontée à l'arrière par le cintre de scène et enserrée par un volume bas abritant entre autres le foyer. Le large linteau de sa façade principale est orné de motifs moulés dans le béton, une œuvre de l'artiste Sylvio Lagacée et le rideau de scène en laines canadiennes a été confectionné par Édith Martin (née en 1918), une tisserande de Trois-Pistoles.

En 1990, sous la direction des architectes Casgrain et Pelletier, une nouvelle aile est ajoutée au centre culturel afin d'agrandir le hall d'entrée et abriter un accès de service pour les décors.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
    DOCOMOMO Québec


  • La valeur patrimoniale du centre culturel Berger de Rivière-du-Loup réside dans son intérêt historique lié au développement scolaire et culturel du Québec, d'une part, et à la commémoration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Son promoteur, le Foyer-Patro fondé en 1959 témoigne par son action du renouveau que connait l'Église à l'heure du Concile Vatican II, que désamorcera dans le domaine de l'éducation l'achèvement de la profonde réforme de l'enseignement engagée au début des années 1960. À la mission traditionnelle des patros vouée aux loisirs des jeunes, celui de Rivière-du-Loup ajoute l'hébergement afin de favoriser la réussite scolaire des élèves venant de l'extérieur ainsi que l'accueil de spectacles d'envergure. Sa présence infléchit le concept novateur de « cité des jeunes » lancé en 1960, à Vaudreuil, par Paul Gérin-Lajoie, le ministre de la Jeunesse dont relève alors l'instruction publique, et promue par le ministère de l'Éducation à partir de 1963. Dans un souci de démocratisation de l'enseignement, une telle cité vise à regrouper en un même lieu toutes les ressources pédagogiques destinées aux étudiants de niveau secondaire d'une ville et de sa région, quelle que soit leur orientation scolaire, tout en faisant profiter l'ensemble de la population de ses installations sportives et culturelles. Foyer-Patro est l'embryon de la Cité des Jeunes de Rivière-du-Loup, la Corporation étant un acteur important dans le développement de cette dernière entre 1963 et 1969, année de la création du cégep de Rivière-du-Loup. Le programme de subvention du Centenaire permit de la doter d'un centre culturel d'envergure qualifié de « petite Place des Arts », en référence au complexe des arts de la scène inauguré en 1963, à Montréal.

    La valeur patrimoniale du centre culturel Berger réside dans son intérêt architectural qui découle de l'ambition du projet et de la notoriété des architectes. Son architecture n'était pas sans faire penser à celle de la Place des Arts à Montréal. Elle est l'œuvre des architectes Lagacé et Massicotte, une agence établie à l'époque à Rivière-du-Loup. Outre le centre culturel, Georges Lagacé est le concepteur de plusieurs des édifices de la Cité des Jeunes de Trois-Rivières livrés en 1965, notamment de l'immeuble des résidences étudiants qui s'élève à l'est du centre culturel et du futur cégep situés sur le même quadrilatère, en bordure de la rue Frontenac. Son architecture résolument moderne vu ses formes simples qui articulent les principales fonctions du bâtiment et sa mise en oeuvre du béton contraste avec celle de l'agrandissement de l'entrée de facture postmoderne vu sa composition d'inspiration classique.

    La valeur patrimoniale du centre culturel de la cité des jeunes de Rivière-du-Loup réside dans son implantation au cœur de l'ensemble regroupant les principaux établissements d'enseignement de la région et plusieurs équipements culturels et sportifs, à la périphérie du centre-ville.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Bas-Saint-Laurent

    MRC :

    • Rivière-du-Loup

    Municipalité :

    • Rivière-du-Loup

    Adresse :

    • 85, rue Sainte-Anne

    Latitude :

    • 47° 49' 46.0"

    Longitude :

    • -69° 32' 17.9"

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Fonds du Secrétariat de la province(E4) / Dossier du Centenaire de la Confédération du Canada, 1964-1969 (E4 1960-01-483) / Contenants (813 à 966).
    • DUBÉ, Cindy. Inventaire des bâtiments modernes de la ville de Rivière-du-Loup. Rapport d’étude élaboré dans le cadre du DESS en Connaissance et sauvegarde de l’architecture moderne. École de design de l'Université du Québec à Montréal, 2007. 87 p.
    • DUBÉ, Gilles. Le Foyer-Patro de Rivière-du-Loup. Rivière-du-Loup, Fondation des oeuvres du Foyer-Patro de Rivière-du-Loup, 2009. s.p.
    • FORTIN, Jean-Charles et Antonio LECHASSEUR. Le Bas-Saint-Laurent. Les régions du Québec. Histoire en bref. Sainte-Foy, Éditions de l'IQRC, 1999. 190 p.
    • Le Comité du livre de Rivière-du-Loup. Du souvenir au devenir: Rivière-du-Loup 2000. Cap-Saint-Ignace, La Plume d'Oie, 2000. 566 p.
    • s.a. Les Projets du centenaire au Québec. Québec, Secrétariat de la province de Québec, 1965. 77 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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