Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Centre culturel Georges-Vanier

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Centre culturel de Châteauguay

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Châteauguay

Date :

  • 1964 – (Commande)
  • 1966 – 1967 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Bibliothèques)
  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Lieux de diffusion artistique, culturelle et scientifique > Centres culturels et communautaires)

Éléments associés

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le centre culturel Georges-Vanier est localisé à l'est de Châteauguay-Centre et de la rivière Châteauguay, sur le boulevard Maple qui, montant vers le nord, dessert plusieurs équipements municipaux et établissements scolaires. Son terrain se trouve immédiatement derrière le front commercial du boulevard d'Anjou, principale artère traversant le territoire de la ville d'est en ouest. Il occupe l'extrémité sud de l'ensemble institutionnel qui, à l'ouest de la piste cyclable, comprend le centre aquatique Polydium, la Maison des jeunes Châtelois, le Service de police, l'Agora citoyenne (ancienne patinoire intérieure Guy-Scott) et la bibliothèque municipale, sa voisine, avec laquelle le centre culturel partage l'aire de stationnement.

L'édifice est formé de plusieurs corps de bâtiment de plan polyédrique coiffés de toits en pente. Au cœur de l'ensemble, le plus grand, dans lequel s'encastre celui d'empreinte triangulaire et quelque peu plus élevé de la salle de spectacle et dont le centre est occupé par un local éclairé par le toit, faisant office d'arrière-scène. À partir de l'entrée principale percée dans une des faces de dodécagone, se déploie le foyer donnant accès d'un côté, d'abord aux bureaux administratifs, installés dans un espace hier dédié à la bibliothèque pour adultes, puis à la salle de spectacle, au pied des gradins, et, de l'autre, à un escalier conduisant à une mezzanine servant de lieu de rencontre. Tout en menant vers l'arrière où sont localisés des salles de réunions, des bureaux administratifs et le comptoir d'accueil du centre culturel, le couloir sert de galerie d'art. À l'avant, deux plus petits octogones jumelés, hier dédiés à la bibliothèque des enfants, abritent le Bureau d'accueil touristique de Châteauguay.

Notons la charpente en bois lamellé-collé du corps central et la structure en acier des murs en bloc de béton enduit d'un crépi blanc à l'extérieur.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le centre culturel Georges-Vanier fait partie des 13 monuments commémoratifs de la région administrative de la Montérégie financés dans le cadre du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral en 1961.

Ce projet est piloté par la Ville de Châteauguay-Centre. À l'époque, l'actuel territoire de Châteauguay comprend trois municipalités : Châteauguay, Châteauguay Heights et Châteauguay-Centre (ces deux dernières seront fusionnées à la première respectivement en 1968 et en 1975).

Les élections municipales de novembre 1963 portent au pouvoir à Châteauguay-Centre, le maire Richard Sutterlin. Avec son conseil exécutif, celui-ci voit à la création d'un nouveau centre civique formé de l'hôtel de ville, d'un centre culturel, d'une piscine et d'un aréna. Pour le planifier, l'agence montréalaise Gagnon et Archambault est engagée; elle dessine aussi le centre culturel.

Début 1965, les architectes présentent les esquisses. Le parti architectural prévoit un volume à plan centré abritant un amphithéâtre de 300 places, avec scène et régie, ainsi qu'une bibliothèque à rayons en libre accès d'une capacité de 5 000 volumes, des locaux pour la pratique des arts et de l'artisanat et un vaste hall pouvant accueillir des expositions et équipé d'un comptoir-restaurant.

Présenté dans le cadre du programme de subvention du Centenaire, le projet est approuvé par le Conseil de trésorerie du Québec le 15 mars 1966. Le 24 août 1966, par communiqué de presse, le ministre Yves Gabias, secrétaire de la province et, à ce titre, responsable de la mise en œuvre du programme au Québec, annonce que la construction du centre culturel de Châteauguay.

Entretemps, par référendum, le 11 juillet 1966, les citoyens ont ratifié le règlement no 560 d'emprunt couvrant la participation de la Ville au coût. Le 16 novembre suivant, cette dernière octroie le contrat de construction à l'entrepreneur général Ovide Asselin Construction inc. qui exécutera les travaux entre mars et octobre 1967.

Le 28 octobre 1967, l'édifice dédié à la mémoire de Georges-Philéas Vanier (1888-1967), avocat, soldat, diplomate et premier Canadien français nommé gouverneur général, est inauguré par la proclamation officielle du maire Richard Sutterlin. Plusieurs représentants des gouvernements provincial et fédéral assistent à la cérémonie présidée par John Diefenbaker, ancien premier ministre du Canada. À cette occasion, la plaque commémorative en bronze du Centenaire est dévoilée.

La création du nouvel équipement municipal qu'est la bibliothèque reçoit l'appui du comité formé des membres féminins de la Jeune Chambre de commerce de Châteauguay qui collabore avec le directeur des sports et des activités culturelles de la Ville, afin d'organiser le service. Ouverte au public en juillet 1968, la bibliothèque est inaugurée en décembre. Trente-cinq ans plus tard, elle prendra un nouveau départ alors qu'en 2003, est inauguré un nouvel immeuble qui lui est exclusivement dédié.

Voué au développement social, culturel et communautaire des citoyens de Châteauguay, le centre culturel vient en appui aux associations culturelles et récréatives locales et sert de centre de diffusion des arts. À sa programmation régulière, dès 1969, s'ajoutent des séances de cinéma répertoire. Par année, une douzaine d'expositions d'artistes locaux est organisée à la Galerie La Seigneurie.

L'édifice est modifié à maintes reprises entre 1971 et 2014. En 1983, le conseil exécutif a autorisé le département des loisirs et de la culture à acquérir une verrière de l'artiste Eric Wesselow. Les travaux ont visé entre autres à ajouter deux mezzanines, agrandir le centre par l'ajout de la bibliothèque des enfants et de bureaux administratifs, à rafraîchir les espaces intérieurs, à mettre à niveau l'amphithéâtre, à veiller à la réfection des revêtements extérieurs et au réaménagement des lieux à la suite du déménagement de la bibliothèque en 2003.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
    DOCOMOMO Québec


  • La valeur patrimoniale du centre culturel Georges-Vanier réside dans son intérêt historique lié au développement culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne, d'autre part. En 1967, son cœur double est formé d'un amphithéâtre avec scène et régie et de la bibliothèque municipale, deux équipements encore peu fréquents au Québec, à l'époque. Dès la fin du XIXe siècle, dans la province, a émergé un discours faisant la promotion des bibliothèques. Comme dans tous les domaines de la culture, l'Église entend exercer son ascendant, notamment par le biais des bibliothèques paroissiales, nombreuses, bien que peu dotées. Malgré la Loi concernant les bibliothèques publiques du Québec votée en 1959 et la création du ministère des Affaires culturelles en 1961, les moyens dévolus à ce genre de service public restent minces, l'intervention dans ce secteur n'étant pas une priorité de la Révolution tranquille. Du côté des théâtres, leur origine remonte au début du XIXe siècle; en font office les salles «académiques» des séminaires et des collèges classiques, auquel s'ajoutent les salles commerciales, d'abord dans les grandes villes. En Montérégie, des spectacles sont dès lors organisés sous l'égide de l'Église et des communautés religieuses, puis, à l'initiative de cercles dramatiques, fanfares, chorales ou troupes de théâtre amateurs. Mais, ici, comme ailleurs, cette évolution se fait dans des conditions matérielles précaires dues à la pauvreté des équipements entre autres, une situation qu'améliore l'intervention des pouvoirs publics, la culture étant devenue dans les années 1950, un enjeu politique. Le programme de subvention du Centenaire permet de doter Châteauguay parmi ses premières installations culturelles publiques.

    La valeur patrimoniale du centre culturel Georges-Vanier réside dans son intérêt architectural lié à la technique constructive mise en œuvre pour sa construction et à la réputation de ses architectes. L'agence Gagnon et Archambault pratique avant tout dans la grande région métropolitaine, où elle réalise des tours de bureaux et d'appartements ainsi que des complexes commerciaux, dont la Place Dupuis (1974) à Montréal bâtie pour rivaliser avec la Place Ville-Marie (1962). Dans sa production, le centre culturel Georges-Vanier se démarque par sa taille modeste et sa technique constructive exploitant le bois lamellé-collé pour sa structure. Dans les années 1960, ce matériau est relativement nouveau et il est fort apprécié des architectes depuis une décennie; inventé à la fin du XIXe siècle, il est fabriqué industriellement au Canada comme ailleurs à partir des années 1950.

    La valeur patrimoniale du centre culturel réside dans son implantation sur un vaste îlot institutionnel adjacent au boulevard d'Anjou et qui intègre le parc Honoré-Mercier et plusieurs bâtiments publics, culturels, sportifs et de services.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Montérégie

    MRC :

    • Roussillon

    Municipalité :

    • Châteauguay

    Adresse :

    • 15, boulevard Maple

    Latitude :

    • 45° 21' 40.0"

    Longitude :

    • -73° 43' 58.0"

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • BEAUCHAMP, Hélène, dir. et David GILBERT, dir. Théâtres québécois et canadiens-français au XXe siècle. Québec, Presses de l'Université du Québec, 2003. 436 p.
    • Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Fonds du Secrétariat de la province(E4) / Dossier du Centenaire de la Confédération du Canada, 1964-1969 (E4 1960-01-483) / Contenants (813 à 966).
    • CHARLEBOIS, Paul-Yvon. 123 Historique Centre culturel Vanier (CCV). Châteauguay, Ville de Châteauguay, s.d. 6 p.
    • CRÉPEAU, Isabelle. « La législation des bibliothèques publiques du Québec à travers l’histoire : essai de synthèse ». Documentation et bibliothèques. Vol. 45, no 1 (1999), p. 25-33.
    • FORTIN, Jean-Charles. La Montérégie. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2009. 184 p.
    • LAJEUNESSE, Marcel. Lecture publique et culture au Québec, XIXe-XXe siècles. Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, 2004. 244 p.
    • LAURENDEAU, Paul. « Bibliothèque de Châteauguay ». LAURENDEAU, Paul. Paul Laurendeau architecte [En ligne]. http://berta.paullaurendeau.com/?section=menu&tag=bibliotheque-de-chateauguay
    • LEDUC, Gilbert. « Un nouveau départ pour Davie ». Le Soleil, 22 janvier 2013, s.p.
    • s.a. Châteauguay: une ville à découvrir. Saint-Léonard, Daniel Picard inc., 1987. 56 p.
    • s.a. Les Projets du centenaire au Québec. Québec, Secrétariat de la province de Québec, 1965. 77 p.
    • s.a. s.t. Nouveau départ, 1 décembre 1967, p. 19-20.

    Multimédias disponibles en ligne :

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