Centre culturel Larochelle
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Centre culturel de Bécancour
- Centre culturel de Saint-Grégoire le Grand
Région administrative :
- Centre-du-Québec
Municipalité :
- Bécancour
Date :
- 1964 – (Commande)
- 1966 – 1967 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine de la modernité
Usage :
- Fonction culturelle et récréative, loisir (Lieux de diffusion artistique, culturelle et scientifique > Centres culturels et communautaires)
Groupes associés (2)
- Blais et Malouin - Architecte / concepteur(-trice)
- J. Robert Noël Inc. (après 1948 – ) - Constructeur(-trice)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Le centre culturel Larochelle est localisé au cœur du secteur Saint-Grégoire de la ville de Bécancour, à l'arrière de l'église Saint-Grégoire-le-Grand, sur un vaste ilot où se côtoient édifices patrimoniaux, terrains de sport et résidences privées. Il est ainsi proche de l'ancien couvent des Sœurs de l'Assomption de la Sainte-Vierge, aujourd'hui centre d'interprétation acadien, et du presbytère qui, sur la rue Béliveau, encadrent le lieu de culte, immeuble patrimonial classé bénéficiant d'une aire de protection. Avec la bibliothèque municipale installée dans l'ancienne école Notre-Dame et le pavillon du club de croquet érigés à bonne distance du boulevard Port-Royal, le centre culturel partage un vaste stationnement extérieur qui dessert aussi les installations sportives. Notons encore, non loin, au centre du site, la présence du moulin à vent de Joseph-Bourg reconstruit avec les pierres d'origine.
Bâtiment isolé d'un étage hors-sol situé en retrait du boulevard Port-Royal, le centre culturel se compose des deux volumes, un grand qui abrite la salle polyvalente et un autre d'entrée, plus bas, qui loge des locaux de service. Le bois lamellé-collé est mis en œuvre pour couvrir le vaste espace de la salle, une structure apparente de type poutre-poteau dans laquelle s'insèrent des pans de blocs de béton enduits et des fenêtres en bandeau en partie haute, sous le toit plat débordant des façades latérales. De la pierre des champs agrémente la façade sur rue du corps d'entrée, encadrant la large baie de la porte.
À l'intérieur, la salle polyvalente de 500 places avec scène et régie est subdivible en trois. Deux cages d'escaliers positionnées l'une à l'avant et l'autre à l'arrière, donnent accès au sous-sol où sont localisés trois salles d'une centaine de places chacune ainsi qu'un comptoir-restaurant, les toilettes et la chaufferie.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Le centre culturel Larochelle fait partie des trois monuments commémoratifs de la région administrative du Centre-du-Québec financés dans le cadre du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne.
Amorcé par la municipalité de Saint-Grégoire-le-Grand, le projet sera réalisé par la Ville de Bécancour, auquel la première sera fusionnée. Début 1965, Saint-Grégoire-le-Grand s'associe au village de Larochelle, son voisin, pour assumer la part du promoteur dans le financement du centre culturel ; ils voulaient ainsi commémorer la mémoire des Acadiens venus s'établir sur leurs territoires au milieu XVIIIe siècle, à la suite du « grand dérangement » qui a chassé ces habitants d'origine française de leurs terres devenues britanniques et renommées Nouvelle-Écosse.
L'architecte drummondvillois Ferdinand Blais est engagé pour élaborer le projet d'une salle polyvalente de 500 places avec scène, que complètent des salles de jeux et des bureaux ainsi qu'un musée d'artefacts ayant appartenu aux pionniers. Le projet publié dans l'ouvrage intitulé « Les projets du Centenaire au Québec/Québec Centennial Projects » fin 1965 se compose d'un grand volume vouté porté par une charpente en bois lamellé-collé, précédé d'un plus petit aux murs en pierre des champs surmonté d'un grand toit plat débordant.
Le 17 octobre 1965, dans le cadre de la Loi sur la fusion volontaire des municipalités sanctionnée le 8 avril 1965, 11 villages se regroupent, parmi lesquels celui de Bécancour qui donne son nom à la nouvelle ville. Une telle réorganisation est motivée par les visées de décentralisation industrielle du gouvernement de Jean Lesage qui projette implanter une grande aciérie face à Trois-Rivières, une initiative cependant vouée à l'échec. Néanmoins, le climat est propice à la construction du pont Laviolette inauguré fin 1967, afin de consolider l'axe routier nord-sud. Un autre projet d'envergure est celui de la centrale nucléaire Gentilly 1 d'Hydro-Québec mise en service au cours des années 1970.
Les premières élections municipales tenues le 7 novembre 1965 portent au pouvoir L.-Gaston Goulet. Le maire et les échevins voient à l'élaboration d'un plan d'urbanisme et au développement d'infrastructures — hôtel de ville, service d'incendie, service de police, centre culturel, etc. Rapidement, la Ville confirme l'intention de construire ce dernier dans le cadre du Centenaire.
Le parti architectural du centre culturel est revu, la grande salle voutée remplacée par un volume plus conventionnel, parallélépipédique. Le 18 avril 1966, les esquisses modifiées sont acceptées. Le 6 juin, la Ville fait l'acquisition du terrain appartenant à la fabrique Saint-Grégoire-Le-Grand pour un montant symbolique d'un dollar. Le 19 août, le secrétaire de la province annonce officiellement la construction du centre culturel.
Le 13 septembre 1966, le conseil exécutif ouvre les soumissions. Le 22 septembre, il accorde le contrat à la compagnie J. Robert Noël inc. d'Athabaska. Les travaux débutent le 26 octobre 1966 pour se terminer en juillet 1967.
Dès le 30 avril 1967, l'édifice est inauguré en présence du secrétaire de la province Yves Gabias, ministre responsable du programme du Centenaire au Québec, et du ministre de l'Agriculture et député de Nicolet, Clément Vincent, et béni par l'abbé Pinard, curé de Saint-Grégoire-le-Grand. À cette occasion, la plaque commémorative en bronze est dévoilée. En soirée, la chorale locale L'Écho de Larochelle et l'orchestre philharmonique de Drummondville se produisent pour souligner l'événement.
Le fonctionnement du centre culturel Larochelle relève d'abord de la responsabilité du Comité des loisirs de Saint-Grégoire. En 1977, il passe sous l'autorité du service des loisirs de la Ville de Bécancour, propriétaire de l'immeuble.
L'édifice est rénové à maintes reprises entre 1977 et 2000. Les artefacts du musée ont été transférés dans l'ancien couvent devenu centre d'interprétation acadien.
Évaluation d'inventaire
Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019) DOCOMOMO Québec
La valeur patrimoniale du centre culturel Larochelle réside dans son intérêt historique lié au développement culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Son cœur est une salle polyvalente, un équipement encore peu fréquent au Québec dans les années 1960, si ce n'est dans les couvents et collèges.
La valeur patrimoniale du centre culturel réside dans son intérêt technique et elle est liée à la réputation de son architecte. Ferdinand Blais a construit de nombreux édifices civiques, cultuels et scolaires dans la région du Centre-du-Québec. Son grand œuvre est le centre culturel et sportif de Drummondville réalisé, lui aussi, à l'occasion du Centenaire de la Confédération canadienne. Dans les années 1960, le bois lamellé-collé de la charpente de la grande salle est un matériau relativement nouveau et fort apprécié des architectes depuis une décennie ; inventé à la fin du XIXe siècle, sa fabrication industrielle se développe au Canada comme ailleurs à partir des années 1950.
La valeur patrimoniale du centre culturel réside dans son implantation urbaine. Il fait partie d'un vaste îlot où sont concentrés équipements culturels et sportifs, intégrant le noyau paroissial de Saint-Grégoire-le-Grand dont l'église datant du XIXe siècle est classée depuis 1957.
Emplacement
Region administrative :
- Centre-du-Québec
MRC :
- Bécancour
Municipalité :
- Bécancour
Adresse :
- 4000, boulevard de Port-Royal
Latitude :
- 46° 16' 23.0"
Longitude :
- -72° 30' 45.0"
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BEAUCHAMP, Hélène, dir. et David GILBERT, dir. Théâtres québécois et canadiens-français au XXe siècle. Québec, Presses de l'Université du Québec, 2003. 436 p.
- BELLAVANCE, Claude. Histoire du Centre-du-Québec. Québec, Presses de l'Université Laval, 2013. 1021 p.
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Fonds du Secrétariat de la province(E4) / Dossier du Centenaire de la Confédération du Canada, 1964-1969 (E4 1960-01-483) / Contenants (813 à 966).
- C., A. « Érigé dans le secteur St-Grégoire, il sera inauguré demain: Bécancour a son Centre culturel ». Le Nouvelliste, 29 avril 1967, p. 18.
- Fabrique Saint-Grégoire-le-Grand. Saint-Grégoire-le-Grand: 200 ans d'histoire, 1802-2002. s.l. Fabrique Saint-Grégoire-le-Grand, 2001. 455 p.
- HÉBERT, Pierre-Maurice. Saint-Grégoire (ville de Bécancour, comté et diocèse de Nicolet). Pointe-aux-Trembles, Éditions de l'Echo, 1977. 28 p.
- s.a. Les Projets du centenaire au Québec. Québec, Secrétariat de la province de Québec, 1965. 77 p.