Épave du Signi

L'épave du Signi est le vestige d'une barque en acier construite en octobre 1875 en Angleterre et qui s'échoue le 14 novembre 1908. Les vestiges de ce navire sont imposants, avec onze sections disloquées de la coque et des ponts, des portions de mâts et des chaînes qui sont encore en place. Quelques artéfacts sont aussi visibles, parmi lesquels des hublots, des caps de mouton qui servent à rattacher les haubans des mâts aux hauts côtés du navire, un câble-chaîne qui rattache les ancres au navire, des épontilles qui servent à solidifier les ponts, des écubiers servant à passer des câbles à travers la coque et un sep de drisse à 3 rouets qui sert à hisser les voiles. Plusieurs autres vestiges épars, maintenant recouverts d'une riche faune et de flore sous-marine, ont été retrouvés dans un rayon de 70 mètres autour de l'épave. L'épave gît dans le fleuve Saint-Laurent, entre 3 et 25 mètres de profondeur, à Pointe-des-Monts dans la municipalité de Baie-Trinité, sur la Côte-Nord.

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Le Signi est construit en 1875 à Whitehaven, en Angleterre, sur les chantiers de la Whitehaven Shipbuilding Company. C'est un navire de type clipper à trois mâts, à voile carrée et à coque en acier, mesurant 69,5 mètres de longueur, 11 mètres de largeur et 6,7 mètres de hauteur. À l'origine, le navire se nomme Silverhow et sa fonction principale est le transport commercial de marchandises, telles que le suif et la laine, sur de longs trajets transocéaniques. Il est initialement la propriété de la compagnie George Nelson and Sons de Whitehaven, de 1877 à 1897. Le bateau est ensuite vendu à une compagnie nommée W.S. Kennaugh, aussi basée à Whitehaven.

En 1904, deux Norvégiens, Peter Arendal et Gjerulf Fløystad, achètent le Silverhow et modifient sa structure en barque pour le transport du bois sur des trajets transatlantiques, pour le compte de leur compagnie. Les frères norvégiens rebaptisent alors le navire du nom de Signi. Ce type de modification, de clipper à barque, est courant à l'époque car le développement des bateaux à vapeur connaît un essor technologique révolutionnaire, provoquant une diminution de la production de grands voiliers qui sont alors recyclés afin de demeurer compétitifs.

Le capitaine Olaf Olsen et son équipage, composé de 16 hommes et de 3 chiens dont un se nomme Signi, quittent le port de Rivière-du-Loup le 13 novembre 1908 en direction de Rosario, près de Buenos Aires, en Argentine. Le navire transporte une cargaison du bois de sciage. Dans la nuit du samedi 14 novembre 1908, le Signi s'échoue dans le fleuve Saint-Laurent en raison d'une tempête de neige et de vents violents venant du nord-est. Par chance, le gardien du phare de Pointe-des-Monts, monsieur Fafard, sauve l'équipage et l'héberge pour une semaine. En guise de remerciement, les matelots offrent au gardien le chien Signi. Le 26 novembre 1908, ils sont ramenés à Québec par le navire Montcalm, un bateau de ligne de la compagnie Holliday. Un remorquage du Signi est tenté par le navire à vapeur Lord Strathcona, mais en vain. Le navire est donc déclaré perte totale le 1er décembre 1908. Sa structure est dynamitée en 1909 pour libérer la voie maritime et récupérer ce qui peut encore l'être.

Le site archéologique est découvert dans les années 1970 par des plongeurs récréatifs. Le site est encore en très bon état malgré les forts courants. Onze sections de coques disloquées sont visibles, renforcées d'une carlingue de type sur varangue à tôle simple, quelques hublots ainsi que des parties de mâts et quelques artéfacts. Le 3 juillet 1978, l'un des plongeurs du Groupe de Préservation des Vestiges Subaquatiques de Manicouagan (GPVSM) découvre le plan de la voilure initiale du Signi. En 1999, le GPVSM commence un plan de l'épave ainsi qu'un projet de mise en valeur afin d'assurer la protection à long terme du site archéologique. En 2015, un comité formé du GPVSM, d'Archéo-Mamu et de l'Université de Montréal retourne sur le site pour une inspection visuelle afin de documenter et de caractériser les vestiges exposés.

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