Pierre à fusil
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Pierre à fusil sur lame
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1690 (Naufrage)
- 1997‑08‑12 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme à feu > Accessoire
Patrimoine mobilier associé (1)
Inventaires associés (1)
Description
La pierre à fusil, fabriquée avant 1690, est un composant du mécanisme de mise à feu d'une arme. Taillée dans le cortex du silex, la pierre est marbrée de gris, de noir et de beige. Elle mesure 2,60 cm de longueur, 2,73 cm de largeur et 0,57 cm d'épaisseur.
Provenance archéologique :
- DiDt-8 > Opération 8 > Sous-opération N > Lot 6 > Numéro de catalogue 27
Site de provenance :
- Épave du Elizabeth and Mary
Contexte archéologique :
- Épave
Fonctions / usages :
La pierre à fusil est utilisée sur les fusils disposant d'une platine à silex. Elle produit une étincelle en percutant la batterie en acier de la platine, ce qui enflamme la poudre et propulse le projectile.
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Taillé
Matériaux :
- Minéraux et inorganiques - matières premières (Silex)
Dimensions :
- Épaisseur : 0,57 centimètre(s)
- Largeur : 2,73 centimètre(s)
- Longueur : 2,6 centimètre(s)
Intégrité :
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 8
- Numéro archéologique : DiDt-8-8N6-27
- Numéro Parcs Canada : 57M8N6-27
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Partie d'un objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1999-09-30 |
Informations historiques
La pierre à fusil, fabriquée avant 1690, est un composant du mécanisme de mise à feu d'une arme. Taillée dans le cortex du silex, elle est marbrée de gris, de noir et de beige. Sa couleur la relie aux carrières de silex anglaises, mais sa technique de fabrication sur éclat l'associe à la tradition française. Pour fabriquer cette pierre à fusil, il est nécessaire de détacher une lame d'un nucléus en silex. La lame est divisée en de plus petites sections qui sont retouchées pour créer les différentes faces biseautées d'une pierre à fusil. La pierre taillée sur lame se reconnait à son contour rectiligne.
Cette pierre a un profil triangulaire, une variante mal documentée de la forme habituelle de la pierre taillée sur lame, qui est plate; on ignore la raison de cette particularité. Le dépôt blanchâtre visible sur le sommet de la pierre résulte de son séjour prolongé dans l'eau salée. Cette pierre ne semble pas avoir été utilisée.
La pierre à fusil s'insère dans le chien d'un fusil disposant d'une platine à silex. Elle produit une étincelle en percutant la batterie en acier de la platine, ce qui enflamme la poudre et propulse le projectile.
La platine à silex est mise au point par le Français Marin Bourgeois au début du XVIIe siècle. Dispendieuse, elle mettra des décennies à remplacer les dispositifs de mise à feu de l'époque, soit la platine à mèche et la platine à rouet. La platine à silex, comme son nom l'indique, requiert l'emploi d'une pierre taillée dans ce matériau pour produire l'étincelle, en frappant la batterie en acier, qui met le feu à la poudre. Au XVIIe siècle, il existe deux types de taille pour les pierres en silex, sur éclat et sur lame; seule la France maitrise alors la technique sur lame. La pierre sur lame est de qualité supérieure et dure plus longtemps. Une pierre à fusil peut être utilisée une dizaine de fois. Le soldat, comme le milicien, doit donc disposer d'une réserve.
Cette pierre à fusil est découverte en 1997 lors des fouilles subaquatiques menées dans l'épave du Elizabeth and Mary, un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. La présence d'une pierre de fabrication française dans l'épave est étonnante. Il se peut qu'elle ait été rapportée de Port-Royal par Phips.
L'épave est trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord. Le siège de Québec, entrepris en octobre par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec et la flotte rebrousse chemin avant l'arrivée de l'hiver.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La pierre à fusil fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est associée à l'épave du navire Elizabeth and Mary (1690), site sur lequel elle a été trouvée lors de fouilles subaquatiques. De plus, elle est fabriquée sur lame, de tradition typiquement française, et témoigne de la variété des matières premières et de leur utilisation.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
DiDt-8 |
Références
Contributeur de données :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Notices bibliographiques :
- BARNES, Alfred S. « L'Industrie des pierres à fusil par la méthode anglaise et son rapport avec le coup de burin tardenoisien ». Bulletin de la Société préhistorique française. Vol. 34, no 7-8 (1937), p. 328-335.
- BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.
- NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.
- s.a. Les armes à feu portatives des armées officielles et leurs munitions par un officier supérieur. Paris, Librairie militaire de L. Baudoin, 1893. 251 p.