Hôtel-Dieu de Sorel

L'Hôtel-Dieu de Sorel est un établissement hospitalier érigé en 1945 selon les plans de l'architecte Ernest Cormier (1885-1980). Il présente un plan articulé en plusieurs ailes dont la façade principale forme un V évasé. D'une manière générale, l'immeuble s'élève sur quatre étages. Cependant, l'extrémité des deux ailes de la façade principale se termine avec trois étages. Les fondations sont en béton. L'hôpital est coiffé d'un toit plat et les murs extérieurs sont recouverts de briques jaunes. La composition est symétrique. Au centre de la façade principale, à la jonction des deux ailes latérales, des panneaux de béton viennent rythmer l'angle saillant qui souligne l'entrée. Cette ligne verticale est marquée au sommet par un dôme polygonal recouvert de cuivre et couronné d'une croix. Les fenêtres rectangulaires sont nombreuses et disposées avec régularité. Elles sont plus hautes au rez-de-chaussée. Un mince linteau et une assise de même épaisseur se prolongent entre les fenêtres et établissent des lignes horizontales continues. Des briques plus foncées esquissent des volets de chaque côté des fenêtres. D'autres jeux de briques sont appliqués en bandeau entre les ouvertures. Cette institution occupe un vaste îlot en face du fleuve Saint-Laurent à la jonction du chemin Sainte-Anne et de l'avenue de l'Hôtel-Dieu.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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En 1862, l'Hôpital Général de Sorel, tenu par les S¿urs de la Charité de Saint-Hyacinthe (s¿urs grises), est ouvert à l'angle des rues George et De Ramezay. Dans les années 1940, la région de Sorel-Tracy est prospère. De nombreux emplois sont créés et la population augmente considérablement ainsi que les besoins en services essentiels. Parallèlement, l'Hôpital Général de Sorel est exigu et délabré et on procède graduellement à la démolition et au remplacement des immeubles.

Pierre-Joseph-Arthur Cardin (1879-1946) est avocat et député à la Chambre des Communes pour le comté de Richelieu-Verchère de 1911 jusqu'à son décès en 1945. Conscient des besoins de la population soreloise en soins de santé, il s'associe avec les frères Simard et Lucien Lachapelle afin de fonder un nouvel hôpital parallèlement à la reconstruction de l'Hôpital Général. Ils doivent notamment trouver une congrégation religieuse pour assurer la gestion de l'hôpital. Les S¿urs hospitalières de Saint-Joseph acceptent. Le 1er octobre 1944, s¿ur Léa Audet devient la supérieure fondatrice de l'institution. L'architecte Ernest Cormier réalise les plans de l'immeuble. De soixante lits, la capacité est augmentée à cent lits pour justifier la présence d'une école d'infirmières. Le terrain est offert par les Franciscains. La pierre angulaire est posée par Ludger Simard en mai 1946. La construction se poursuit jusqu'à l'ouverture en 1949. L'Hôtel-Dieu donne son nom à l'avenue qu'il borde, autrefois la rue Sophie.

À la suite de la laïcisation du système de santé dans les années 1960, Roger Lussier (1927-2002), l'homme d'affaires derrière le plus grand cabinet d'assurances privé et indépendant du Québec, devient le premier président laïc du conseil d'administration. Il est responsable de l'agrandissement de l'hôpital et de la construction de l'école des infirmières Madeleine T. Cournoyer afin de répondre aux besoins croissants d'une population sans cesse accrue en raison de la courbe économique positive, résultat de l'industrialisation et des possibilités d'emplois toujours actuels. Le permis est accordé le 4 mars 1966. L'agrandissement, pourvu d'une structure d'acier, est conçu par les architectes Bélanger et Roy et réalisé par le constructeur Wilfrid Roy Inc. Il prévoit accueillir 115 élèves et comprend un étage de logements, une chapelle et une bibliothèque en plus des salles de classe et laboratoires. Au fil des ans, d'autres agrandissements ont lieu à l'arrière de l'immeuble ainsi que des réaménagements intérieurs. En 1995, on procède à une rénovation générale, à l'accueil d'un centre nucléaire et à plusieurs réaménagements. En 2009, l'urgence est agrandie. En 2013, la maçonnerie est réparée sur les côtés ouest et est. La face arrière est réalisée en 2014-2015.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

L'Hôtel-Dieu de Sorel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son utilisation comme hôpital. Au début des années 1940, les institutions de soins de santé de la ville sont insuffisantes et délabrées. L'hôpital général est reconstruit à partir de 1946 selon les plans de l'architecte Félix Racicot (1903-1973) alors que l'Hôtel-Dieu est fondé sous l'impulsion du député Pierre-Joseph-Arthur Cardin (1879-1946). Pour ce projet d'envergure, il s'allie à des personnages sorelois notoires, dont les frères Simard et Lucien Lachapelle. La pierre angulaire de l'Hôtel-Dieu est posée en 1946 sur un terrain offert par les Franciscains. La direction est confiée aux S¿urs hospitalières de Saint-Joseph qui remplissent leur mandat jusqu'à la laïcisation et la nationalisation des soins de santé dans les années 1960. Roger Lussier (1927-2002) est le premier président laïc du conseil d'administration de l'Hôtel-Dieu. L'Hôtel-Dieu de Sorel est toujours en fonction de nos jours et les services de santé tendent à se centraliser autour de cet établissement. Cette institution s'inscrit dans l'histoire religieuse et hospitalière de la région.

L'Hôtel-Dieu de Sorel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec un architecte de grande renommée, Ernest Cormier (1885-1980). Cormier est l'un des architectes canadiens les plus importants de la première moitié du 20e siècle. Il a contribué à renouveler le vocabulaire formel de l'architecture québécoise durant les années 1920 et 1930. De plus, Cormier fait évoluer les technologies de la construction grâce à sa double formation d'architecte et d'ingénieur civil. Il se démarque d'ailleurs par son utilisation du béton armé. Il consacre une grande partie de sa carrière à l'architecture institutionnelle. Certaines de ses ¿uvres constituent des jalons de l'histoire de l'architecture québécoise, dont le pavillon central de l'Université de Montréal (1927-1943), reconnu comme le premier immeuble moderne au Québec. Parmi d'autres édifices publics marquants, il conçoit l'annexe du Palais de justice de Montréal (1920-1926) ainsi que la Cour suprême du Canada à Ottawa (1938-1950). En 1945, Ernest Cormier réalise les plans du futur hôpital de Sorel.

L'Hôtel-Dieu de Sorel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cet hôpital témoigne de la modernité en architecture au Québec. Au Québec, l'architecture moderne s'affirme surtout après la Deuxième Guerre mondiale et elle symbolise l'entrée de la société dans l'ère moderne. Le modernisme est rendu possible au 20e siècle, à la suite de l'introduction de la production en série et de la popularisation de l'acier. L'architecture moderne débute en 1925 avec l'Art déco, qui emploie les nouvelles techniques sans toutefois rejeter totalement l'ornementation comme le feront les successeurs. L'Hôtel-Dieu de Sorel est érigé à partir de 1945. Cet édifice se démarque par l'absence d'ornementation : seuls les matériaux sont utilisés pour rythmer les façades, ce qui témoigne d'une modernité assumée. Des jeux de briques de deux couleurs et des panneaux de béton recouvrent les façades. La composition est symétrique, le volume principal est horizontal et légèrement traité en ziggourats. Les formes géométriques dominent. Le dôme de cuivre surmonté d'une croix rappelle le passé religieux de l'immeuble.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2016

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