Ancien hôpital Normand et Cross
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Centrale d'Action Catholique
- Centre diocésain de pastorale
- Centre diocésain Monseigneur-Pelletier
- Hôpital privé de Trois-Rivières
- Maison Blanche
Région administrative :
- Mauricie
Municipalité :
- Trois-Rivières
Date :
- 1870 – (Construction)
- 1918 – (Construction)
Usage :
- Services et institutions (Hôpitaux et autres institutions de soins de santé)
Personnes associées (5)
- Asselin, Ulric J. (1869 – 1937) - Architecte / concepteur(-trice)
- Denoncourt, Ernest L. (1888 – 1972) - Architecte / concepteur(-trice)
- Bourgeois, Georges ( – 1919)
- Cross, Ernest
Inventaires associés (1)
Description
L'ancien hôpital Normand et Cross est constitué de deux résidences dont l'une est construite en 1870. Il possède un plan rectangulaire, s'élève sur trois étages et est coiffé d'un toit à mansarde à deux versants percé de lucarnes cintrées. Au centre de la façade principale, l'entrée précédée d'un escalier est située dans une légère avancée. Les façades sont recouvertes d'un parement de brique alors que le toit est revêtu de tôle à baguettes. Les fenêtres sont rectangulaires et disposées avec régularité. La composition est sobre et symétrique. L'ornementation est composée d'une corniche à denticules, de linteaux et de chaînages d'angle. Le bâtiment est situé dans un secteur ancien et urbanisé, près de bâtiments institutionnels au centre-ville de Trois-Rivières.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Le modèle traditionnel des hôpitaux demeure longtemps celui d'un établissement tenu par des religieuses et dirigé par le clergé. Cependant, en Mauricie, au tournant du XXe siècle, les usines viennent modifier ce portrait en raison de leur grande demande et de la disponibilité des ressources financières. De plus, durant ces années, l'influence des médecins croît et le pouvoir clérical s'effrite dans la sphère médicale. C'est dans ce contexte que, en 1912, le docteur Georges Bourgeois (-1919) aménage une clinique privée dans sa résidence de la rue Laviolette. Le Dr Bourgeois est médecin pour le 86e régiment de Trois-Rivières, et fait partie de la première équipe de l'Hôpital Saint-Joseph. Cet hôpital laïc déplait à l'évêque qui tente d'empêcher les religieuses d'y oeuvrer. En 1915, le Dr Bourgeois s'associe avec le Dr Ernest Cross, un médecin protestant de la Shawinigan Water and Power Co., ce qui poursuit la détérioration des relations entre le Dr Bourgeois et l'évêque. Malgré les obstacles imposés par le clergé, l'hôpital prospère grâce à la clientèle ouvrière et à la seule ambulance automobile de la ville dont il est propriétaire. La superficie de l'établissement double en 1918 alors que les propriétaires achètent la maison voisine. Les deux résidences sont réunies en un seul bâtiment selon les plans des architectes Asselin et Denoncourt.
Le Dr Bourgeois décède en 1919 et le Dr Cross s'associe avec le Dr Louis-Philippe Normand (1863-1928) à la demande de l'évêque qui ne veut pas d'un hôpital protestant dans sa ville. L'hôpital prend alors le nom Normand et Cross. En 1946, l'établissement est connu sous le nom d'Hôpital privé de Trois-Rivières.
Par la suite, l'usine Wabasso y tient ses quartiers généraux pendant quelques années jusqu'à ce qu'en 1958, Monseigneur Georges-Léon Pelletier (1904-1987) fasse l'acquisition des lieux au nom de la Corporation épiscopale de Trois-Rivières afin d'y relocaliser les oeuvres diocésaines. L'ancien hôpital prend alors le nom de Centrale d'Action Catholique mais est désigné plus communément comme la Maison Blanche en raison de son aspect extérieur. C'est en 1966 qu'est incorporé officiellement l'Office diocésain de pastorale et que le bâtiment prend le nom de Centre diocésain de pastorale. En 1987, il devient le Centre diocésain Monseigneur-Pelletier.
Aujourd'hui, le centre regroupe plusieurs services : le service des communautés chrétiennes, le service des ministères et le service des milieux. Sa mission consiste à « accompagner les gens dans leur cheminement chrétien, à aider à la vitalité des diverses communautés chrétiennes et à assurer la présence de l'Église ».
Évaluation d'inventaire
Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010) Ville de Trois-Rivières
La valeur patrimoniale de l'ancien hôpital Normand et Cross tient notamment à son intérêt historique. Le modèle traditionnel des hôpitaux demeure longtemps celui d'un établissement tenu par des religieuses et dirigé par le clergé. Cependant, en Mauricie, au tournant du XXe siècle, les usines viennent modifier ce portrait en raison de leur grande demande et de la disponibilité des ressources financières. De plus, durant ces années, l'influence des médecins croît et le pouvoir clérical s'effrite dans la sphère médicale. C'est dans ce contexte que, en 1912, le docteur Georges Bourgeois (?-1919) aménage une clinique privée dans sa résidence de la rue Laviolette. En 1915, le Dr Bourgeois s'associe avec le Dr Ernest Cross. La superficie de l'établissement double en 1918 alors que les propriétaires achètent la maison voisine. Les deux résidences sont réunies en un seul bâtiment selon les plans des architectes Asselin et Denoncourt. Le Dr Bourgeois décède en 1919 et le Dr Cross s'associe avec le Dr Louis-Philippe Normand (1863-1928). L'hôpital prend alors le nom Normand et Cross. En 1946, l'établissement est connu sous le nom Hôpital privé de Trois-Rivières. En 1958, Monseigneur Georges-Léon Pelletier (1904-1987) fait l'acquisition des lieux au nom de la Corporation épiscopale de Trois-Rivières afin d'y relocaliser les oeuvres diocésaines. En 1987, il devient le Centre diocésain Monseigneur-Pelletier.
La valeur patrimoniale de l'ancien hôpital Normand et Cross repose de plus sur son intérêt architectural. Construit à la fin du XIXe siècle, il témoigne de l'architecture Second Empire populaire à cette époque dans la conception de bâtiments institutionnels et religieux ainsi que pour la construction de résidences cossues. Ce style prend sa source dans l'architecture développée à Paris sous le règne de Napoléon III. De grands bâtiments sont alors réalisés selon des formes inspirées de la Renaissance française. La caractéristique essentielle des bâtiments de style Second Empire est le toit à la Mansart, constitué d'un terrasson et d'un brisis. La composition généralement symétrique et ordonnée de même que la présence de nombreux ornements tels que des chaînages d'angle et une corniche ajoutent au prestige de ces bâtiments.
La valeur patrimoniale de l'ancien hôpital Normand et Cross tient également à son implantation. Il est au coeur de Trois-Rivières, dans un secteur ancien, à proximité de l'arrondissement historique. Ce bâtiment profite d'un emplacement privilégié près de maisons bourgeoises de grande qualité architecturale et de bâtiments institutionnels majeurs dont la cathédrale, l'évêché et le palais de justice. L'ancien hôpital est implanté dans l'ancien quartier de l'élite de Trois-Rivières, l'actuel centre-ville.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.
Emplacement
Region administrative :
- Mauricie
MRC :
- Trois-Rivières
Municipalité :
- Trois-Rivières
Adresse :
- 347, rue Laviolette
Références
Notices bibliographiques :
- GUÉRARD, François. « Les principaux intervenants dans l'évolution du système hospitalier en Mauricie, 1889-1939 ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 48, no 3 (1995), p. 375-401.
- PANNETON, Jean. Le diocèse de Trois-Rivières, 1852-2002 : 150 ans d'espérance. Sillery, Septentrion, 2002. 256 p.
- Patrimoine trifluvien. No 3 (1993).
Multimédias disponibles en ligne :
Numéro du bien :
- Identifiant municipal : 2827