Ancienne église de Sainte-Cécile

L'église de Sainte-Cécile est un lieu de culte de tradition catholique érigé en 1913 et 1914 selon les plans des architectes Viau et Venne. Le bâtiment en pierre, de style Beaux-Arts, présente un plan en croix latine composé d'une nef, d'un transept et d'un chœur en saillie à chevet plat. Il est coiffé d'un toit en cuivre à deux versants droits. La façade, aménagée dans un mur pignon, est flanquée de deux clochers aux extrémités et percée d'une rosace dans la partie supérieure, au centre. Les clochers sont légèrement en retrait par rapport à la saillie centrale comprenant les trois portails; ils sont coiffés d'un dôme et surmontés d'une croix. Le portail principal, encadré par des colonnes, est surmonté d'un arc ornementé en pierre. Les ouvertures de l'église sont cintrées, à l'exception des rosaces de la façade et des bras de transepts et de quelques fenêtres en meurtrière. La croisée du transept, de forme octogonale, est marquée par un clocheton. L'édifice est prolongé à l'arrière par une sacristie rectangulaire d'un étage et par le presbytère qui y est relié. L'église de Sainte-Cécile est implantée en tête d'un îlot comprenant des bâtiments résidentiels. Elle est située dans un ancien quartier ouvrier de Trois-Rivières.

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Inventorié	--

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La manufacture de textile Wabasso Cotton, fondée en 1907, est l'une des plus importantes entreprises de Trois-Rivières au XXe siècle. Pendant quelques décennies, elle emploie des centaines d'ouvriers. Vers 1910 tous les lots disponibles au sud de la rue des Commissaires sont bâtis. L'augmentation de la population dans cette partie du quartier, appelée « secteur Hertel », mène à la création d'une nouvelle paroisse. La paroisse de Sainte-Cécile est donc érigée canoniquement le 3 mai 1912. Les travaux de construction de l'église et du presbytère débutent l'année suivante sous la direction de l'entrepreneur Anselme Dubé, et le lieu de culte est inauguré en juillet 1914.

Les plans de l'édifice sont conçus par Louis-Alphonse Venne (1875-1934) et Joseph Dalbé Viau (1881-1938). Ces derniers figurent parmi les architectes les plus recherchés dans le milieu institutionnel francophone à Montréal entre 1912 et 1934. On compte en effet parmi leurs réalisations plusieurs dizaines d'églises, de couvents, d'écoles, de collèges et d'hôpitaux de la région montréalaise, dont la maison mère des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie à Outremont (1923-1925) et les premières phases de construction de l'Oratoire Saint-Joseph de Montréal (1916-1924).

Le décor intérieur de l'église, de style Beaux-Arts, est achevé en 1928 par François-Xavier Renaud, artiste peintre montréalais. Par la suite, le bâtiment a connu plusieurs ajouts, transformations et rénovations. Par exemple, en 1948, les portiques latéraux en bois sont remplacés par de nouveau en pierre et une annexe à la sacristie est aménagée selon les plans des architectes Gascon et Parant. En 1950, les planchers sont refaits et des travaux ont lieu dans les gradins de la tribune. Le perron et les portes sont refaits en 1954 et les bancs, les portes intérieures et les confessionnaux changés vers 1959. Vers 1960, le chemin couvert est construit, le mobilier d'origine disparaît et du marbre est ajouté à la base des murs. Dans les dernières décennies, divers travaux d'entretien ont eu lieu concernant les fenêtres, la toiture, le perron, la maçonnerie, etc. Une rampe d'accès pour personne à mobilité réduite est également ajoutée vers 2010.

L'église de Sainte-Cécile est fermée au culte en 2008 et vendue l'année suivante. Elle est transformée en plateau sportif et en bureaux.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Cécile réside dans son intérêt historique. Le lieu de culte témoigne du développement de la paroisse de Sainte-Cécile et de la croissance de ce secteur ouvrier du quartier Saint-Ursule. La manufacture de textile Wabasso Cotton, fondée en 1907, est l'une des plus importantes entreprises de Trois-Rivières au XXe siècle. Pendant quelques décennies, elle emploie des centaines d'ouvriers. Vers 1910 tous les lots disponibles au sud de la rue des Commissaires sont bâtis. L'augmentation de la population dans cette partie du quartier, appelée « secteur Hertel », mène à la création d'une nouvelle paroisse. La paroisse de Sainte-Cécile est donc érigée canoniquement le 3 mai 1912. Les travaux de construction de l'église et du presbytère débutent l'année suivante, et le lieu de culte est inauguré en juillet 1914. L'église de Sainte-Cécile fait partie des églises les plus anciennes de Trois-Rivières; elle rappelle aussi la croissance démographique et industrielle de la ville au début du XXe siècle.

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Cécile tient également à son intérêt architectural. Cette église s'inscrit dans le style Beaux-Arts, un courant de l'architecture institutionnelle en vogue au tournant du XXe siècle. Le style est notamment caractérisé par une utilisation abondante des ornements classiques tels que colonnes, pilastres et frontons, par des ouvertures circulaires ou cintrées et par une recherche de monumentalité s'exprimant dans des saillies et des volumes imposants, et dans les matériaux nobles comme la pierre de taille et le marbre. L'église de Sainte-Cécile adopte le style Beaux-Arts avec sa saillie centrale, son portail flanqué de colonnes et surmonté d'un arc cintré ornementé à la manière d'un arc de triomphe, ses clochers coiffés de dômes et son aspect monumental. C'est toutefois dans son décor intérieur que l'église est le plus représentative du style. En effet, ses ornements puisés dans le vocabulaire classique, ses voûtes cintrées et ses délicates fresques peintes par l'artiste François-Xavier Renaud en sont caractéristiques. En outre, le dégagement intérieur formé par ces grandes voûtes sans colonnes, qui permet d'accueillir un grand nombre de fidèles, est un élément très avant-gardiste à l'époque de la construction de l'église.

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Cécile repose en outre sur son association avec ses concepteurs. Les plans de l'édifice sont conçus par Louis-Alphonse Venne (1875-1934) et Joseph Dalbé Viau (1881-1938). Ces derniers figurent parmi les architectes les plus recherchés dans le milieu institutionnel francophone à Montréal entre 1912 et 1934. On compte en effet parmi leurs réalisations plusieurs dizaines d'églises, de couvents, d'écoles, de collèges et d'hôpitaux de la région montréalaise, dont la maison mère des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie à Outremont (1923-1925) et les premières phases de construction de l'Oratoire Saint-Joseph de Montréal (1916-1924). Certains lieux de culte conçus par Venne et Viau à la même époque que l'église de Sainte-Cécile partagent avec celle-ci plusieurs éléments formels. À titre d'exemple, l'église des Saints-Anges-Gardiens de Lachine (1919-1920), avec ses deux clochers coiffés d'un dôme et sa façade symétrique aux ouvertures cintrées, est très ressemblante.

Source : Ville de Trois-Rivières, 2022.

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