Couvent Kermaria des Filles de Jésus

Le couvent de Kermaria des Filles de Jésus est un bâtiment à fonction résidentielle et religieuse érigé en plusieurs parties à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Il comporte un couvent, une chapelle, un musée et une infirmerie. Il est désormais composé d'un plan complexe aux volumes nombreux et bien articulés. Les bâtiments principaux forment une croix grecque au centre de laquelle se trouve la chapelle Saint-Joseph-de-Kermaria érigée en 1934. Elle s'élève sur cinq étages et possède un toit à deux versants droits recouvert de cuivre. Tout comme les autres ailes principales, les façades sont revêtues d'un parement de brique brune et sont percées de fenêtres disposées avec régularité. Les deux ailes latérales, érigées vers 1924, sont identiques. Elles disposent de trois étages qui sont coiffés d'un toit à croupe sur lequel on a ajouté un étage en retrait couvrant toute la largeur du bâtiment. L'aile avant s'élève sur quatre étages et possède un toit plat. Une saillie de trois étages en bloc de béton abrite l'entrée principale mise en valeur par une longue marquise et de grands panneaux de verre superposés d'une sculpture en ronde-bosse. La façade principale est symétrique. Cet ensemble de bâtiments est implanté sur une vaste propriété verdoyante à proximité du cimetière Saint-Louis au coeur de Trois-Rivières.

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Arthur Turcotte (1845-1905) fait construire sa résidence en 1873 dans le secteur du Coteau alors peu développé. Il est maire de Trois-Rivières entre 1876 et 1877.

La congrégation des Filles de Jésus est connue pour l'importance de son oeuvre dans le domaine de l'éducation en Mauricie. Originaire de Bretagne en France, cette communauté se consacre à l'enseignement et au soin des malades. Les Filles de Jésus s'installent à Trois-Rivières en 1902. Les religieuses logent tout d'abord dans le manoir de Tonnancour.

En 1915, deux laïques ouvrent une école dans l'ancienne résidence du maire Turcotte, alors surnommée le château Turcotte. Rapidement, la population du secteur augmente ainsi que les inscriptions à l'école. Le nombre d'enseignantes devient alors problématique et les Filles de Jésus prennent la relève des enseignantes laïques en 1923. L'année suivante, les classes déménagent dans la nouvelle école bâtie à l'angle du boulevard Saint-Louis et de la 7e Avenue, mais les religieuses continuent de résider au château Turcotte et y établissent leur maison mère. En 1924, une imposante annexe est construite selon les plans des architectes Asselin et Denoncourt. La chapelle Saint-Joseph-de-Kermaria ainsi que l'infirmerie sont bâties en 1934 et sont l'oeuvre des architectes Donat Arthur Gascon et Louis Parant. En 1960, l'aile avant est édifiée selon les plans de l'architecte Jean-Claude Leclerc. Le choeur de la chapelle est rénové en 1969. Aujourd'hui, le Musée des Filles de Jésus, fondé en 1992, ainsi que la chapelle demeurent ouverts au public.

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La valeur patrimoniale du couvent de Kermaria des Filles de Jésus repose sur son intérêt historique. L'édifice témoigne de l'importance de la communauté religieuse des Filles de Jésus dans le domaine de l'éducation en Mauricie. Originaire de Bretagne en France, cette communauté s'installe à Trois-Rivières en 1902. Les religieuses logent tout d'abord au manoir de Tonnancour où elles ouvrent une école pour garçons en 1903, nommée le Jardin de l'Enfance. En 1915, deux laïques ouvrent une école dans l'ancienne résidence du maire Arthur Turcotte (1845-1905), alors surnommée le château Turcotte. Rapidement, la population du secteur augmente ainsi que les inscriptions à l'école. Le nombre d'enseignantes devient alors problématique et les Filles de Jésus prennent la relève des enseignantes laïques en 1923. L'année suivante, les classes déménagent dans la nouvelle école 7e Avenue, mais les religieuses continuent de résider au château Turcotte et y établissent leur maison mère. En 1924, une importante annexe est construite et en 1934, la chapelle Saint-Joseph-de-Kermaria ainsi que l'infirmerie sont bâties. Au courant du XXe siècle, les soeurs de la communauté des Filles de Jésus essaiment dans la plupart des paroisses du diocèse et enseignent dans plusieurs écoles de la région. En 1992, le Musée des Filles de Jésus est fondé et la chapelle est ouverte au public. Le couvent de Kermaria témoigne encore de nos jours de l'oeuvre fondatrice de cette communauté à Trois-Rivières.

La valeur patrimoniale du couvent de Kermaria des Filles de Jésus tient aussi à son architecture. Parmi ses nombreuses composantes, l'ensemble possède en outre une chapelle de style gothique. Elle est une réplique de la chapelle de la maison mère des Filles de Jésus à Kermaria (Morbihan) en France. Son plan rectangulaire avec choeur en saillie et absides à pans coupés s'élève sur cinq étages. Les murs sont en pierre et elle possède une voûte à arc brisé, trois nefs ainsi qu'une tribune arrière et deux latérales. Son mobilier comporte plusieurs oeuvres d'artistes, tels que Louis Sorbonne et Léo Arbour (1912-2003), et des Studios Daprato en Italie. De plus, plusieurs architectes de renom ont participé à l'érection du bâtiment, dont la firme Asselin et Denoncourt pour les ailes des années 1920, Donat Arthur Gascon et Louis Parant pour la chapelle et l'infirmerie en 1934 et Jean-Claude Leclerc pour les travaux plus récents de 1960. Il s'agit d'architectes qui ont grandement participé au paysage bâti trifluvien au XXe siècle et qui se sont démarqués dans la construction de bâtiments institutionnels et religieux. En effet, nombre d'écoles, de banques, d'églises et de couvents de Trois-Rivières portent la signature de l'un ou de l'autre. En somme, le couvent de Kermaria témoigne des différentes périodes de sa construction en raison de son architecture et des architectes qui y ont collaboré.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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