Pont de la Frontière

Le pont de la Frontière est un pont couvert de type « Town simple » construit en 1896. La structure d'une seule travée mesure environ 31 mètres de long et 5 mètres de large. Elle est composée de fermes constituées de madriers placés en diagonale, formant un large treillis entre les cordes supérieures et inférieures. Les fermes sont couvertes d'un parement de planches verticales à mi-hauteur et le pont est coiffé d'un toit aigu à deux versants droits en tôle. Le pont de la Frontière permet de traverser le ruisseau Mud dans la municipalité de canton de Potton.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection vise l'entièreté de la structure, sans les terrains.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2024-10-28 Prise d'effet : 2023-11-02
Catégories de conservation 1 - Extérieur exceptionnel 4 - Intérieur exceptionnel
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2023-10-26 Proposition de statut national, 2018-06-15 Proposition de statut national non retenue, 2014-03-27 Proposition de statut national, 2013-11-03
Abrogation de règlement	Immeuble patrimonial	Municipalité (Potton)	2024-03-19
Statuts antérieurs Avis d'intention d'abrogation d'un règlement, 2023-12-06 Citation, 2008-10-06 Avis de motion de citation, 2008-08-04

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Le pont de la Frontière présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il rappelle l'importance des ponts couverts dans l'histoire de l'occupation du territoire et le développement économique des régions du Québec. Lieux de passage et liens entre deux rives, les ponts couverts donnent accès aux terres de colonisation et permettent la mise en marché des produits agricoles. Ainsi, au Québec, entre le début du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, environ 1500 ouvrages de ce genre ont été construits. De ce nombre, moins d'une centaine subsistent encore aujourd'hui. Le pont couvert de la Frontière, construit en 1896, est l'un des plus anciens.

Le pont de la Frontière présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. Un pont couvert est un ouvrage de génie se composant principalement de fermes soutenant un tablier et d'une enveloppe protégeant cette structure. La construction des fermes recourt à différentes technologies qui se succèdent aux XIXe et XXe siècles. Le pont couvert de la Frontière présente pour sa part des fermes d'un type ancien, le Town simple, breveté en 1820 par l'architecte américain Ithiel Town. Ces fermes sont constituées de madriers placés en diagonale, formant un large treillis entre des cordes supérieures et inférieures. Les madriers sont joints l'un à l'autre à chaque intersection par des chevilles de bois. Sur la centaine de ponts couverts subsistant au Québec, seuls 5 d'entre eux présentent des fermes de type Town simple. Le pont de la Frontière est donc un témoin privilégié d'une avancée technologique importante. Par ailleurs, il compte des composantes technologiques rares, dont des contreforts, de même que des assemblages à cheville unique plutôt qu'à 2 chevilles, comme c'est plutôt la norme. Il présente également des caractéristiques qui tendent à disparaître au XXe siècle, dont le portique à linteau droit et à jambages évasés, le toit aigu et les ouvertures latérales à mi-hauteur.

Source: Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2024.

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Les éléments caractéristiques du pont de la Frontière liés à ses valeurs historique et technologique comprennent, notamment :
- sa situation au-dessus du ruisseau Mud, dans la municipalité de canton de Potton;
- la structure de type Town simple, dont les fermes constituées de madriers placés en diagonale et formant un large treillis, les cordes supérieures et inférieures, l'assemblage des madriers à l'aide de chevilles de bois, les contreforts latéraux, le contreventement réalisé à l'aide de madriers formant des croix de Saint-André entre les cordes supérieures;
- le tablier fait de madriers posés parallèlement aux fermes;
- le parement fait de planches de bois posées à la verticale, les appuis posés en angle au sommet du parement;
- les ouvertures, dont les portiques faits de jambages évasés, d'un pignon et du débord saillant du toit, les hautes ouvertures continues au-dessus du parement;
- le toit à deux versants droits à forte pente, la charpente simple faite d'une paire de chevrons, la couverture de tôle.

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Le pont de la Frontière est construit en 1896, au-dessus du ruisseau Mud, à proximité de la frontière américaine. La structure s'inspire de la ferme « Town simple », brevetée en 1820 par l'architecte américain Ithiel Town (1784-1844). Elle est constituée de madriers placés en diagonale et forme un large treillis entre les cordes supérieures et inférieures. Au moment de l'érection de cet ouvrage de génie, il s'élève sur une route qui se rend aux États-Unis et porte le nom de pont du ruisseau (Creek Bridge). Il est également désigné comme étant le pont de Province Hill, du nom du hameau qui s'élève à proximité et dont il subsiste aujourd'hui un cimetière. Il est plus tardivement renommé pont de la Frontière, puisqu'il donne accès au Vermont.

Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs accès vers les États-Unis sont progressivement fermés afin d'assurer un meilleur contrôle des frontières, dont celui donnant par la route du pont couvert de Potton.

Au milieu des années 1960, le ministère de la Voirie (maintenant le ministère des Transports et de la Mobilité durable) entreprend de remplacer plusieurs ponts dans la région de Potton. N'étant pas considéré assez solide pour supporter le poids croissant de la circulation automobile, le pont de la Frontière fait partie de ceux-ci. Cependant, la Municipalité de canton de Potton et son maire, Fred Korman, estiment que le pont de la Frontière constitue un élément patrimonial important pour le milieu. La Municipalité demande alors que le pont soit préservé. Il est conséquemment déplacé de quelques mètres à la fin des années 1960 et est remplacé par un nouveau lien en acier et en bois.

Après son déplacement, le pont de la Frontière est fermé à la circulation routière. Il devient alors une attraction touristique locale et fait l'objet d'un attachement de la population. Dans les années 1990, un intérêt croissant est accordé aux ponts couverts du Québec, dont il subsiste très peu d'exemplaires. En raison de sa structure « Town simple » — maintenant très rare — et de ses particularités constructives, le pont de la Frontière acquiert une grande importance pour l'histoire des ouvrages de génie québécois.

En 2008, le pont de la Frontière est cité par la Municipalité de canton de Potton. Cette citation est abrogée en 2024.

Le pont de la Frontière est classé en 2024.

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