Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Tombeau

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Autel tombeau

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Date :

  • 1812 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Autel et son environnement

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le tombeau est une pièce de mobilier liturgique réalisée vers 1812 pour l'église de Saint-Grégoire-le-Grand. L'oeuvre en bois sculpté peint et doré présente un plan rectangulaire et un profil galbé. Les angles supérieurs sont ornés de têtes ailées; et les angles inférieurs, de pattes de lion. Le devant du meuble est décoré de festons de fleurs et de motifs végétaux sculptés.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-Grégoire-le-Grand, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92691.76

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Pointe-aux-Trembles

Dimensions :

  • Hauteur : 99 centimètre(s)
  • Largeur : 140 centimètre(s)
  • Largeur de l'image : 303 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois
  • Peinture

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Coupé
  • Doré
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ange
  • Feuille
  • Fleur
  • Patte de lion

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-03-16
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le tombeau présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs ethnologique et historique. Cette pièce de mobilier rappelle l'importance de l'autel dans le culte catholique. Le tombeau correspond à la partie inférieure de l'ancien autel et formait la table où le prêtre célébrait l'eucharistie avant le concile de Vatican II (1962-1965). Il s'agit donc du lieu le plus sacré de l'église. Au Québec, les tables d'autel anciennes prenaient habituellement la forme d'une boîte rectangulaire ornée d'un parement brodé, peint ou sculpté, ou encore la forme d'un tombeau dit « à la romaine », terme qui désigne un meuble au profil galbé en bois sculpté. La table de communion était placée au fond du choeur. Le meuble était couvert d'une nappe et servait de support au tabernacle qui contenait les hosties consacrées. Le tombeau renfermait souvent les reliques du saint auquel il est consacré. Depuis les changements apportés à la liturgie par l'Église catholique dans les années 1960, les autels anciens ne sont plus utilisés pour la célébration de la messe. De nouvelles tables d'autel sont plutôt installées au centre du choeur pour que le célébrant puisse faire face aux fidèles. Plusieurs paroisses, comme celle de Saint-Grégoire-le-Grand, ont néanmoins conservé leurs anciens autels. Le tombeau évoque ainsi une importante pratique liturgique catholique aujourd'hui délaissée.

Le tombeau présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Urbain Desrochers (1781-1860), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier compte parmi les sculpteurs les plus importants de la première moitié du XIXe siècle au Québec. Vers 1798, l'artiste commence sa carrière à Varennes, sa ville natale, auprès de Louis Quévillon (1749-1823) qui travaille alors à la décoration de l'église paroissiale. Desrochers s'installe à Pointe-aux-Trembles en 1809 et, dans les années suivantes, il prend part à d'importants projets de décoration d'intérieurs de lieux de culte sous la supervision de Quévillon. C'est également à ce moment qu'il entreprend ses premiers travaux de décoration à l'église de Saint-Grégoire-le-Grand. De fait, en 1809, la fabrique demande les services des sculpteurs de l'atelier des Écores, dirigé par Quévillon, afin d'intégrer un retable et un tabernacle anciens dans le choeur de l'église. Affecté à cette tâche par son maître, Desrochers crée ce tombeau pour soutenir le tabernacle. Satisfaite de son travail, la fabrique confie à l'artiste en 1812 une importante commande de mobilier liturgique qui constitue son premier mandat en tant que maître-sculpteur. Le tombeau témoigne donc de la première phase de production de l'artiste et constitue, avec la vingtaine d'autres pièces du sculpteur conservées dans cette église, l'une de ses réalisations majeures.

Le tombeau présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est représentative d'un type de tombeau et d'un courant artistique en vogue au Québec à l'époque de sa réalisation. Le meuble est doté d'un profil galbé qui rappelle les consoles d'appui (tables appuyées contre un mur) de style Louis XV. Les angles du tombeau sont ornés de têtes ailées et de pattes de lion, tandis que le panneau avant est décoré de nombreux motifs végétaux sculptés d'inspiration rocaille, caractérisés par des arabesques et des lignes serpentines. Ce genre de tombeau, conçu à la fin du XVIIIe siècle par le sculpteur montréalais Philippe Liébert (1733-1804), est largement copié et diffusé au début du siècle suivant par les sculpteurs de l'atelier des Écores. Le tombeau de l'église de Saint-Grégoire-le-Grand témoigne de la transmission de modèles dans la sculpture québécoise au XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du tombeau liés à ses valeurs ethnologique, historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire et le profil galbé;
- ses dimensions, dont la hauteur de près d'un mètre;
- les matériaux, dont le bois sculpté peint et doré;
- l'ornementation des angles, dont les têtes ailées et les pattes de lion;
- l'ornementation du panneau avant d'inspiration rocaille, dont les feuilles d'acanthe, les arabesques, les rinceaux et les festons de fleurs.

Haut de la page

Informations historiques

Le tombeau est réalisé vers 1812 par Urbain Desrochers (1781-1860) pour l'église de Saint-Grégoire-le-Grand. Ce dernier compte parmi les sculpteurs les plus importants de la première moitié du XIXe siècle au Québec. Formé auprès de Louis Quévillon (1749-1823), il prend part à d'importants travaux de décoration d'églises à partir de 1809.

C'est d'ailleurs à cette époque qu'il entreprend le projet de décoration de l'église de Saint-Grégoire-le-Grand. La fabrique, dont c'est la première campagne d'ornementation du lieu de culte récemment construit (1803-1806), demande en 1809 les services des sculpteurs de l'atelier des Écores, dirigé par Quévillon, afin d'intégrer un retable et un tabernacle anciens dans le choeur de l'église. Affecté à cette tâche par son maître, Desrochers modifie légèrement le tabernacle et crée ce tombeau pour le soutenir.

L'oeuvre s'inspire d'un type de tombeau conçu à la fin du XVIIIe siècle par le sculpteur montréalais Philippe Liébert (1733-1804). Doté d'un profil galbé dit « à la romaine », il est orné de têtes ailées et de pattes de lion aux angles, tandis que le devant est décoré de motifs végétaux sculptés formant des arabesques. Ce genre de meuble est largement copié et diffusé au début du XIXe siècle par les sculpteurs de l'atelier des Écores.

Satisfaite du travail de l'artiste, la fabrique de Saint-Grégoire-le-Grand lui confie en 1812 une importante commande de mobilier liturgique qui constitue son premier mandat en tant que maître-sculpteur. Le mobilier et le décor de l'église de Saint-Grégoire-le-Grand, où se trouvent une vingtaine de pièces du sculpteur en plus de ce tombeau, font partie des oeuvres les mieux préservées de Desrochers.

L'église de Saint-Grégoire-le-Grand est classée en 1957.

Le tombeau est classé en 1965, en même temps que d'autres pièces de mobilier et d'orfèvrerie et des sculptures et des tableaux. Le tombeau prend toujours place dans le choeur et supporte encore le tabernacle ancien pour lequel il a été conçu.

Haut de la page

Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Grégoire ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 41-44.
  • CLOUTIER, Nicole. « Desrochers, Urbain ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • CORMIER, François. Chandeliers et crucifix conservés à l'Église de Précieux-Sang, comté de Nicolet; précédé de Objets mobiliers par Urbain Brien dit Desrochers, exécutés pour la Fabrique de Saint-Grégoire de Nicolet, contrat du 15 juin 1812. Québec, ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1979. s.p.
  • DESJARDINS, Pierre. Les trésors de l'atelier pointelier de Urbain Brien dit Desrochers (1781-1860), sculpteur ornemaniste. Montréal, Atelier d'histoire de la Pointe-aux-Trembles, 2004. 36 p.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013