Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Abraham-Dubois

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Boisbriand

Date :

  • vers 1800 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine agricole

Usage :

  • Fonction résidentielle (Bâtiments paradomestiques)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

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Description

La maison Abraham-Dubois est un ancien ensemble agricole. La résidence en pierre construite vers 1800, de plan rectangulaire et à un étage et demi, est coiffée d'un toit à deux versants retroussés. Elle possède des murs coupe-feu s'élevant au-dessus de la toiture. La maison Abraham-Dubois se situe en retrait du chemin de la Grande-Côte, en bordure du parc Dubois près de la rivière des Mille Îles, dans la ville de Boisbriand.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique au terrain, au muret de pierre et à l'enveloppe extérieure des bâtiments qui s'y trouvent, soit la résidence, l'ancienne grange et la remise.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Boisbriand) 2001-01-16
 

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Valeur patrimoniale

La maison Abraham-Dubois présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette habitation est construite vers 1800. Elle est représentative de la maison rurale d'inspiration française par son corps de logis massif en maçonnerie de pierre calcaire grossièrement équarrie, son solage peu dégagé et son toit aigu à deux versants droits aux larmiers peu saillants. La demeure emprunte aussi certains traits de l'habitation urbaine, ce qui est fréquent dans les contextes villageois et ruraux de la région de Montréal et des régions avoisinantes. En Nouvelle-France, le modèle de la maison urbaine s'impose surtout après la promulgation des ordonnances des intendants Michel Bégon de la Picardière (1667-1747) et Claude-Thomas Dupuy (1678-1738) en 1721 et 1727. En effet, ces règlements instaurent de nouvelles mesures de prévention contre les incendies. Son rayonnement dans la région montréalaise s'explique par l'activité des nombreux artisans ayant participé à la reconstruction de la ville de Montréal, détruite par une conflagration en 1721. Le modèle ajoute aussi une dimension esthétique et symbolique associée à l'architecture urbaine. Extraits de leur environnement d'origine, des éléments comme les murs coupe-feu perdent leur fonction initiale, qui est de prévenir la propagation des incendies, et témoignent d'une volonté de représentation sociale des villageois et des ruraux. Dans le cas de la maison Abraham-Dubois, les caractéristiques de la maison urbaine se retrouvent notamment dans les murs coupe-feu, ses corbeaux en maçonnerie et les souches de cheminée à deux têtes reliées par un muret au-dessus des murs pignons. La maison Abraham-Dubois demeure un bâtiment exceptionnel en raison de la qualité de son architecture et de son état de conservation.

La maison Abraham-Dubois présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'emplacement de la maison et de ses dépendances correspond aux premières concessions du chemin de la Grande-Côte, vers le milieu du XVIIIe siècle. Le chemin relie alors les villages de Terrebonne et de Saint-Eustache. En 1789, une maison en bois et une grange se dressent déjà sur cet emplacement en bordure de la rivière des Mille Îles, face à l'île de Mai. La propriété se trouve près du manoir seigneurial et du moulin banal de la seigneurie de Blainville, bâtiments aujourd'hui disparus. Abraham Dubois (1803-1882) acquiert la propriété en 1837, et ses descendants la conservent jusqu'en 2004. En 1848, les Dubois cèdent une parcelle pour permettre la construction d'une école de rang. Les fils d'Abraham Dubois poursuivent aussi le développement de la Grande-Côte. Calais Dubois fait construire une imposante résidence (maison Caumartin) en 1878. Elphège Dubois (1877-1969), propriétaire de la ferme durant la première moitié du XXe siècle, est aussi membre du conseil scolaire, puis du premier conseil municipal de Sainte-Thérèse-Ouest, devenue Boisbriand. La maison Abraham-Dubois constitue un témoin important de l'histoire de Boisbriand et de l'apport de la famille Dubois.

La maison Abraham-Dubois présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. L'ensemble comprenant une maison en pierre, des dépendances agricoles ainsi qu'un vaste terrain aménagé de murets en pierre et planté d'arbres matures forme un paysage rural significatif dans un secteur maintenant urbanisé. L'implantation de la demeure en retrait de la voie publique et face au cours d'eau témoigne du système traditionnel de division des terres en rangs. Ce mode d'occupation du territoire est mis en place durant le Régime français. Il caractérise les paysages agricoles de la vallée du Saint-Laurent et renvoie à un mode de vie agraire, qui perdure dans l'ancienne seigneurie de Blainville jusqu'au milieu du XXe siècle. La maison Abraham-Dubois rappelle l'ancien paysage rural de la ville de Boisbriand.

Source : Ville de Boisbriand, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Abraham-Dubois liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le solage peu dégagé, le toit à deux versants aux avant-toits retroussés et les murs coupe-feu;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, la couverture en tôle pincée et les éléments architecturaux en bois (portes, fenêtres, galerie et ornements);
- les ouvertures, dont la disposition asymétrique des ouvertures des façades avant et arrière, les fenêtres à battants à six carreaux, la porte à panneaux à vitrage surmontée d'une imposte, les deux lucarnes à pignon et leurs fenêtres à battants à quatre carreaux;
- la galerie de pleine largeur en façade, dont les poteaux effilés chanfreinés, les aisseliers et le garde-corps;
- les chambranles en bois moulurés;
- les corbeaux en maçonnerie;
- les cheminées à deux têtes disposées dans les murs pignons;
- l'annexe, dont l'implantation contre le mur pignon ouest du corps de bâtiment principal et en retrait par rapport à la façade, le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et le toit à deux versants aux avant-toits retroussés;
- l'ancienne grange, dont son plan rectangulaire, son élévation d'un étage et demi, son toit à deux versants retroussés et son parement en bois posé à la verticale;
- la remise, dont son plan rectangulaire, son toit à un versant, sa couverture et son parement en tôle, ses fenêtres à guillotine en bois à petits carreaux et ses portes en bois;
- la situation de la maison en retrait de la voie publique, face à la rivière des Mille Îles et à l'île de Mai;
- le terrain dégagé du côté de la rivière;
- l'implantation des dépendances en retrait de la résidence et suivant le même axe;
- le grand terrain gazonné, les murets en pierre, les haies et les arbres matures.

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Informations historiques

La maison Abraham-Dubois se trouve le long du chemin de la Grande-Côte, dans la municipalité de Boisbriand, près de la rivière des Mille Îles dans l'ancienne seigneurie de Blainville.

Les premières terres du chemin de la Grande-Côte sont concédées vers le milieu du XVIIIe siècle, près de l'île de Mai. Le chemin relie les villages de Terrebonne et de Saint-Eustache. La terre, où se trouve l'actuelle maison Abraham-Dubois, est occupée dès 1789. Pierre Mathe et Marie-Anne Maisonneuve font l'acquisition d'une ferme de trois arpents de front sur quarante de profondeur en bordure de la rivière Jésus (aujourd'hui la rivière des Mille Îles). Une maison en bois et une grange s'y dressent alors, à proximité du manoir seigneurial et du moulin banal, bâtiments aujourd'hui disparus.

La maison en pierre, qui succède vraisemblablement à la première habitation en bois, est probablement construite par Pierre Mathe entre 1795 et 1800. Au cours du premier tiers du XIXe siècle, la ferme passe entre les mains de Pierre Gravelle et de Pierre Robineau.

La propriété est finalement acquise en 1837 par Abraham Dubois dont la famille, l'une des pionnières de la Grande-Côte, est installée près de la rivière des Mille Îles depuis le XVIIIe siècle. Dès 1848, les Dubois cèdent une partie de la terre familiale pour permettre la construction d'une école de rang. Les fils d'Abraham Dubois poursuivent le développement de la Grande-Côte. Calais Dubois fait construire en 1878 une imposante résidence (maison Caumartin). Elphège Dubois (1877-1969), propriétaire de la ferme durant la première moitié du XXe siècle, est membre du conseil scolaire puis fait partie du premier conseil municipal de Sainte-Thérèse-Ouest, devenue Boisbriand.

La ferme de la famille Dubois est morcelée progressivement au XXe siècle. La famille Dubois préserve néanmoins la frange sud-ouest de la parcelle où se dressent la résidence et plusieurs dépendances. La maison subit des modifications au cours du siècle. Les lucarnes sont ajoutées vers la fin des années 1940, lorsque des chambres sont aménagées dans les combles. L'annexe est construite par Jules Dubois en 1958 avec des pierres provenant du site. Durant les années 1970, la propriété compte toujours six bâtiments de ferme. La plupart sont aujourd'hui disparus.

En 1988, la Ville de Boisbriand acquiert la bande riveraine de la propriété située au sud de la voie publique afin d'aménager le parc Dubois en bordure de la rivière des Mille Îles. Une plaque commémorative est installée sur la maison en 2000 par la Société d'histoire et de généalogie des Mille-Îles.

La maison Abraham-Dubois est citée en 2001. Aux mains de la famille Dubois depuis plus de 150 ans, la propriété est vendue en 2004.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Thérèse-De Blainville

Municipalité :

  • Boisbriand

Adresse :

  • 331, boulevard de la Grande-Allée

Latitude :

  • 45° 36' 33.0"

Longitude :

  • -73° 49' 56.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Terrebonne Paroisse de Sainte-Thérèse-de-Blainville Absent 99 ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BERTRAND, Lionel. La Seigneurie de Blainville après 300 ans. Sainte-Thérèse, Éditions Thérèse-de-Blainville, 1983. 52 p.
  • CHARRON, J.G.Gilles. Maison Abraham Dubois. s.l. Société d'histoire des Mille-Îles, s.d. s.p.
  • DEMETER, Laszlo et Directions des Monuments historiques. Relevé et évaluation sommaire des anciennes maisons en vue de les classer « Monuments historiques ». Montréal, Ministères des Affaires Culturelles de la Province de Québec, 1972. 12 p.
  • DUBOIS, Luc. « Nos vieilles maisons térésiennes ». Le Bulletin. Vol. 21, no 2 (2007), p. 19-20.
  • FILION, Hélène. « Histoire de Boisbriand 1683-1789 ». Le Bulletin, Journal de la Société d'Histoire des Mille-Îles. Vol. 6, no 4 (1992), p. 11-20.
  • LAURIN, Marie-Josée. « L'architecture du 18e, 19e et 20e siècles dans la MRC Thérèse-de-Blainville ». Le Bulletin, Journal de la Société d'Histoire des Mille-Îles. Vol. 10, no 1 (1995), p. 13-16.
  • s.a. Le circuit des seigneuries. s.l. Conseil de la culture des Laurentides, 1992. 61 p.
  • s.a. « Une plaque de la Société d'histoire sur la maison de Jules Dubois à Boisbriand ». Le Bulletin. Vol. 15, no 2 (2001), p. 5-6.
  • Société d'histoire de la région de Terrebonne inc. Circuit historique. s.l. 1979. 60 p.

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