Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de l'Entrée-Supérieure-de-l'Ancien-Canal-de-Beauharnois

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site historique de l'Ancien-Canal-de-Beauharnois
  • Site historique de l'Entrée-Supérieure-de-l'Ancien-Canal-de-Beauharnois
  • Vestiges de l'Ancien-Canal-de-Beauharnois à Valleyfield
  • Vestiges de l'Ancien-Canal-de-Valleyfield

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Salaberry-de-Valleyfield

Date :

  • 1842 – 1845 (Construction)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Canaux de navigation)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (2)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial de l'Entrée-Supérieure-de-l'Ancien-Canal-de-Beauharnois comprend les trois sections encore visibles en surface de ce canal construit entre 1842 et 1845. Les trois plans d'eau successifs, de forme rectangulaire, formaient l'extrémité ouest de l'ouvrage. Ils sont situés à proximité du lac Saint-François, entre les rues Victoria et Hébert, dans le centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield, vis-à-vis l'actuel parc Sauvé.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à ce qui s'y trouve.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 3 - Extérieur notable
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 2000-10-26
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de l'Entrée-Supérieure-de-l'Ancien-Canal-de-Beauharnois présente un intérêt pour sa valeur historique. Les trois sections conservées sont les seuls vestiges encore visibles en surface de l'ancien canal, construit entre 1842 et 1845 selon les plans de Frederick Preston Rubidge (1806-1897), ingénieur et architecte du bureau des Travaux publics du Canada-Uni. Situé sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à l'intérieur des terres, le canal de Beauharnois reliait par neuf écluses les lacs Saint-Louis et Saint-François. Second maillon du réseau de canalisation du Saint-Laurent après le canal Lachine, il a joué un rôle primordial dans l'ouverture du continent nord-américain à la navigation commerciale, et ce jusqu'en 1907. Par la suite, il a servi de canal d'amenée d'eau pour la centrale hydroélectrique de Saint-Timothée jusqu'en 1951. Le canal a aussi été le théâtre de l'un des premiers conflits ouvriers du Québec et du Canada. En effet, au printemps de 1843, les ouvriers composés majoritairement d'immigrants irlandais, insatisfaits de leurs conditions, fomentent une grève qui est réprimée dans la violence. Plus de 18 morts et de nombreux blessés sont dénombrés. Le site témoigne ainsi de l'histoire de l'ancien canal de Beauharnois et de son importance pour le transport fluvial avant la création de la voie maritime du Saint-Laurent.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du site patrimonial de l'Entrée-Supérieure-de-l'Ancien-Canal-de-Beauharnois liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- sa situation dans le centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield, vis-à-vis l'actuel parc Sauvé;
- les trois sections encore visibles en surface.

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Informations historiques

Appartenant à la première génération de structures d'ingénierie au Québec et au Canada, le canal de Beauharnois a été aménagé entre 1842 et 1845. Il avait pour but de faciliter le transport fluvial, essentiel pour le peuplement, la défense et le développement économique de la vallée du Saint-Laurent et de la région des Grands Lacs.

En 1833, le gouvernement du Bas-Canada entreprend une réflexion sur la navigation entre Lachine et Cornwall. La décision de bâtir le canal de Beauharnois, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, est prise en 1842 par Samuel Keefer (1811-1890), ingénieur en chef du bureau des Travaux publics du Canada-Uni. Cette décision est à la source de « l'affaire du canal de Beauharnois », un scandale politico-financier provoqué par la spéculation touchant les terrains concernés.

La construction du canal commence en juillet 1842. Frederick Preston Rubidge (1806-1897), ingénieur et architecte du bureau des Travaux publics du Canada-Uni, est l'auteur des plans. Pour le réaliser, environ 2 500 immigrants irlandais sont embauchés. Ils s'installent avec leur famille à proximité du chantier. Au printemps 1843, les travailleurs, insatisfaits de leurs conditions, fomentent une grève. Le 12 juin, une manifestation est réprimée dans la violence par l'armée. Plus de 18 morts et quelques dizaines de blessés sont dénombrés. C'est l'un des premiers conflits ouvriers au Québec et au Canada. Les activités reprennent à la fin de juin, sous la surveillance de 300 militaires.

Le canal est ouvert à la navigation en 1845. Neuf écluses permettent de franchir les 18 kilomètres de couloir. L'entrée supérieure est située à Valleyfield (actuellement Salaberry-de-Valleyfield). Elle domine de 24,8 mètres l'entrée inférieure, qui se trouve dans la paroisse Saint-Clément de Beauharnois (actuellement Beauharnois). L'ouvrage comprend également des fossés, des bâtiments et dix aqueducs, dont celui de la rivière Saint-Pierre.

Second maillon du réseau de canalisation du Saint-Laurent après celui de Lachine, le canal de Beauharnois joue un rôle primordial dans l'ouverture du continent nord-américain à la navigation commerciale. Les activités portuaires et les aménagements hydrauliques qui lui sont reliés participent aussi au développement économique, et notamment manufacturier, de Valleyfield et des environs.

La capacité du canal (nombre et tonnage des navires) s'avère toutefois insuffisante. En 1891, le gouvernement fédéral décide de réaliser le canal de Soulanges, sur la rive nord du Saint-Laurent. Ouvert à la navigation en 1899, il relègue celui de Beauharnois à un rôle mineur.

En 1907, le canal de Beauharnois est fermé à la navigation. Sa portion ouest est louée par la Canadian Light and Power, qui aménage entre 1906 et 1911 une centrale hydroélectrique à Saint-Timothée. L'ancienne voie navigable sert de canal d'amenée d'eau depuis le lac Saint-François. Le fond est dragué et les parois sont démolies. En 1948, la centrale est achetée par Hydro-Québec, qui met un terme à ses opérations en 1951.

Le nouveau canal de Beauharnois, au sud du premier, est creusé à partir de 1929. Il fait partie de la voie maritime du Saint-Laurent, inaugurée en 1959. Ce réseau de canaux, qui relie les Grands Lacs et le Saint-Laurent à l'Atlantique, est un chef-d'oeuvre du génie civil.

Dans les années 1960, l'ensemble du tracé de l'ancien canal de Beauharnois est remblayé, à l'exception de trois sections dans le centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield. Ces vestiges constituent les seuls éléments encore visibles en surface de cette ancienne voie d'eau, ceux de l'entrée inférieure, situés dans la ville de Beauharnois, étant en grande partie enfouis dans le sol. L'aqueduc de la Rivière-Saint-Pierre est l'unique ouvrage encore intact de l'ancien canal.

Le site patrimonial de l'Entrée-Supérieure-de-l'Ancien-Canal-de-Beauharnois est reconnu en 2000. Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Beauharnois-Salaberry

Municipalité :

  • Salaberry-de-Valleyfield

Adresse :

  • rue Victoria

Lieux-dits :

  • Valleyfield

Latitude :

  • 45° 15' 25.8"

Longitude :

  • -74° 7' 35.8"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 819 847
  • Lot 3 820 918
  • Lot 3 820 921
  • Lot 3 820 922 Ptie
  • Lot 3 969 790 Ptie
  • Lot 4 515 987
  • Lot 4 517 417 Ptie
  • Lot 4 517 418 Ptie
  • Lot 4 517 744 Ptie
  • Lot 4 517 826 Ptie
  • Lot 5 818 496 Ptie
  • Lot 6 524 648 Ptie

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • ROBERT, Jacques, dir. L'aqueduc de la rivière Saint-Pierre, Saint-Timothée. Historique, description et analyse architecturale. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, 1988. 107 p.
  • VALLÉE, Michel. « Salaberry-de-Valleyfield au coeur de l'histoire industrielle canadienne ». Bulletin de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel. Vol. 17, no 3 (automne) (2006), p. 14-16.
  • VIAU, Roland. Vie et mort d'une route d'eau : patrimoine historique et potentiel archéologique de l'ancien canal de Beauharnois. Montréal, ministère des Transports, 1988. 106 p.

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