Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Outils de la forge Asselin

Description

Les outils de la forge Asselin forment un ensemble regroupant 674 outils. Ils sont destinés principalement à la pratique de métiers du fer. Les instruments, pour la plupart en fer ou en acier, ont été fabriqués entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle. Ils comprennent des outils de forgeron, de maréchal-ferrant et de charron, des outils pour travailler le bois et d'autres destinés à divers usages. La plupart de ces objets sont de facture artisanale et certains portent les initiales de l'artisan qui les a conçus. L'ensemble est complété par quelques outils de fabrication industrielle.

Ces biens sont classés ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1977-03-21
 

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Valeur patrimoniale

Les outils de la forge Asselin présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Cet ensemble d'outils a été rassemblé par trois générations de forgerons établis dans le village de Saint-François, à l'île d'Orléans. À la fin du XIXe siècle, David Asselin (avant 1850-1892) combine les activités de forgeron et de cultivateur sur sa propriété. À son décès, son neveu et apprenti Joseph (avant 1870-après 1905) est son héritier. Passionné par le métier de forgeron, il reconstruit une forge plus vaste sur le même emplacement et la dote d'un large éventail d'outils qu'il fabrique lui-même. Émile (vers 1896-après 1975), fils de Joseph, prend la relève jusque vers 1965. Pour l'exercice de leur métier, les Asselin conservent les outils de leurs prédécesseurs et complètent la collection en forgeant de nouveaux instruments et en achetant des outils de fabrication industrielle. Plusieurs objets portent leurs initiales. Ils bénéficient par ailleurs d'un état de conservation remarquable.

Les outils de la forge Asselin présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. Ces objets témoignent de savoir-faire anciens. Dès les débuts de la colonie, le métier de forgeron occupe une place importante dans l'organisation sociale et économique du Québec. En plus de fabriquer des objets utilitaires en fer tels que des outils, des fers à chevaux et des objets nécessaires à l'agriculture et à la pêche, le forgeron remplit souvent, jusqu'au milieu du XXe siècle, les fonctions de maréchal-ferrant et de charron. L'apprentissage du métier se fait souvent auprès d'un parent, comme le font les Asselin. Avec l'apparition sur le marché de la quincaillerie usinée et le remplacement du cheval par les véhicules motorisés, le métier perd peu à peu de son importance. Les fils d'Émile Asselin se voient ainsi contraints, durant les années 1950, de chercher du travail à l'extérieur de la forge de leur père. Les outils de la forge Asselin, exceptionnellement nombreux et variés, forment l'une des collections les plus complètes de ce type d'outils. L'ensemble comprend l'équipement essentiel à la pratique de la forge, tel que des marteaux de différentes tailles, des accessoires d'enclume, des tenailles, des limes et des ciseaux, des outils de maréchalerie, des outils de charron et d'autres utilisés pour le travail du bois et à divers usages. La plupart des objets étant de fabrication artisanale, ils témoignent de l'évolution des connaissances techniques, de l'adaptation au progrès, du génie inventif et de l'organisation du travail de ces artisans.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des outils de la forge Asselin liés à leurs valeurs historique et ethnologique comprennent, notamment :
- 2 outils portant les initiales « D. A. » et 34 outils portant les initiales « J. A. »;
- 450 outils de facture artisanale;
- 224 outils de fabrication industrielle;
- 379 outils liés au métier de forgeron, dont les marteaux et les masses de différentes tailles, les accessoires d'enclume, les tenailles, les limes, les ciseaux, les poinçons, les étaux, les clés, les burins et les drilles;
- 295 outils liés aux métiers de maréchal-ferrant et de charron, au travail du bois et à des usages divers, dont le tablier en cuir, les instruments pour tailler les sabots et tenir les pattes des chevaux, les tours à fer et à bois, les scies, les tournevis, les rabots et les outils de plomberie;
- les matériaux, dont le fer et l'acier.

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Informations historiques

Les outils de la forge Asselin ont été rassemblés par trois générations de forgerons établis dans le village de Saint-François, à l'île d'Orléans. À la fin du XIXe siècle, David Asselin (décédé en 1892) combine les activités de forgeron et de cultivateur sur sa propriété. N'ayant pas d'héritier direct, il prend son neveu Joseph (avant 1870-après 1905) de Saint-Casimir-de-Portneuf comme apprenti. Après le décès de son oncle, Joseph Asselin devient le propriétaire du terrain et des bâtiments. Passionné par le métier de forgeron, il reconstruit une forge plus vaste et la dote d'un large éventail d'outils qu'il fabrique lui-même. Il devient un artisan de renom et enseigne à plusieurs apprentis, dont son fils Émile (vers 1896-après 1975). Ce dernier lui succède et conserve précieusement tous les outils de ses prédécesseurs, tout en forgeant de nouveaux instruments et en complétant l'équipement de quelques objets qu'il achète notamment aux magasins Méthot et Chinic, à Québec. Comme ses ancêtres, Émile combine les activités de forgeron, de maréchal-ferrant et de charron. Il enseigne le métier à ses fils. L'un d'eux travaille à la forge durant huit ans. Il doit cependant se résoudre à quitter la boutique familiale dans les années 1950, l'apparition sur le marché de la quincaillerie usinée et le remplacement du cheval par les véhicules motorisés faisant tomber en désuétude le métier de forgeron.

Émile Asselin prend sa retraite vers 1965, mais forge à l'occasion jusqu'à la fin des années 1970. En 1974, le cinéaste Léo Plamondon réalise deux films documentaires sur son travail, et un inventaire détaillé de ses outils est effectué par une équipe d'ethnologues en 1975.

La forge Asselin et les outils qu'elle comprend sont classés en 1977. La forge est démolie en 1987, mais les outils sont conservés.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CHOUINARD, Yvan et Louise CYR. Le forgeron Émile Asselin. s.l. Ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1976. 80 p.
  • CHOUINARD, Yvan. « Outils de la forge Asselin ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 369-376.
  • GENEST, Bernard et al. Les artisans traditionnels de l'Est-du-Québec. Québec, Publications du Québec, 1979. s.p.

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