Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice Blumenthal

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1910 – 1911 (Construction)

Usage :

  • Fonction commerciale (Commerces de vente au détail > Magasins et grands magasins)
  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Fabriques > Fabriques de vêtements)

Éléments associés

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Inventaires associés (1)

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Description

L'édifice Blumenthal est un immeuble commercial construit en 1910 et 1911. Ce bâtiment de plan rectangulaire, à sept étages, comporte une façade abondamment fenêtrée ainsi qu'une imposante corniche en saillie. Les étages qui s'élèvent au-dessus du rez-de-chaussée sont soulignés par des allèges à panneaux décoratifs recouverts de céramique vernissée blanche et sont divisés en trois sections verticales à l'aide de pilastres en pierre. L'édifice Blumenthal est situé en bordure de la rue Sainte-Catherine Ouest, une importante artère commerciale, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Montréal) 1990-09-19
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice Blumenthal présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme témoin de l'urbanisation et du changement de vocation de la rue Sainte-Catherine au début du XXe siècle. À la fin du XIXe siècle, la ville de Montréal connaît une forte période de développement. De nouveaux quartiers résidentiels sont aménagés au nord de la ville historique, notamment sur le flanc sud du mont Royal. Les commerces qui étaient auparavant installés dans le Vieux-Montréal et autour du square Victoria se déplacent graduellement vers le nord-ouest de la ville, à proximité de leur clientèle. Peu à peu, les maisons en rangée de la rue Sainte-Catherine cèdent la place à des édifices commerciaux plus imposants, comme l'édifice Blumenthal, construit en 1910 et 1911. Celui-ci évoque ainsi cette période de transformation urbaine de Montréal.

L'édifice Blumenthal présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La composition de la façade s'inspire des petits gratte-ciel érigés à Chicago à la fin du XIXe siècle. La production architecturale de cette ville, marquée notamment par l'édification des premiers bâtiments en hauteur grâce aux structures d'acier, est connue sous le nom d'École de Chicago. Les éléments qui rattachent l'édifice Blumenthal aux premiers gratte-ciel de Chicago incluent la présence d'un imposant rez-de-chaussée surmonté de six étages séparés par des allèges à panneaux décoratifs et liés verticalement par des pilastres à bossage ainsi qu'une corniche proéminente ornée de consoles. Les étages supérieurs de la façade possèdent un revêtement de céramique vernissée blanche, un matériau utilisé comme parement pour un certain nombre d'édifices commerciaux montréalais construits dans les années 1910.

L'édifice Blumenthal présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec les architectes Charles Alexander Mitchell (1877-1953) et David Ogilvy (1866-1934). Le prolifique architecte montréalais Charles Alexander Mitchell fait son apprentissage notamment auprès de l'architecte Robert Findlay (1859-1951). En association avec l'architecte Daniel John Crighton (1868-1946), il réalise des immeubles industriels et à bureaux. Au début des années 1910, Mitchell s'associe avec David Ogilvy. Ce dernier, fils du fondateur du grand magasin Ogilvy à Montréal, conçoit notamment l'ancien magasin (1896) et le nouveau magasin Ogilvy (1909-1910) situés tous deux rue Sainte-Catherine Ouest. Au cours de leur brève association, Mitchell et Ogilvy dessinent les plans de l'édifice Blumenthal (1910-1911). Deux autres bâtiments connus de Charles Alexander Mitchell, l'édifice Jacobs (1909, aujourd'hui modifié) et les appartements Royal George (1912), possèdent des façades recouvertes de céramique vernissée blanche. L'édifice Blumenthal fait partie de l'importante production, notamment dans le domaine de l'architecture commerciale, de l'architecte Charles Alexander Mitchell et de ses collaborateurs.

Source : Ville de Montréal, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'édifice Blumenthal liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation en bordure de la rue Sainte-Catherine, principale artère commerciale de la ville de Montréal;
- sa situation à l'angle de deux rues;
- l'occupation complète du terrain par le bâtiment et sa mitoyenneté avec l'édifice à l'ouest;
- la hauteur de l'édifice ainsi que la composition de sa façade à l'image des petits gratte-ciel de Chicago à la fin du XIXe siècle, dont le haut rez-de-chaussée, les six étages, la corniche en saillie en tôle ouvragée ornée de consoles, les allèges décoratives séparant les étages et les pilastres à bossage;
- les éléments décoratifs dont la céramique vernissée blanche couvrant les étages supérieurs de l'édifice, les imposants chambranles des fenêtres du premier étage ainsi que les panneaux décoratifs des allèges et les écussons couronnant les pilastres de la façade au niveau de la corniche.

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Informations historiques

L'édifice Blumenthal est construit selon les plans des architectes Charles Alexander Mitchell (1877-1953) et David Ogilvy (1866-1934) en 1910 et 1911 pour le compte de la firme J. H. Blumenthal Sons Limited. L'édifice Blumenthal témoigne de l'expansion urbaine de la ville de Montréal et du changement de vocation de la rue Sainte-Catherine au début du XXe siècle. En effet, la ville de Montréal connaît à la fin du XIXe siècle une forte période de développement. De nouveaux quartiers résidentiels sont érigés au nord-ouest de la ville historique, notamment sur le flanc sud du mont Royal. Les commerces de détail qui étaient auparavant installés dans le Vieux-Montréal et autour du square Victoria se déplacent graduellement vers le nord, à proximité de leur clientèle. Les maisons en rangée de la rue Sainte-Catherine font place à des bâtiments commerciaux comme celui érigé pour J. H. Blumenthal Sons Limited.

La firme d'architectes Mitchell et Ogilvy est formée de Charles Alexander Mitchell et de David Ogilvy. Né à Montréal, Mitchell fait son apprentissage auprès des architectes montréalais Robert Findlay (1859-1951) et Edward Maxwell (1867-1923), puis de l'architecte Ernest Flagg à New York. Il est admis à l'Association des architectes de la province de Québec en 1898. En association avec l'architecte Daniel John Crighton (1868-1946), Mitchell réalise des immeubles industriels et à bureaux, dont l'édifice Lyman (1908) et l'édifice Jacobs (1909). Mitchell et Ogilvy s'associent brièvement au début des années 1910 et dessinent les plans de l'édifice Blumenthal (1910-1911). Mitchell réalise également les appartements Royal George (1912) ainsi que l'édifice Mayor (1927) en collaboration avec l'architecte Louis Auguste Amos (1869-1948). Trois bâtiments connus de Charles Alexander Mitchell, l'édifice Jacobs (aujourd'hui modifié), l'édifice Blumenthal et les appartements Royal George, possédaient des façades recouvertes de céramique vernissée blanche. David Ogilvy, fils du fondateur du grand magasin Ogilvy à Montréal, est admis à l'Association des architectes de la province de Québec en 1903. Il conçoit notamment l'ancien magasin (1896) et le nouveau magasin (1909-1910) situés tous deux rue Sainte-Catherine.

J. H. Blumenthal fonde son entreprise de confection et de vente de vêtements pour hommes en 1867. Ses fils Israel et Robert H. Blumenthal prennent la direction de la compagnie en 1888 qui oeuvre désormais sous la raison sociale de J. H. Blumenthal Sons Limited. La compagnie Blumenthal occupe à l'origine les trois premiers étages de l'édifice y compris le rez-de-chaussée où se trouve le magasin Blumenthal. Elle loue les étages supérieurs à différents grossistes et manufacturiers. D'après un dessin publié dans le journal « Star » du 11 février 1911, la façade principale de l'édifice Blumenthal et la façade latérale donnant sur la rue Balmoral devaient être recouvertes de céramique vernissée blanche. Vraisemblablement pour des raisons de coûts, seule la façade de la rue Sainte-Catherine a reçu ce parement. Le rez-de-chaussée de l'édifice est modifié en 1948 par les architectes Luke, Little et Mace pour y aménager le magasin d'alimentation Steinberg. En 1964, cet étage est transformé à nouveau selon les plans de l'architecte John H. Bird pour les bureaux de la banque Toronto-Dominion, dont la succursale est adjacente à l'édifice Blumenthal. La marquise et les fenêtres d'origine ont disparu à une date inconnue. Le parement de céramique vernissée blanche qui couvre les étages supérieurs de la façade de l'édifice Blumenthal a conservé l'essentiel de ses composantes d'origine.

L'édifice Blumenthal est cité en 1990.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 305, rue Sainte-Catherine Ouest
  • 307, rue Sainte-Catherine Ouest

Latitude :

  • 45° 30' 23.8"

Longitude :

  • -73° 34' 0.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 158 499

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture commerciale III : les magasins, les cinémas. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 9. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1985. 413 p.
  • Communauté urbaine de Montréal. « Édifice Blumenthal ». Communauté urbaine de Montréal. Dossiers d'études du Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, s.d. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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