Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Agnès

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • La Malbaie

Date :

  • 1841 – 1842 (Construction)
  • 1842 – 1844 (Décoration intérieure)
  • 1978 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (4)

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (9)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Sainte-Agnès est un lieu de culte de tradition catholique construit en 1841 et 1842. L'édifice en bois présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat. La façade comporte un portail central et deux portes latérales. Elle est surmontée d'un clocher qui coiffe le faîte du toit à deux versants droits. Une sacristie de plan rectangulaire à un étage et demi est greffée au chevet dans le prolongement du choeur. Elle est reliée au bras gauche du transept par un chemin couvert. L'église domine un ensemble religieux composé de l'ancien presbytère ainsi que du cimetière avec son charnier et son enclos. Elle est située dans un environnement montagneux, au coeur du noyau villageois du secteur Sainte-Agnès de la ville de La Malbaie.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1960-12-28

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Agnès présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice, construit en 1841 et 1842, est représentatif des petites églises paroissiales érigées en milieu rural durant la première moitié du XIXe siècle. Plusieurs de celles-ci reflètent l'influence néoclassique. Ce style apparaît en Europe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et est introduit au Québec au tournant du siècle suivant. L'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) a beaucoup contribué à diffuser ce courant en architecture religieuse. La façade de l'église de Sainte-Agnès, caractérisée notamment par une distribution symétrique des ouvertures et un portail central surmonté d'un fronton, illustre un type de façade proposé par Baillairgé. Les ouvertures cintrées, les oculus ainsi que la fenêtre palladienne se rattachent également au néoclassicisme. Cette église constitue en outre un des rares exemples subsistants d'un lieu de culte inspiré par Baillairgé qui ne soit pas en maçonnerie. Elle témoigne ainsi de la simplification des modèles en vogue afin de les adapter aux ressources financières restreintes de certaines paroisses.

L'église de Sainte-Agnès présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs artistique et architecturale liées à son décor intérieur. Le décor est représentatif du phénomène de mimétisme qui marque l'architecture religieuse au XIXe siècle. Il est exécuté de 1842 à 1844 sous la supervision d'Antoine Boucher-Belleville, maître menuisier et charpentier de La Malbaie, qui agit comme entrepreneur. C'est une interprétation libre de celui de La Malbaie datant de 1805 et 1806 et aujourd'hui disparu; les proportions ont ici été modifiées. Le décor illustre également la popularité des intérieurs d'église d'inspiration néoclassique durant la première moitié du XIXe siècle. Le retable, composé de colonnes ioniques et d'un fronton cintré, la voûte ornée d'arcs doubleaux et de gloires, les pilastres cannelés, les trophées inscrits dans des panneaux moulurés ainsi que l'entablement du choeur se prolongeant dans le transept et une partie de la nef constituent des éléments caractéristiques de ce style. Par ailleurs, trois tableaux réalisés par Antoine Plamondon (1804-1895) en 1874 sont intégrés à l'ensemble.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Sainte-Agnès liés à ses valeurs architecturale et artistique comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat, le toit à deux versants droits (doté de croupes au transept) ainsi que la sacristie greffée au chevet dans le prolongement du choeur et le chemin couvert reliant la sacristie au bras gauche du transept;
- les matériaux, dont les fondations en pierre crépie de béton, le parement en planches à clins, la couverture en bardeaux de cèdre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les composantes de la façade, dont le clocher sur le faîte du toit (composé d'une base carrée, d'une chambre des cloches octogonale, d'une flèche et d'une croix), le portail central (composé d'une porte à double vantail encadrée de pilastres doriques surmontés d'un fronton), les portails latéraux (composé d'une porte à panneaux surmontée d'une imposte vitrée), la fenêtre palladienne, la fenêtre cintrée, les oculus, les chambranles ainsi que les planches cornières;
- les composantes des longs-pans et du choeur, dont les fenêtres cintrées à petits carreaux, les chambranles et les planches cornières;
- les composantes de la sacristie de plan rectangulaire à un étage et demi, dont le toit à croupes, le porche à pignon doté d'une porte à panneaux, les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux, la lucarne à pignon, les chambranles et les planches cornières;
- les composantes du chemin couvert, dont le toit en appentis, les fenêtres carrées à petits carreaux et les planches cornières;
- le décor architectural, dont la fausse voûte à arc surbaissé (ornée notamment d'arcs doubleaux et de gloires), le retable du choeur (composé de colonnes d'ordre ionique supportant un entablement et d'un fronton cintré interrompu), l'entablement du choeur se prolongeant dans le transept et dans une partie de la nef, les panneaux à trophées, les détails dorés ainsi que la tribune arrière;
- le maître-autel (orné de motifs dorés et doté d'un imposant tabernacle constitué de colonnes et d'un entablement surmonté d'un fronton et de dômes), les autels latéraux (dotés d'un tabernacle constitué de colonnes corinthiennes surmontées d'un fronton cintré à base interrompue, d'une niche recevant une statue, orné d'une gloire et surmonté d'urnes) ainsi que la chaire (dotée d'une cuve polygonale ornée de trophées en bas-relief).

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Informations historiques

L'église de Sainte-Agnès est le premier lieu de culte de la paroisse. La seigneurie de La Malbaie est concédée pour la première fois en 1635, mais elle demeure inhabitée sous le Régime français. En 1761, elle est acquise par deux militaires écossais, Malcolm Fraser (1733-1815) et John Nairne (1731-1802), qui se divisent le territoire. Nairne obtient le secteur ouest, nommé Murray Bay et incluant notamment la future paroisse de Sainte-Agnès. Il concède des terres et celles plus propices à l'agriculture, situées près du village de La Malbaie, sont rapidement occupées. La population croissante doit s'établir dans l'arrière-pays, notamment dans le secteur de Sainte-Agnès, à partir de 1830. Cette année-là, la partie supérieure de la seigneurie est érigée canoniquement en paroisse et une église en pierre est projetée. En 1831, les frères Étienne et Paul Lavoie donnent un emplacement pour son édification. En 1833, les travaux de fondation commencent mais sont rapidement interrompus, une partie de la population refusant de participer aux travaux qui leur semblent trop coûteux. Le projet est finalement abandonné en 1839. L'évêque autorise alors l'édification d'une église en bois sur les fondations de l'église projetée.

En 1841, le maître menuisier et charpentier Antoine Boucher-Belleville obtient le contrat de construction de l'église, inspirée de plans de l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859). Il s'engage notamment à faire des croisées, des portes, une corniche, une voûte et des bancs semblables à ceux de l'église de La Malbaie, érigée en 1805 et 1806 et aujourd'hui disparue. Le clocher est réalisé par le maître charpentier Joseph-Romain Gagnon. La sacristie en pièce sur pièce est construite par le charpentier Ignace Bouchard. Le gros oeuvre est terminé en 1842, alors que Laurent Gagné pose la couverture en bardeaux de bois et que le menuisier André Laberge exécute le lambrissage de l'église.

De 1842 à 1844, le décor intérieur est achevé. La première messe est célébrée en juillet 1844 et, l'année suivante, les syndics acceptent les travaux. Entre 1845 et 1850, la tribune arrière est ajoutée. Vers 1862, le chemin couvert reliant la sacristie et le bras gauche du transept est construit. Les fenêtres flanquant la porte d'entrée sont remplacées par deux portes à la même époque. Dans le dernier quart du XIXe siècle, on acquiert trois tableaux du peintre Antoine Plamondon (1804-1895), représentant sainte Agnès, la vision de Bernadette Soubirous et l'apparition du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie. En 1875, la tribune arrière est agrandie. Les autels latéraux actuels sont probablement placés dans le transept vers 1895. Ils auraient été réalisés par l'atelier Villeneuve, à Saint-Romuald.

L'église de Sainte-Agnès est classée en 1960. L'année suivante, le parement en planches à clins est changé pour un parement d'aluminium. En 1965, la couverture en bardeaux de cèdre est remplacée par une couverture en tôle à la canadienne. En 1978, l'église retrouve toutefois sa couverture en bardeaux. Durant les travaux de restauration exécutés cette année-là, les corps inhumés sous l'église sont transportés dans le cimetière adjacent au lieu de culte, à l'exception des tombeaux de deux abbés qui ne sont pas déplacés. D'autres travaux réalisés en 2002 redonnent à l'église son revêtement en bois.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Charlevoix-Est

Municipalité :

  • La Malbaie

Adresse :

  • 3, rue du Patrimoine

Lieux-dits :

  • Sainte-Agnès

Latitude :

  • 47° 39' 46.31"

Longitude :

  • -70° 16' 8.72"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 053 618

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DES GAGNIERS, Jean. Charlevoix, pays enchanté. Sainte-Foy, Presses de l'Université laval, 1994. 445 p.
  • GAGNON, Patrice. Les églises de Charlevoix: un patrimoine à découvrir. Pointe-au-Pic, Conseil régional de pastorale de Charlevoix, 1987. 76 p.
  • GAUTHIER, Raymonde et Luc NOPPEN. Le paysage architectural de Charlevoix: méthodologie et essai d'application. Québec, Université Laval, Département de géographie, Groupe PAISAGE, 1976. 86 p.
  • GAUTHIER, Serge et Norman PERRON. Histoire de Charlevoix. Les Régions du Québec, 14. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2000. 391 p.
  • GINGRAS, Roger. Église Sainte-Agnès, Ste-Agnès, Que.: rapport d'expertise. Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1976. s.p.
  • LALANCETTE, Gilles. Guide historique: Charlevoix. La Malbaie, Musée régional Laure-Conan, 1982. 121 p.
  • LEFEBVRE, Jean-Charles. Église de Ste-Agnès: rapport d'étude. Québec, s.n., s.d. s.p.
  • LÉVESQUE, Guylaine. « Église de Sainte-Agnès ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 346-347.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • VIAU, René. L'église de Ste-Agnès. Québec, s.n., s.d. 4 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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