Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Jeanne-de-Chantal

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Notre-Dame-de-l'Île-Perrot

Date :

  • vers 1773 – 1783 (Construction)
  • 1812 (Agrandissement)
  • 1812 – 1819 (Décoration intérieure)
  • 1828 (Décoration intérieure)
  • 1852 (Agrandissement)
  • vers 1897 (Reconstruction)
  • 1961 (Rénovation)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (4)

Groupes associés (2)

Personnes associées (8)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1773 à 1783, allongé en 1812 et doté d'une nouvelle façade en 1901. Cet édifice en pierre crépie présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept, et d'un choeur à chevet plat. La nef est coiffée d'un toit à deux versants droits muni de croupes au transept. D'une architecture éclectique, la façade-écran comprend une saillie centrale surmontée d'un clocher. De petites tourelles couronnées d'un amortissement ornent ses extrémités. La sacristie en pierre, adossée au chevet, date de 1852. De plan rectangulaire, elle comporte un étage et demi et est coiffée d'un toit à deux versants droits. Une chapelle lui est greffée du côté ouest et un appentis s'ajoute du côté est. L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal se dresse sur un terrain surélevé surplombant le fleuve Saint-Laurent (lac Saint-Louis), au sud-est de l'île Perrot, dans la ville de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'église est localisée dans un site patrimonial cité.

Plan au sol :

Rectangulaire avec abside en hémicycle ou à pans coupés

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Chapelle
  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocher
  • Tourelle

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle en plaques

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • cintrée, Fixe
  • circulaire, Fixe
  • Demi-circulaire, Fixe
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Éléments architecturaux :

  • Linteau
  • Pierre millésimée
  • Pilastre
  • Pinacle

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-03-24

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Notre-Dame-de-l'Île-Perrot) 2012-07-10

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2012-04-17
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte est représentatif de l'évolution des églises catholiques québécoises. Durant les décennies qui suivent la Conquête (1763), les églises rurales, comme celle de Sainte-Jeanne-de-Chantal, reprennent les modèles élaborés et répandus sous le Régime français, qui se caractérisent par leurs dimensions modestes, leur volume simple et leur facture dépouillée. Ainsi, cette église en pierre construite de 1773 à 1783 était à l'origine un petit édifice de plan rectangulaire terminé par une abside en hémicycle et coiffé d'un toit à deux versants droits en bardeaux de cèdre. En 1812, des transformations reflètent la croissance démographique de la paroisse. La nef est allongée d'environ dix mètres à partir du choeur. L'abside en hémicycle disparaît donc pour être remplacée par un choeur à chevet plat. Deux chapelles latérales sont également ajoutées, formant ainsi le plan en croix latine que l'on connaît maintenant. C'est aussi à ce moment qu'une sacristie est érigée dans le prolongement du choeur. La façade-écran est construite en 1901 selon les plans de l'architecte Alcide Chaussée (1868-1944). Elle témoigne de l'engouement pour l'architecture éclectique. L'éclectisme est devenu la signature du clergé catholique québécois à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. L'ornementation des clochers et les ouvertures illustrent entre autres ce courant. De plus, avec sa saillie centrale surmontée d'un clocher et ses tourelles aux extrémités, cette façade illustre un type alors populaire en milieu rural. L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal témoigne donc des multiples transformations qui sont apportées aux lieux de culte afin de les adapter aux besoins de la paroisse et de les mettre au goût du jour.

L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Ce dernier constitue un exemple représentatif de la production ornemaniste diffusée par l'atelier des Écores. Une partie de l'intérieur, soit les lambris, la fausse voûte et vraisemblablement les autels, est réalisée de 1812 à 1819 par Joseph Turcaut, un menuisier et sculpteur associé à cet atelier. L'autre partie, qui englobe les retables, le décor de la fausse voûte et l'entablement de la nef, est ajoutée en 1828 par Louis-Xavier Leprohon (1795-1876), un sculpteur de Québec qui a fait son apprentissage dans le même atelier. Ces éléments, de même que la chaire et les dais qui surmontent le trône du curé et celui de l'évêque, présentent une facture chargée d'arabesques, de volutes et de motifs végétaux et floraux en bois sculpté, typiques du vocabulaire décoratif de style Louis XV utilisé par l'atelier des Écores. Par ailleurs, le retable du bras ouest du transept loge une statue de Notre-Dame de la Garde donnée en 1849 par les Sulpiciens de Montréal. Elle figure parmi les premières statues réalisées par les Soeurs grises de Montréal avec la technique du carton-pâte, dont elles ont fait grand usage. Quoique exécuté en deux moments, ce décor forme un ensemble d'une grande cohérence.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

« Les éléments clés de l'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal liés à ses valeurs architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation sur l'île Perrot, sur un terrain surélevé surplombant le fleuve Saint-Laurent (lac Saint-Louis);
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur à chevet plat ainsi que le toit aigu à deux versants droits;
- les matériaux de l'ensemble, dont la maçonnerie en pierre crépie et la couverture en tôle à la canadienne;
- les éléments de la façade-écran éclectique, dont la saillie centrale surmontée d'un clocher carré, les petites tourelles couronnées d'un amortissement aux extrémités, la division tripartite verticale et horizontale, la porte principale en bois à deux battants surmontée d'une imposte en éventail, les portes secondaires vitrées (rectangulaires) et les chaînes en pierre de taille lisse;
- les longs-pans percés de fenêtres cintrées ornées de petits bois;
- la sacristie de plan rectangulaire érigée dans le prolongement du choeur présentant un toit à deux versants droits, des fenêtres cintrées, une chapelle latérale, un appentis et une cheminée en pierre des champs;
- le décor intérieur, dont la fausse voûte en berceau lambrissée et ornée de médaillons et de volutes, le retable en arc de triomphe du choeur (corniche en plein cintre, couronnement en arabesque, panneaux sculptés, médaillons), les retables latéraux d'ordre corinthien et l'entablement de la nef;
- le maître-autel, les autels latéraux, la chaire, les dais surmontant le trône de l'évêque et du curé ainsi que les confessionnaux;
- la tribune arrière. »

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Informations historiques

L'île Perrot est concédée en seigneurie en 1672 à François-Marie Perrot (1644-1691), capitaine du régiment de Picardie et gouverneur de Montréal de 1669 à 1684. Dès 1740, elle compte assez d'habitants pour justifier la construction d'une église. Un premier lieu de culte catholique et un presbytère auraient été construits à proximité du manoir seigneurial en 1743. Dix ans plus tard, l'évêque souhaite déplacer l'église pour accommoder les paroissiens. Le site choisi, situé dans la partie sud-est de l'île, occupe une élévation en bordure du fleuve Saint-Laurent et offre de magnifiques panoramas sur le fleuve et la rive sud. La construction de l'église actuelle ne débute cependant que vers 1773 pour se terminer dix années plus tard.

L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal était à l'origine un petit édifice de plan rectangulaire terminé par une abside en hémicycle et coiffé d'un toit à deux versants droits en bardeaux de cèdre. En 1812, la nef est allongée d'environ dix mètres à partir du choeur. L'abside en hémicycle disparaît donc pour être remplacée par un choeur à chevet plat. Deux chapelles latérales sont également ajoutées, formant ainsi le plan en croix latine que l'on connaît maintenant. C'est aussi à ce moment qu'une sacristie est érigée dans le prolongement du choeur.

L'intérieur est réalisé en plusieurs étapes. De 1812 à 1819, Joseph Turcaut, qui a fait son apprentissage à l'atelier des Écores auprès du sculpteur Joseph Pépin (1770-1842), réalise les lambris et la fausse voûte. Il a aussi vraisemblablement livré les autels. En 1828, Louis-Xavier Leprohon (1795-1876), sculpteur formé au même atelier et connu pour son travail dans la région de Québec, exécute les retables, l'entablement de la nef et l'ornementation de la fausse voûte. Quelques oeuvres d'art complètent ce décor. Le tableau du maître-autel, qui représente la patronne sainte Jeanne de Chantal, est acquis en 1790. L'historien de l'art Gérard Morisset (1898-1970) l'a attribué au peintre Louis Dulongpré (1759-1843). « L'Ecce Homo » et « La Vierge de douleur », qui ornent les médaillons de part et d'autre du maître-autel, sont installés au moment de la confection du retable en 1828. Ils sont anonymes, tout comme « Le Miracle de saint Antoine » et « Le Baptême du Christ » qui occupent le bras est du transept avec « Le Christ en douleur » peint en 1881 par Joseph Dynes (1825-1897) de Québec. Le retable du bras ouest du transept loge par ailleurs une statue de Notre-Dame de la Garde donnée en 1849 par les Sulpiciens de Montréal. Elle figure parmi les premières statues réalisées par les Soeurs grises de Montréal avec la technique du carton-pâte, dont elles ont fait grand usage.

En 1848, une chapelle est ajoutée à la sacristie, mais un incendie rend nécessaire la construction d'un nouveau bâtiment également doté d'une chapelle quatre ans plus tard. En 1864, les bardeaux de cèdre qui couvrent le toit de l'église et celui de la sacristie sont remplacés par de la tôle à la canadienne. Le clocher s'effondre en 1896 et doit être reconstruit.

En 1901, l'église est mise au goût du jour par l'édification d'une façade-écran d'une architecture éclectique. L'architecte Alcide Chaussé (1868-1944) est engagé pour en dessiner les plans.

L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal est classée en 1961.

Depuis 2012, l'église fait partie d'un site patrimonial cité.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Vaudreuil-Soulanges

Municipalité :

  • Notre-Dame-de-l'Île-Perrot

Adresse :

  • rue de l'Église

Lieux-dits :

  • L'Ile-Perrot

Localisation informelle :

Située dans la partie sud-est de l'île Perrot, au bord d'un escarpement qui descend vers le fleuve Saint-Laurent, face à Beauharnois.

Latitude :

  • 45° 20' 58.376"

Longitude :

  • -73° 54' 6.566"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 104 295

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • BOURGET, Charles. « L'Église Sainte-Jeanne-de-Chantal: les petits transepts québécois ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/sjeaperrot/sjeaperrotf.htm
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Église Sainte-Jeanne-de-Chantal ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 344-345.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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