Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ancienne prison de Trois-Rivières

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Musée québécois de culture populaire

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1815 (Commande)
  • 1816 – 1822 (Construction)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine institutionnel et civil

Usage :

  • Services et institutions (Prisons)

Éléments associés

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'ancienne prison de Trois-Rivières est une construction en pierre de plan rectangulaire, de trois étages, coiffée d'un toit à croupes. Construite au début du XIXe siècle, elle s'inspire de l'architecture palladienne anglaise. Elle se situe dans un environnement institutionnel urbain, dans la ville de Trois-Rivières.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

3 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois
  • Maçonnerie en bloc de béton
  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre

Saillies :

  • Avant-corps
  • Cheminée
  • Perron
  • Tourelle

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À croupes
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • carrée, À battants, à petits carreaux
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • Rampante

Éléments architecturaux :

  • Bandeau
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Corniche moulurée
  • Entablement
  • Fronton
  • Pilastre
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1978-05-05

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

L'ancienne prison de Trois-Rivières présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Construite entre 1816 et 1822, elle témoigne de l'institutionnalisation du système carcéral au début du XIXe siècle, époque où les prisons sont spécifiquement conçues pour remplir leur fonction. Le bâtiment traduit notamment en termes architecturaux la réforme prônée par John Howard (1726-1790), qui préconisait, entre autres, l'implantation de la prison à l'écart de la ville, la classification des détenus selon leur âge, leur sexe et l'importance du délit, et l'amélioration des conditions d'hygiène. La prison de Trois-Rivières constitue donc un témoignage rarissime de l'architecture carcérale québécoise, reflétant les valeurs humanistes du début du XIXe siècle et s'accordant aux théories les plus novatrices en cette matière. Cet établissement carcéral constitue la deuxième plus ancienne prison au Québec et l'une des plus vieilles au Canada. Des prisonniers y ont été incarcérés de 1819 jusqu'en 1986, ce qui en fait l'établissement de détention le plus longtemps utilisé au Québec et Canada. Aujourd'hui intégrée au Musée québécois de culture populaire, on y fait l'interprétation de l'univers carcéral. Le site archéologique témoigne de cette occupation aux XIXe et XXe siècles.

L'ancienne prison de Trois-Rivières présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Celle valeur repose notamment sur la notoriété de son concepteur, François Baillairgé (1759-1830), qui en a réalisé les plans et devis en 1815. Peintre, sculpteur et architecte, Baillairgé est un érudit et sa bibliothèque comprend de nombreux traités d'architectes célèbres. Pour la prison de Trois-Rivières, il s'inspire d'un ouvrage de James Gibbs, architecte anglais du XVIIIe siècle, et des principes de composition de Philibert de l'Orme, architecte français du XVIe siècle. Influencé par les deux années de formation passées à l'école de l'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris, l'esthétique de l'architecte se démarque des formules traditionnelles et standardisées. Il renouvelle les pratiques alors associées à la construction et à l'architecture au Bas-Canada. Par ailleurs, la prison témoigne de l'influence du style palladien anglais, qui constitue la première incursion du néoclassicisme au Québec. Cette influence se matérialise dans la simplicité du plan et du volume, le toit à croupes, l'avant-corps central supportant un fronton triangulaire percé d'un oculus (petite ouverture circulaire), la symétrie de la composition tripartite, la disposition régulière des ouvertures et la sobriété du décor, dont les éléments sont empruntés au vocabulaire classique, notamment en façade.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ancienne prison de Trois-Rivières liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la relation avec les bâtiments institutionnels avoisinants, dont le palais de justice;
- le caractère imposant du bâtiment de trois étages;
-son volume, dont le plan simple de forme rectangulaire, le toit à croupes, l'avant-corps central de la façade couronné d'un fronton triangulaire percé d'un oculus;
- sa composition symétrique, dont la division de la façade en trois sections verticales et trois registres horizontaux de dimensions égales, le portail monumental accessible par un perron, avec des pilastres, un large entablement et une corniche, la disposition régulière des ouvertures;
- sa toiture, dont la lourde charpente avec un important contreventement faîtier, les huit supports du clocheton disparu et les quatre lucarnes;
- ses matériaux, dont les moellons pour le mur de façade, la pierre de taille pour les chaînages d'angles, les bandeaux horizontaux délimitant les étages et les encadrements des fenêtres, la tôle à la canadienne couvrant le toit;
- les neuf grandes cheminées de brique, dont huit servaient autrefois au chauffage;
- les barreaux aux fenêtres;
- son aménagement intérieur, dont le plan divisé en trois sections égales, la section du centre comprenant les grandes pièces communes et les sections latérales renfermant les blocs cellulaires, les cellules disposées le long d'un couloir, les murs coupe-feu, le soubassement voûté, les tourelles à l'arrière qui abritaient autrefois les latrines.

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Informations historiques

En 1804, le Parlement du Bas-Canada vote une loi visant la construction de prisons communes à Québec et à Montréal. Cette loi découle d'une polémique engagée à propos des bâtiments utilisés comme prisons. Anciens bâtiments conventuels, ils sont considérés comme incompatibles avec les nouvelles théories carcérales. À Trois-Rivières, les citoyens font des pressions auprès de la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada, qui vote une loi autorisant la construction de la prison en 1811. En 1815, huit ans après son contrat pour la prison de Québec - devenue par la suite le Morrin College -, à une période de sa carrière où il s'associe son fils Thomas et entreprend des décors d'églises magistraux (pour lesquels il est surtout renommé), François Baillairgé est sollicité pour concevoir les plans et devis de la prison de Trois-Rivières. L'année suivante, la construction commence. À cette époque, elle était située à l'écart de la ville, mais à partir de 1850, l'expansion de l'espace urbain réduit cet isolement.

Bien que la prison ait subi de nombreuses modifications depuis son entrée en fonction officielle en 1822 (ajout des grilles de fer aux fenêtres en 1835, grands travaux de modernisation touchant entre autres les latrines en 1887, éclairage électrique en 1898-1899, chauffage à eau chaude en 1901, disparition du clocheton et agrandissement des fenêtres étroites du rez-de-chaussée au début du XXe siècle), toutes ses divisions sont d'origine. La lourdeur de la construction, caractérisée par des murs de maçonnerie et de nombreux murs porteurs, empêche le remaniement de l'aménagement intérieur.

L'ancienne prison de Trois-Rivières est classée en 1978. Elle est aujourd'hui intégrée au Musée québécois de culture populaire et propose une interprétation de l'univers carcéral.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Trois-Rivières

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Adresse :

  • 200, rue Laviolette
  • 842, rue Saint-Pierre

Localisation informelle :

La rue Saint-Pierre se nommait anciennement la rue des Prisons

Latitude :

  • 46° 20' 42.0"

Longitude :

  • -72° 32' 21.5"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 211 603 Ptie

Code Borden

CcFd-17      

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • KAREL, David, Luc NOPPEN et Magella PARADIS. « Baillairgé, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • LAROSE, Danielle. « Prison ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 33-34.
  • NOPPEN, Luc, dir. et Groupe de recherche en art du Québec. Dossier d'inventaire architectural de la Prison de Trois-Rivières, 842, rue des Prisons, Trois-Rivières. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1977. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Numéro du bien :

  • Identifiant municipal : 2092

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