Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Jean-Baptiste-Mâsse

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Masse
  • Maison nationale des Patriotes

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Denis-sur-Richelieu

Date :

  • vers 1809 (Construction)
  • 1814 (Surélévation)
  • 1837 (Vol / cambriolage)
  • 1927 – 1936 (Recyclage)
  • 1988 (Recyclage)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Événements associés (2)

Groupes associés (2)

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La maison Jean-Baptiste-Mâsse est une demeure d'influence urbaine érigée vers 1809 et agrandie en 1814. Cette maison en pierre de plan trapézoïdal, à deux étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits de faible pente. La maison Jean-Baptiste-Mâsse est située à proximité de la rivière Richelieu, dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de la maison et de la meunerie, ainsi qu'au terrain. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

La résidence est située près de la maison François-Cherrier, classée immeuble patrimonial.

Plan au sol :

Irrégulier

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Bâtiment de ferme

Saillies :

  • Cheminée
  • Mur coupe-feu

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • carrée, Fixe
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, Fixe

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Chaîne d'angle
  • Corbeau
  • Esse
  • Fausse cheminée
  • Linteau
  • Persienne / jalousie

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1977-10-05

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
  • 9 - Terrain notable
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 

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Valeur patrimoniale

La maison Jean-Baptiste-Mâsse présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construite vers 1809, la résidence en pierre prend un aspect monumental lorsqu'elle est rehaussée d'un étage en 1814. La demeure emprunte plusieurs traits de l'habitation urbaine, ce qui est fréquent dans les contextes villageois et ruraux de la région de Montréal et des régions avoisinantes. En Nouvelle-France, le modèle de la maison urbaine s'affirme surtout après la promulgation des ordonnances des intendants Michel Bégon de la Picardière (1667-1747) et Claude-Thomas Dupuy (1678-1738) en 1721 et 1727, qui instaurent de nouvelles mesures de prévention contre les incendies. Son rayonnement dans la région montréalaise s'explique par l'activité des nombreux artisans ayant participé à la reconstruction de la ville de Montréal, partiellement détruite par un incendie en 1721, et par la dimension esthétique et symbolique associée à l'architecture urbaine. Extraits de leur environnement d'origine, des éléments comme les murs coupe-feu, par exemple, perdent leur fonction initiale, qui est de prévenir la propagation des incendies, et témoignent d'une volonté de représentation sociale des villageois et des ruraux. Dans le cas de la maison Jean-Baptiste-Mâsse, les caractéristiques de la maison urbaine se retrouvent notamment dans le corps de logis massif en maçonnerie de pierre, le solage dégagé, les nombreuses ouvertures, les souches de cheminées à deux têtes reliées par un muret dont une est fausse ainsi que les murs coupe-feu et les corbeaux de pierre. Le plan trapézoïdal s'adapte aussi à l'angle aigu de l'intersection, ce qui est peu commun en milieu rural. L'intérieur est également digne d'intérêt en raison de son puits, toujours visible dans la cave. Ce puits assurait aux occupants un approvisionnement en eau et un espace pour la conservation des légumes.

La maison Jean-Baptiste-Mâsse présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'habitation est située dans la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu, théâtre du premier affrontement armé entre les patriotes et les régiments britanniques, le 23 novembre 1837. Pendant cette journée, une centaine de patriotes se sont barricadés dans la maison Jean-Baptiste-Mâsse. Solidement bâtis, ses murs résistent aux projectiles des artilleurs. Des fenêtres, les patriotes ouvrent le feu sur les fantassins et les forcent à la retraite. Une semaine plus tard, les Britanniques reviennent et incendient la majeure partie du village. La maison est épargnée, mais elle est occupée par les soldats qui pillent ses caves. La maison Jean-Baptiste-Mâsse est donc un témoin important des rébellions de 1837 et de 1838 au Bas-Canada. Son centre d'interprétation met en valeur ces événements et l'histoire plus générale du mouvement patriote.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la maison Jean-Baptiste-Mâsse liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son implantation dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu, à proximité de la rivière Richelieu et de la maison François-Cherrier, classée immeuble patrimonial;
- la présence d'un site archéologique;
- ses caractéristiques inspirées de la maison urbaine, dont le plan trapézoïdal, le vaste corps de logis en pierre de deux étages et demi, le solage dégagé, les ancrages, le toit à deux versants faiblement inclinés couvert en tôle à la canadienne, les nombreuses ouvertures, les souches de cheminées à deux têtes reliées par un muret (dont une est fausse) au-dessus des murs pignons, les murs coupe-feu, les corbeaux en pierre, les soupiraux et la porte d'accès à la cave à l'arrière;
- les caractéristiques de ses ouvertures, dont leur ordonnance symétrique, les fenêtres à battants à grands carreaux, les lucarnes à pignon, les portes vitrées à imposte, les chambranles en bois unis et les contrevents;
- la cheminée centrale;
- les caractéristiques de l'aménagement intérieur, dont le puits de la cave, les foyers du rez-de-chaussée et celui de l'étage.

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Informations historiques

Cette maison est construite vers 1809 pour l'aubergiste et marchand Jean-Baptiste Mâsse (mort en 1841) et lui sert à la fois d'auberge, de magasin général et de résidence jusqu'à son décès. En 1814, Mâsse la fait rehausser d'un étage.

Le 23 novembre 1837, la maison sert de retranchement à une centaine de patriotes pendant la bataille de Saint-Denis. Solidement bâtis, les murs résistent aux projectiles des artilleurs britanniques, pendant que les fantassins sont forcés à la retraite par le feu nourri des patriotes. Une semaine plus tard, les Britanniques reviennent et incendient la majeure partie du village. La maison Jean-Baptiste-Mâsse est épargnée, mais les soldats l'occupent et pillent ses caves.

En 1845, Jean-Baptiste Lusignan, gendre de Mâsse et marchand de Saint-Denis, achète la maison et y établit un magasin général. Romuald Saint-Jacques, un autre marchand du bourg, lui succède en 1853 et y tient aussi un magasin général. La demeure est acquise par la famille Guertin en 1867 et sert d'auberge jusqu'en 1902. L'hôtelier Joseph Dragon prend par la suite possession de l'auberge et maintient cette fonction jusqu'en 1912.

Entre 1927 et 1936, la Maple Leaf Overall Company transforme la maison en manufacture d'habits de travail et y emploie jusqu'à 40 personnes. En 1943, elle devient la propriété du Syndicat coopératif agricole de Saint-Denis et est utilisée comme magasin de marchandises agricoles et comme entrepôt. En piètre état, on parle de la démolir dans les années 1970.

La maison Jean-Baptiste-Mâsse est classée en 1977 avec son terrain et la meunerie située derrière. Trois ans plus tard, le ministère des Affaires culturelles s'en porte acquéreur. Propriétés de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), la maison et la meunerie logent depuis 1988 la Maison nationale des Patriotes, un centre d'interprétation dédié aux événements qui se sont déroulés à Saint-Denis-sur-Richelieu et à l'histoire plus générale du mouvement patriote.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • La Vallée-du-Richelieu

Municipalité :

  • Saint-Denis-sur-Richelieu

Adresse :

  • 610, chemin des Patriotes

Latitude :

  • 45° 47' 6.038"

Longitude :

  • -73° 9' 35.618"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 404 876

Code Borden

BkFg-10      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • WATKINS, Joanne. « Maison Mâsse ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 268-269.

Multimédias disponibles en ligne :

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