Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Manoir William-Plenderleath-Christie

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Manoir Christie
  • Manoir Springfield

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Jean-sur-Richelieu

Date :

  • 1835 – 1842 (Construction)
  • 1991 (Restauration)
  • 1995 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Manoirs seigneuriaux)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Carte

Description

Le manoir William-Plenderleath-Christie est une imposante résidence de style georgien construite entre 1835 et 1842. De plan rectangulaire, la demeure en pierre, à deux étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants de faible pente couronné en son centre d'un belvédère. Contre le mur arrière, du côté nord-est, une annexe rectangulaire en pierre et en bois d'un seul étage, coiffée d'un toit à croupe, est disposée en retour d'équerre. Le manoir, situé dans le secteur Iberville de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, est isolé au coeur d'un somptueux domaine planté d'arbres matures en bordure de la rivière Richelieu.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Le manoir William-Plenderleath-Christie fait également partie d'un site patrimonial cité.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Belvédère
  • Cheminée
  • Entrée de cave
  • Escalier
  • Galerie
  • Portique

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle profilée

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, Soupirail
  • Rectangulaire, Soupirail

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Bandeau
  • Contrevent
  • Corniche à consoles
  • Corniche à denticules
  • Linteau
  • Persienne / jalousie
  • Portail
  • Retour de l'avant-toit

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1982-02-25

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Saint-Jean-sur-Richelieu) 1994-06-06
 

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Valeur patrimoniale

Le manoir William-Plenderleath-Christie présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette demeure est un témoin représentatif du néoclassicisme anglais au Québec, et plus particulièrement de sa variante georgienne, par son volume simple et par la disposition symétrique de ses éléments architecturaux. Sa rigueur classique est accentuée par les bandeaux moulurés qui soulignent chacun des niveaux en façade et par la corniche ornementée qui marque la transition avec le toit. Le belvédère, qui offre une vue splendide sur la rivière Richelieu, illustre l'influence de l'architecture classique italienne sur certains bâtiments georgiens. En territoire québécois, les résidences de style georgien sont surtout situées dans les régions de l'Estrie, de la Montérégie et de l'Outaouais, où les populations anglophones se sont établies à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle.

Le manoir William-Plenderleath-Christie présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. La demeure évoque le mode d'habiter de la société bourgeoise du XIXe siècle, qui considère la résidence privée à la fois comme le symbole de sa réussite sociale et le lieu de préservation de son intimité, deux éléments qui s'expriment notamment par la spécialisation des pièces, leur distribution hiérarchisée et leur décor. Ainsi, le manoir ne comprend pas moins de trois salons au rez-de-chaussée. Ces pièces publiques illustrent, par leur richesse, le statut social des propriétaires. Elles sont réparties de part et d'autre d'un hall central, lieu de transition, occupé par un majestueux escalier menant à l'étage où se trouvent plusieurs chambres. À l'arrière, l'annexe qui loge la cuisine a déjà accueilli les appartements des domestiques. Pour respecter les convenances, cette zone de service est séparée de la résidence par un couloir. Elle comprend un puits intérieur en pierre chaulée et un potager en brique, toujours en état de fonctionner, placé près de la cheminée de la cuisine. Le potager est une petite construction qui sert à réchauffer les mets. Celui du manoir comprend un réchaud ainsi qu'un four à pain. Cet aménagement constitue un élément rare en raison de son coût élevé et, par conséquent, se trouve surtout dans des maisons cossues.

Le manoir William-Plenderleath-Christie présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment constitue un témoin représentatif de la fin du régime seigneurial. Sous le Régime français, le manoir est une demeure généralement plus vaste que les autres, qui sert de résidence au seigneur et de lieu de perception des cens et rentes. Avec la Conquête (1760) et l'abolition du régime seigneurial (1854), le terme manoir en vient à désigner une villa ou une résidence spacieuse et luxueuse influencée par les styles architecturaux en vogue, le plus souvent située à la campagne sur un vaste domaine paysager. À la fois résidence seigneuriale et villa, le manoir Christie est un témoin de cette évolution. Construit entre 1835 et 1842 pour l'homme d'affaires britannique William Plenderleath Christie (1780-1845), seigneur de Bleury, il est isolé sur un vaste domaine entouré d'arbres matures qui borde la rivière Richelieu.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du manoir William-Plenderleath-Christie liés à ses valeurs architecturale, ethnologique et historique comprennent, notamment :
- son implantation sur un vaste domaine paysager, en bordure de la rivière Richelieu;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi ainsi que le toit à deux versants de faible pente comportant une charpente à l'anglaise;
- les matériaux, dont maçonnerie en moellons du corps de logis et du soubassement, le recouvrement de la façade en pierre de taille, les couvertures en tôle à baguettes, ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois ou en pierre;
- les ouvertures, dont leur disposition symétrique, les fenêtres à battants à petits ou grands carreaux, les lucarnes à fronton ornées de pilastres, le portique à fronton décoré de rosettes, le portail néoclassique à imposte et baies latérales vitrées et les contrevents;
- l'ornementation, dont les bandeaux en pierre de taille et la corniche ornée de modillons, de denticules et de rosettes formant un retour sur les murs pignons;
- le belvédère de style néo-italien au centre du toit ainsi que ses fenêtres jumelées encadrées de pilastres et terminées par un arc en plein cintre;
- les deux souches de cheminée en brique de part et d'autre du belvédère;
- le plan du rez-de-chaussée du corps de logis, comprenant le hall central, le salon est, le salon ouest, le petit salon et la salle à manger;
- le plan de l'étage du corps de logis, dont les chambres réparties de part et d'autre d'un corridor;
- les éléments décoratifs intérieurs, dont l'escalier principal du hall ornementé d'un pilastre en bois sculpté, de balustres et d'un limon à volutes plates, le manteau de cheminée en marbre et fonte ouvragé du salon est et du salon ouest, les caissons des embrasures, les rosaces en plâtre des plafonds, les portes à caissons moulurées, les chambranles de porte cannelés à joint d'angle emboîté, l'arc surbaissé orné d'une clef de voûte, la porte à double vantail vitrée de la salle à manger ainsi que l'omniprésence des boiseries et des moulures;
- l'annexe d'un étage, moitié en pierre, moitié en bois, longeant le côté nord-est de l'édifice, comprenant une cuisine, des pièces servant autrefois d'appartements aux domestiques, un soubassement avec foyer, un escalier de service et une chambre au grenier;
- le potager en brique de la cuisine comprenant un réchaud ainsi qu'un four à pain;
- le puits intérieur en pierre chaulée et couvert dans le soubassement de l'annexe.

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Informations historiques

Le manoir William-Plenderleath-Christie s'élève dans la seigneurie de Bleury, concédée en 1733 aux frères Charles (1699-1774) et Clément (1702-1781) de Sabrevois. En 1764, cette seigneurie est achetée en commun par Gabriel Christie (1722-1799) et Moses Hazen (1733-1803). Christie acquiert la partie sud de la seigneurie, appartenant à Hazen, en 1790, après quelques affrontements juridiques. Officier d'origine britannique, Gabriel Christie poursuit une brillante carrière militaire en plus de devenir un important propriétaire foncier, possédant pas moins de neuf seigneuries. À sa mort, son fils Napier Christie Burton (1799-1835) hérite de l'ensemble de ses avoirs, dont la seigneurie de Bleury. L'administration en est confiée au notaire Edme Henry (1760-1841), qui fonde le village de Christieville en 1815.

Napier Christie Burton meurt sans héritier en 1835. La seigneurie revient alors à son demi-frère, William Plenderleath Christie (1780-1845), fils de Gabriel Christie et de sa maîtresse Rachel Plenderleath. C'est entre 1835 et 1842 que le nouveau seigneur fait ériger ce somptueux manoir qu'il n'occupe que sporadiquement jusqu'en 1845, puisqu'il habite Montréal. En plus d'être actionnaire de la Bank of England, de la Banque de Montréal, de la Banque de la Cité ainsi que de la British American Land Company, William Plenderleath Christie sera membre fondateur, bienfaiteur et vice-président de la Church Society. Dans chacune des six seigneuries dont il a hérité, toutes situées dans le Haut-Richelieu à l'exception de Repentigny, il finance la construction d'écoles et d'églises protestantes. À Christieville, à proximité de son manoir, il fait ériger une église anglicane, la Trinity Church, et une école paroissiale qui, avec le presbytère et le cimetière, composent le coeur du village, rebaptisé Iberville en 1859.

Le manoir William-Plenderleath-Christie est classé en 1982. Il est inclus dans le site du patrimoine de Saint-Jean-sur-Richelieu constitué en 1994. L'ensemble fait l'objet d'une importante restauration par son propriétaire en 1991 et 1995.

Le site du patrimoine de Saint-Jean-sur-Richelieu est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Le Haut-Richelieu

Municipalité :

  • Saint-Jean-sur-Richelieu

Adresse :

  • 375, 1e Rue

Lieux-dits :

  • Iberville

Latitude :

  • 45° 18' 40.873"

Longitude :

  • -73° 14' 44.748"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 043 379

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Références

Notices bibliographiques :

  • BENOIT, Jean. « Dobell, Richard Reid ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • CLOUTIER, Nicole. Manoir Christie : historique et analyse architecturale. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, 1980. 40 p.
  • CLOUTIER, Nicole. « Manoir Christie ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 313-314.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOËL, Françoise. « Christie, William Plenderleath ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • OUELLET, Fernand. « Christie, Gabriel ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

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