Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Moody, Matthew

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Synthèse

Matthew Moody est né dans le Yorkshire, en Grande-Bretagne, vers 1810.

Moody fait l'apprentissage du métier de forgeron en Grande-Bretagne. Peu de temps après son arrivée dans le Bas-Canada, vers 1828, il exerce son métier au Sault-au-Récollet, où il façonne des haches. Puis, en 1834, il s'installe à Terrebonne où il y exploite sa propre forge.

Afin de répondre à la demande croissante des habitants de la paroisse et de la région, Moody transforme sa forge en atelier de machines agricoles au cours des années 1840. Il se spécialise dans les batteuses à grain, qui gagnent rapidement en popularité. Dès 1857, il construit une véritable manufacture composée d'une fonderie, de deux forges et d'une scierie. Bien que calquées sur des modèles courants en vogue à l'époque, les machines agricoles de Moody sont prisées. En 1850, il remporte quatre médailles à l'Exposition de la Chambre d'industrie de la Province de Québec. Cinq ans plus tard, il soumet sa nouvelle moissonneuse à l'Exposition universelle de Paris, mais doit déclarer forfait avant l'épreuve finale. Habile constructeur, Moody développe un mécanisme particulièrement efficace constitué de billes de chêne trempées et durcies dans la cire chaude. Aucun brevet de ce procédé n'a toutefois été retrouvé.

La manufacture de Moody atteint son apogée dans les années 1870. Son entreprise se classe au premier rang dans ce secteur d'activité au Québec, devant celles de Charles P. Rodier et John Smith. Une trentaine gens de métier y fabriquent principalement des moissonneuses combinées, des batteuses actionnées par des chevaux, des râteaux à foin et des charrues à socles. Ses machines ont pénétré le marché grâce à un réseau de dépositaires et à des conditions de vente souples. D'ailleurs, vers 1870, l'entreprise établit un centre de distribution à Montréal, près du marché Sainte-Anne. Plus tard, l'entreprise développera un réseau aux États-Unis et en Amérique du Sud. En 1874, Moody fait construire à Terrebonne, près de la rivière, une magnifique résidence de style néoclassique, nommée Maple Hall. Cependant, la concurrence ontarienne et américaine mine les affaires de Moody qui périclitent dès la fin des années 1870.

En 1878, à près de 70 ans, Matthew Moody se retire des affaires. Il cède alors l'entreprise à ses fils John, Matthew Jr. et Henry. Ces derniers, puis leurs fils, exploiteront l'entreprise sous la raison sociale Matthew Moody and Sons Co. En 1892, à la suite d'un incendie, la compagnie reconstruit une manufacture plus moderne rue Saint-Louis à Terrebonne. Cette usine, maintenant désaffectée, existe encore aujourd'hui.

À la suite d'une faillite en 1927, les actifs sont rachetés par une entreprise ontarienne qui ne conserve que le nom Moody. Au fil des décennies, l'entreprise changera de nom et de vocation avant la fermeture complète d'Industries Moody en 2004.

Parallèlement à sa carrière de forgeron et de manufacturier, Matthew Moody investit dans des entreprises de Terrebonne : la Société du pont de Terrebonne et la Société de navigation de Terrebonne et de l'Assomption. Il fonde avec son fils Mathias la Manufacture de briques de Terrebonne et exploite avec Ludger Ouellette une beurrerie qui porte le nom de Société Moody et Ouellette. Entrepreneur en travaux publics, il obtient des contrats de construction de ponts sur la rivière de la Petite Nation, à Saint-André-Avellin, et sur la rivière Saint-Jean-Baptiste, à Lachenaie.

Il est décédé à Terrebonne, le 21 novembre 1887.

Il avait épousé à Montréal, en 1833, Mary Kempley. Il épousa en secondes noces à Terrebonne, après 1882, Jane Riley.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BLOUIN, Claude. « Matthew Moody, manufacturier de machines agricoles à Terrebonne (1811-1887) ». Continuité. No 60 (1994), p. 49-50.
  • BLOUIN, Claude. Matthew Moody, manufacturier de machines agricoles à Terrebonne (1834-1887). Université du Québec à Montréal, 1978. 181 p.
  • HAMELIN, Jean et Yves ROBY. Histoire économique du Québec, 1851-1896. Histoire économique et sociale du Canada français. Montréal, Fidès, 1971. 436 p.
  • JASMIN, Amédée. « Feu Matthew Moody ». L'Écho de Terrebonne, 27 octobre 1917, p. 1-1.
  • SÉGUIN, Normand. Agriculture et colonisation au Québec. Aspects historiques. Montréal, Boréal Express, 1980. 222 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013