Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
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Synthèse

En 1840, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, institue les Filles de la Charité de l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, nommées aujourd'hui Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe. Issues des Soeurs de la Charité de Montréal ou Soeurs grises, les soeurs maskoutaines se consacrent au soin des malades, et viennent en aide aux pauvres, aux personnes âgées, aux enfants abandonnés et aux orphelins.

À la demande du curé de Saint-Hyacinthe, Édouard Crevier, quatre soeurs de la Charité de Montréal, soit mère Marie-Michel Archange Thuot, première supérieure, Tharsile Guyon, Émilie Jauron et Honorine Pinsonneault, s'y rendent en 1840 afin de prendre en charge l'Hôtel-Dieu qu'il vient de construire. Elles fondent une communauté indépendante conformément à la volonté des Soeurs grises de Montréal. En 1854, la maison de Saint-Hyacinthe est définitivement désunie de celle de Montréal.

Les débuts des Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe sont difficiles et les religieuses vivent dans une grande pauvreté. La Maison jaune, bâtiment qui abrite l'Hôtel-Dieu, est en très mauvais état, voire insalubre. Elles font donc construire un nouveau corps de logis, inauguré en 1859. À cette époque, elles fondent à Saint-Hyacinthe une maison destinée aux pauvres, l'asile de la Providence (1856), un ouvroir (1864) et un orphelinat (1870). Sollicitées à l'extérieur de la ville dès 1858, elles acceptent de prendre en charge l'Hôpital général de Sorel. Les fondations se multiplient ensuite rapidement, et les religieuses ouvrent des hospices, des orphelinats et des hôpitaux à Marieville, Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) et Saint-Denis (Saint-Denis-sur-Richelieu).

S'écartant de leurs constitutions, les Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe consentent à prendre temporairement en charge des écoles, qu'elles cèdent, dès que la situation le permet, à une communauté enseignante. Elles travaillent auprès des immigrés canadiens-français, entre autres, à Marieville dès 1865, Sherbrooke dès 1875, Farnham dès 1876, ainsi qu'en Nouvelle-Angleterre dès 1877. La congrégation compte déjà, en 1880, 114 soeurs et plus de 20 fondations réparties dans dix villes de la province de Québec et des États-Unis. De plus, en 1886, elle fonde une nouvelle congrégation autonome, les Soeurs de la Charité de Nicolet, afin de prendre en charge un hôpital dans cette ville.

Durant la première moitié du XXe siècle, la congrégation poursuit sa croissance. Elle s'engage dans la voie de la médecine moderne par la fondation de l'Hôpital Saint-Charles à Saint-Hyacinthe (1902) et de l'Hôpital général Saint-Vincent-de-Paul à Sherbrooke (1909). Elle accentue également sa présence dans le Maine et au New Hampshire. En 1912, elle s'établit au Manitoba, avec la fondation d'un hôpital à Le Pas. Après avoir inauguré un cours de garde-malade à l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe en 1901, elle ouvre des écoles d'infirmières à Manchester au New Hampshire (1911), à Sherbrooke (1913), à l'Hôpital Saint-Charles (1925) et à Berlin au New Hampshire (1927). À cette époque, le nombre de nouvelles vocations est exceptionnel et la congrégation compte de plus en plus de soeurs. Ainsi, en 1941, elle dénombre près de 800 membres, responsables notamment de six hospices, dix hôpitaux et onze orphelinats. Ces effectifs lui permettent d'accepter de nouvelles missions, dont une première outre-mer en 1943, en Haïti.

Au cours des années 1960, plusieurs des institutions administrées par les Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe sont étatisées. La baisse de ses effectifs et les difficultés de recrutement forcent également la communauté à se départir de nombreuses oeuvres, dont l'Hôpital Saint-Charles en 1964 et l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe en 1967, vendus au gouvernement du Québec. Toujours présente aux États-Unis et en Haïti, elle compte, au début du XXIe siècle, environ 200 soeurs au Canada, qui travaillent notamment auprès des personnes âgées et des personnes défavorisées.

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAGNON, Claude-Marie. La Maison jaune : les Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe. Saint-Laurent, Fides, 1990. 366 p.
  • JEAN, Marguerite. Évolution des communautés religieuses de femmes au Canada de 1639 à nos jours. Histoire religieuse du Canada. Montréal, Fides, 1977. 324 p.
  • TÉTREAULT, Claire. Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe [En Ligne]. http://www.scsh.ca/
  • Université de Sherbrooke. Bilan du siècle. Site encyclopédique sur l’histoire du Québec depuis 1900 [En Ligne]. http://bilan.usherbrooke.ca

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