Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle du maître-autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-Jean-Port-Joli

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Date :

  • vers 1740 (Production)
  • vers 1746 (Dorure)
  • 1807 (Dorure)
  • 1807 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1886 (Modification ou transformation de l'objet)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

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Description

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-Jean-Port-Joli est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois sculpté et doré, réalisé vers 1740, présente une largeur de 242,5 cm, une hauteur de 167 cm et une profondeur de 68,2 cm. Il est doté de deux gradins au centre desquels se trouve une réserve eucharistique munie d'une porte ornée d'un ciboire sculpté à demi voilé. L'étage intermédiaire, flanqué de consoles à volutes, comporte des colonnettes cannelées, des panneaux sculptés et une porte centrale décorée d'un ostensoir. Le centre du tabernacle est occupé par un baldaquin miniature surmonté d'une voûte en coquille. L'étage du couronnement se compose de deux reliquaires. Le tabernacle est orné de nombreux motifs végétaux et de pots à feu.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 167 centimètre(s)
  • Largeur : 242,5 centimètre(s)
  • Profondeur : 68,2 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Doré
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ciboire
  • Ostensoir

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Situé dans un immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications
 

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Informations historiques

Le tabernacle est conçu au milieu du XVIIIe siècle pour le lieu de culte de Saint-Jean-Port-Joli. Une première chapelle, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, est érigée sur le domaine seigneurial de Port-Joly vers 1738. Peu de temps après, soit vers 1740, le meuble est réalisé pour orner le maître-autel de cette chapelle.

La datation du tabernacle demeure incertaine, car son achat n'est pas mentionné dans les livres de compte de la paroisse. Le meuble est toutefois mentionné dans le testament du curé de Notre-Dame de Québec, Charles Plante (1680 – 1744). Celui-ci souhaite fournir l'or nécessaire pour dorer le tabernacle de Saint-Jean-Port-Joli. Une entrée dans les archives des Ursulines de Québec datant de 1746 et concernant un paiement pour la dorure du tabernacle de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste pourrait fort probablement s'appliquer à ce meuble. La dorure d'origine du meuble, faite à colle sur bolus rouge et prune, est gravée de motifs de treillis et de fleurettes.

Plusieurs éléments stylistiques, tels que les motifs sculptés des gradins et les portes des armoires, ont permis d'établir que cette pièce de mobilier liturgique a été réalisée par Pierre-Noël Levasseur (1690- – 1770). Ce dernier est membre d'une famille réputée de menuisiers et de sculpteurs qui marque de façon importante de la production artistique du Québec au XVIIIe siècle. Né à Québec, Pierre-Noël fait probablement son apprentissage chez son père, Pierre Levasseur (1661 – 1731), ou son cousin Noël Levasseur (1680 – 1740). Il vit quelques années dans la région de Montréal avant de s'établir à Québec à la fin des années 1720. Il réalise notamment le décor intérieur de la chapelle du monastère des Ursulines-de-Québec, oeuvre majeure de l'art en Nouvelle-France. Par ailleurs, la voûte en coquille du tabernacle serait inspirée de celles se trouvant dans le retable de cette chapelle.

La chapelle de Saint-Jean-Port-Joli devient rapidement trop exiguë. En 1756, le seigneur Ignace-Philippe Aubert de Gaspé (1714 – 1787) cède un terrain pour la construction d'une nouvelle église. La guerre de la Conquête (1754 – 1760) retarde cependant la réalisation du projet. Le nouveau lieu de culte sera finalement érigé entre 1779 et 1781 et le tabernacle de Levasseur y est transféré. Le décor de l'église est entrepris à la fin du XVIIIe siècle par plusieurs membres de la famille Baillairgé. Le tabernacle de Levasseur est toutefois conservé comme maître-autel. Le meuble est posé sur un nouveau tombeau en 1805, attribué à François Baillairgé (1759 – 1830). En 1807, le tabernacle est redoré par les Augustines de la Miséricorde de Jésus de l'Hôpital général de Québec.

Des modifications sont apportées au tabernacle dans les années suivant sa réalisation. Les reliquaires présents à l'étage du couronnement sont des ajouts ultérieurs, tout comme plusieurs éléments décoratifs faits d'appliques moulées en mastic. La porte de l'armoire de l'ostensoir est aussi modifiée. Ses charnières latérales sont remplacées par un pivot central et un miroir est ajouté au revers. Il est toutefois difficile de déterminer à quel moment ces transformations ont eu lieu. Les archives de la paroisse mentionnent qu'un sculpteur, non identifié, a été payé en 1807 pour la coiffe du tabernacle et des pièces manquantes. En 1886, l'architecte David Ouellet (1844 – 1915), qui effectue divers travaux à l'église, a redoré et réparé le maître-autel. Les reliquaires semblent avoir été ajoutés dans la deuxième moitié du XIXe siècle, puisqu'ils auraient été réalisés pour accueillir des reliques données par Hospice-Anthelme-Jean-Baptiste Verreau (1828 – 1901). Avant les années 1960, l'étage du couronnement est doté de pinacles.

L'église de Saint-Jean-Port-Joli est classée en 1963. Ce tabernacle s'y trouve toujours.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • CHARTIER, Luc, Jean-Paul MORISSET, Gérard MORISSET et Omer PARENT. Saint-Jean-Port-Joli, L'Islet - Église. Inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1944. 66 p.
  • GAUTHIER, Raymonde. Les tabernacles anciens du Québec des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1974. 112 p.
  • OUELLET, Gérard. Ma paroisse : Saint-Jean Port-Joly. Québec, Éditions des Piliers, 1946. 345 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • SAINT-PIERRE, Angéline. Église de Saint-Jean-Port-Joli. Québec, Éditions Garneau, 1977. 217 p.
  • TRAQUAIR, Ramsay. The Church of St-John the Baptist, St-Jean-Port-Joli, Que. Montréal, McGill University Publications, 1939. 11 p.

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