Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Monument de la famille Venner

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Monument de William Venner
  • Monument Venner
  • Tombeau de l'Aiglon

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • vers 1857 – vers 1866 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine funéraire

Usage :

  • Services et institutions (Monuments funéraires)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le monument de la famille Venner est de style néoclassique, selon l'historienne de l'art Thérèse Labbé. C'est un temple d'esprit corinthien construit sur un socle épais et haut décoré de motifs en bas-relief. Il est composé de six colonnes et surmonté d'un chapiteau. Le chapiteau est orné à l'extérieur de 28 couronnes de laurier, soit six à l'avant, six à l'arrière, huit du côté droit, huit du côté gauche. L'intérieur du temple est orné au haut de 16 autres couronnes de laurier, soit trois à l'avant, trois à l'arrière, cinq du côté droit et cinq du côté gauche. Des blocs de modillons décorent le haut des colonnes. Une urne drapée posée sur trois socles superposés coiffe le temple. En façade, une plaque au sol conduit à un escalier de trois marches qui mène à un sarcophage où trône une statue du Sacré-Coeur. À l'arrière, une plaque au sol surplombe le caveau qui, selon PRÉVOST (2009 : 20), peut contenir 30 cercueils. Le temple est ceinturé d'un muret de pierre, de forme plutôt triangulaire, sur lequel est fixée une grille en fer forgé richement décorée de motifs circulaires et spiralés. La grille est fermée par deux portes, également en fer forgé, richement décorées de rosettes et de motifs d'acanthes. L'ensemble des deux portes mesure 158,5 cm de hauteur, 137 cm de largeur et 3 cm d'épaisseur.

À partir de la banque d'images de la revue Cap-aux-Diamants, LABBÉ (2008 : 338) publie une photographie du monument dans son état originel. LABBÉ (2008 : 337) le décrit ainsi : « La colonnade surmonte un mausolée souterrain provenant d'Italie. Elle avait d'abord été conçue pour recevoir la sépulture de l'Aiglon, fils de Napoléon 1er. Le mausolée, en marbre de Carrare, était à l'origine surmonté d'une divinité antique qui sera remplacée par le Sacré-Coeur que l'on voit aujourd'hui ». Elle spécifie que le monument a la forme d'un temple grec à péristyle et que Venner le fit ériger de son vivant, en 1866,
« confiant le socle, l'édicule avec sa colonnade corinthienne et la grille à Charles Baillairgé (Germain : 38) ». Selon CAMERON (1989 : 109; 1982 : 397), utilisant des sources de première main, Baillairgé érigea la clôture de pierre et de fer forgé qui entoure le lot dans les années 1857-1858 et le monument lui-même aurait été construit plus tard dans les années 1861-1862. Pour PRÉVOST (2009 : 20), le monument aurait été acquis en Italie en 1858 et inauguré en 1861.

Selon GUAY (2008), citant Mary Shee, « Parmi les 28 occupants du mausolée se trouvent deux grand-tantes de René Lévesque. »

Éléments architecturaux :

  • Arcade
  • Colonne
  • Corniche à modillons
  • Frise
  • Ornement sculpté
  • Urne

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Selon PRÉVOST (2009 : 20), William Venner (1785-1872), le père de William Venner (1813-1890), épousa à la cathédrale anglicane de Québec le 2 décembre 1812 une canadienne-française originaire de Saint-Gervais, Ursule Boutin (1792-1861). Quelques mois plus tard naquit William Venner fils. Suivirent sept autres garçons et une fille. La première épouse de William Venner fils, une Écossaise originaire des Iles Orcades, Mary LeVallée, lui donna quatorze enfants, dont l'un s'appelait aussi William Venner (1836-1905). William Venner (1813-1890) embrassa la foi catholique en 1842. Pour une somme de 50 000 $, William Venner (1813-1890) acquit l'oeuvre destinée à l'Aiglon, « qui comportait un sarcophage surmonté d'une déesse de l'Antiquité et d'une urne. Il expédia le tout en pièces détachées à Québec. Quand la marchandise arriva à destination en 1858, il commanda à [...] Baillairgé un monument encore plus grandiose qui intégrerait le tombeau. Baillairgé [...] dessina les plans du somptueux mausolée. Inauguré en 1861, le mausolée comprenait une vaste crypte qui pouvait contenir trente cercueils. À la demande du richissime banquier, tous devaient être recouverts de plomb. Les saisons ayant dégradé l'antique déesse de marbre, on la remplaça au début du siècle suivant par une statue de bronze figurant le Sacré-Coeur. » Cette statue en bronze a été coulée à Vaucouleurs vers 1900 par la fonderie française de l'Union internationale artistique.

Selon CAMERON (1989 : 72-73), en 1857, les contrats de Baillairgé avec le diocèse diminuèrent beaucoup. Dans des lettres adressées à sa propre paroisse, Baillairgé se plaignit de la situation. La paroisse lui confia alors trois projets majeurs : la clôture en face de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, la maison des Jésuites et le presbytère de l'église Saint-Jean-Baptiste. Devant la basilique-cathédrale, Baillairgé avait finalement l'occasion d'élever une clôture ornementale sur un emplacement de choix en Haute-Ville, offert largement aux yeux du public. La clôture ressemblait à une clôture installée autrefois à l'Hôpital de la marine. Toutes deux étaient faites d'une base en pierre de taille surmontée d'un garde-corps en fer. Cependant, les piliers quadrangulaires de la clôture en face de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec étaient composés d'une ferronnerie plus légère et les portes, aux motifs circulaires et aux acanthes fluides, étaient plus délicates que celles de l'Hôpital de la marine. Une fois de plus, Baillairgé s'inspira d'un livre d'architecture de sa bibliothèque, modelant la clôture d'après les portes du Royal Lodge à Hyde Park Corner à Londres, reproduites dans un exemplaire de Knight, Knight's Scroll Ornaments, pl. 29. CAMERON (1989 : 109) mentionne que c'est durant la même année que Baillairgé travailla sur le monument Venner. La clôture de pierre et de fer qui entourait le lot Venner au cimetière Saint-Charles fut dressée en 1857-1858 et était exactement pareille à la clôture que Baillairgé construisit devant la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec à la même date.

Pour CAMERON (1989 : 109), le mausolée dédié au riche marchand William Venner était à l'époque le plus somptueux de la ville de Québec. Le monument lui-même fut construit plus tard que la clôture, en 1861-62, du vivant de Venner. Il fut construit suivant l'ordre corinthien par les meilleurs artisans avec des matériaux tels que le marbre, le cuivre et la pierre de taille de Montréal. Baillairgé avait fait des dessins montrant les dimensions réelles de certains détails tels les couronnes, les chapiteaux et les modillons, caractéristiques de ce style, et avait donné l'ordre d'engager les artisans les plus habiles pour sculpter les pièces de bois qui allaient servir de modèles aux tailleurs de pierre. Selon CAMERON (1982 : 327), Baillairgé reçut $ 5 000 en 1861 pour le tombeau Venner. La grille en fer forgé a été restaurée par les soeurs Shee pour une somme d'environ 20 000 $ dans les années 1990.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • rue Saint-Vallier Ouest

Localisation informelle :

À l'entrée principale du cimetière, sur la droite.

Latitude :

  • 46° 48' 27.8"

Longitude :

  • -71° 15' 25.2"

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Références

Notices bibliographiques :

  • CAMERON, Christina. Charles Baillairgé: Architect & Engineer. Montréal / Kingston, McGill-Queen's University Press, 1989. 201 p.
  • GERMAIN, Robert. « Le mausolée impérial de la famille Venner ». Cap-aux-Diamants. Vol. 4, no 3 (1988), p. 37-39.
  • GUAY, Lorraine. « Le mausolée Venner-Shee : de père en filles ». Infopéra. Vol. 16 (2008), p. 27.
  • LABBÉ, Thérèse. « L'objet funéraire et son langage ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 331-413.
  • LEBEL, Jean-Marie. « Dans un cimetière de Québec, le tombeau de l'Aiglon ». Cap-aux-Diamants. No 81 (2005), p. 42-43.

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