Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Abbott, Maude

Type :

Personne (Femme)

Autre(s) nom(s) :

  • Abbott, Maude Elizabeth Seymour
  • Babin, Maude Elizabeth Seymour

Date :

  • 1869‑03‑18 – 1940‑09‑02

Occupation :

  • Auteur
  • Conservateur
  • Enseignant / professeur
  • Médecin / chirurgien

Éléments associés

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Patrimoine mobilier associé (16)

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2019-03-08

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2016-05-17
 
Identification Personnage historique Municipalité (Saint-André-d'Argenteuil) 2015-07-07
 

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Synthèse

Née le 18 mars 1869 à St Andrews East (Saint-André-d'Argenteuil), Maude Abbott (Maude Elizabeth Seymour Babin) est la fille de Jeremie Babin et d'Elizabeth Bayley Abbott. Orpheline dès l'âge de sept mois, elle est adoptée par sa grand-mère.

Maude Abbott reçoit son éducation auprès de professeurs privés avant de fréquenter l'école de Mlles Symmers et Smith à Montréal. En 1886, elle reçoit une bourse pour les filles du Collège Royal Victoria, affilié à l'Université McGill. En 1890, elle obtient un diplôme en enseignement et un baccalauréat ès arts de l'Université McGill. Elle tente d'y poursuivre des études en médecine et bénéficie d'appuis à cet effet, mais elle est refusée, les femmes n'étant pas encore acceptées à cette faculté de médecine. Elle est toutefois acceptée à l'Université Bishop's (Lennoxville) et obtient, avec mention, son diplôme de médecine en 1894. Elle est la deuxième femme québécoise diplômée en médecine. Elle se perfectionne ensuite en Europe et fréquente les universités de Zurich, de Vienne, de Glasgow et d'Édimbourg.

En 1897, Maude Abbott ouvre un cabinet privé à Montréal, où elle soigne les femmes et les enfants. Elle travaille également à l'Hôpital Royal Victoria et fait de la recherche en pathologie. L'article qu'elle publie sur les bruits fonctionnels du cœur est présenté à la Montreal Medico-Chirurgical Society, mais c'est le Dr James Stewart qui en fait la lecture puisque les femmes n'y sont pas admises. L'association se ravisera et Maude Abbott devient la première femme admise dans ses rangs.

Maude Abbott est nommée conservatrice adjointe du Musée médical McGill en 1898, puis conservatrice en 1901, fonction qu'elle remplit jusqu'à sa retraite en 1936. Rapidement, elle constate le rôle que peut jouer une telle institution du point de vue pédagogique. Elle effectue plusieurs voyages aux États-Unis et visite des institutions muséales se consacrant à la médecine. L'observation des méthodes de travail des musées américains l'amène à mettre au point un système de classification de spécimens d'organes et de diverses parties du corps. Durant un congrès à Baltimore, elle rencontre le médecin William Osler, qui l'encourage à se consacrer à l'étude des maladies cardiovasculaires congénitales. Abbott devient une sommité internationale dans ce domaine et ses recherches contribueront au développement de la chirurgie cardiaque.

Pionnière dans l'accession des femmes à la pratique de la médecine, Maude Abbott est au surplus la première femme à enseigner la médecine au Québec en devenant, en 1910, maître de conférences en pathologie à l'Université McGill. De 1923 à 1926, elle enseigne la pathologie au Woman's Medical College of Pennsylvania et, à partir de 1926, elle est professeure adjointe à l'Université McGill. Elle innove en utilisant les artéfacts muséaux comme outils pédagogiques. Malgré ses compétences et la reconnaissance du milieu médical, elle n'accédera jamais au rang de professeure titulaire.

Fondatrice de l'Association internationale des musées médicaux en 1906, elle est la secrétaire de l'association et la rédactrice en chef de sa revue de 1907 à 1938. En 1924, elle fonde avec cinq autres femmes médecins la Fédération des femmes médecins du Canada. En 1936, l'Université McGill lui décerne un doctorat honorifique. À titre posthume, elle fut intronisée en 1994 au nouveau Temple de la renommée médicale canadienne, seule femme parmi les dix premiers lauréats.

Elle a publié de nombreux ouvrages, dont On So-Called Functional Heart Murmurs (1899), Descriptive Catalogue of Specimens From the Pathological Museum, McGill University (1908), Congenital Cardiac Disease (1908), Women in Medicine (1911), History of Medicine in the Province of Quebec (1931) et Atlas of Congenital Cardiac Disease (1936). Elle est également l'auteure de plus de 140 articles et textes scientifiques.

Elle est décédée à Montréal le 2 septembre 1940.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Maude Abbott est une pionnière de l'accession des femmes à la pratique et à l'enseignement de la médecine au Québec et au Canada. Elle est la deuxième femme à obtenir un diplôme en médecine au Québec (Université Bishop's, 1894), après Octavia Grace Ritchie England. À compter de 1897, Maude Abbott prodigue des soins aux femmes et aux enfants dans son cabinet privé de Montréal. Elle se consacre également à la recherche scientifique et devient une sommité dans l'étude des cardiopathies congénitales. Elle est la première femme admise à la Montreal Medico-Chirurgical Society. De 1898 à 1901, elle occupe le poste de conservatrice adjointe du Musée médical de McGill, puis, de 1901 à 1936, celui de conservatrice. En 1906, elle participe à la fondation de l'Association internationale des musées médicaux, dont elle est la secrétaire de 1907 à 1938. Durant cette période, elle est également rédactrice en chef de la revue de l'Association. En 1910, elle est la première femme à enseigner la médecine au Québec, comme maître de conférences en pathologie à l'Université McGill. De 1923 à 1926, elle enseigne la pathologie en Pennsylvanie et, à partir de 1926, elle est professeure adjointe à l'Université McGill. Avec cinq autres femmes médecins, Maude Abbott fonde la Fédération des femmes médecins du Canada, en 1924. Elle a également œuvré dans un grand nombre de sociétés de bienfaisance consacrées à l'avancement de la médecine et au progrès des femmes dans la société.

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Références

Notices bibliographiques :

  • ABBOTT, Maude. All Heart: Notes on the Life of Dr. Maude Elizabeth Seymour Abbott, M.D., Pioneer Woman Doctor and Cardiologist. Sainte-Anne-de-Bellevue, E. L. Abbott, 1997. 104 p.
  • BEAULIEU, Jacques. Ces médecins qui ont marqué le Québec. Montréal, Éditions Multimonde, 2014. 130 p.
  • Bibliothèque et archives Canada, Femmes à l'honneur. Abbott, Maude [En Ligne]. http://www.collectionscanada.gc.ca/
  • Conseil du statut de la femme et Réseau québécois en études féministes. Ligne du temps de l'histoire des femmes au Québec [En Ligne]. http://www.histoiredesfemmes.quebec/
  • DARSIGNY, Maryse, dir. Ces femmes qui ont bâti Montréal. Montréal, Éditions Remue-ménage, 1992. 627 p.
  • GAGNON, Robert et Denis GOULET. Histoire de la médecine au Québec 1800-2000. Québec, Septentrion, 2014. 450 p.
  • GILLETT, Margaret. « Abbott, Maude Elizabeth Seymour ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • GILLETT, Margaret. We Walked Very Warily. Montréal, Eden Press Women's Publications, 1981. 476 p.
  • INNIS, Mary Quayle. The Clear Spirit. Twenty Canadian Women and their Times. Toronto, University of Toronto Press, 1966. 304 p.
  • WAUGH, Douglas. Maudie of McGill. Dr. Maude Abbott and the Foundations of Heart Surgery.. Canadian Medical Lives. Toronto et Oxford, Hannah Institute et Dundurn Press, 1992. 142 p.

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