Complexe industriel de l'île aux Chats

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Le complexe industriel de l'Île aux Chats, situé dans le lac Saint-François à Salaberry-de-Valleyfield, est relié à la Grande Île par une jetée en 1850, puis dès 1890 par la voie ferrée du Grand Tronc. L'île a connu une activité industrielle intense de 1941 à 1985 dans le domaine de la fabrication de produits chimiques et d'acides sulfuriques et fluorhydriques.

Le fleuve Saint-Laurent et ses rapides constituent des obstacles importants aux échanges commerciaux entre la région de Soulanges et Salaberry-de-Valleyfield avant l'aménagement d'un pont. En 1879, la Canada Atlantic Railway Company embauche l'ingénieur ferroviaire Walter Shanly pour établir un tronçon entre Ottawa et Coteau-Landing. L'ingénieur construit aussi un élévateur à grain au quai de Coteau-Landing pour recevoir et transborder une partie de la production céréalière de l'Ouest canadien. La compagnie projette l'installation d'un embranchement dans le but d'établir un lien entre Salaberry-de-Valleyfield et la rive sud. Malgré l'absence d'un pont, des installations portuaires sont présentes sur l'Île Clark, communément appelée Île aux Chats, pour permettre à la compagnie ferroviaire de transborder ses wagons sur un bateau-passeur.

Un pont métallique est enfin construit en 1889 comportant une voie ferrée qui traverse le fleuve en reliant les îles D'Adoncourt, Longueuil, aux Chats et Grande Île. En somme, ce chemin de fer permet à Salaberry-de-Valleyfield d'être en contact avec Montréal, Toronto, Ottawa et les Cantons de l'Est. La compagnie Canada Atlantic Railway est vendue par J.R. Booth à la Compagnie du Grand Tronc de chemin de fer du Canada en 1905. La compagnie exploite cette ligne principale de marchandise jusqu'en 1923. De 1923 à nos jours, elle appartient au Canadien National qui est la ligne principale de transport ferroviaire au pays.

Une usine est construite sur l'Île aux Chats en août 1940. Elle appartient au gouvernement canadien et la Nichols Chemical Company en supervise les opérations. Dès ses débuts, l'usine produit de l'acide sulfurique. Cette substance est utilisée notamment par la Defence Industries Limited, une industrie de munitions établie dans le secteur de Saint-Timothée. En 1945, le gouvernement canadien vend l'usine à la Nichols Chemical Company. Au fil des années l'usine est exploitée sous différents noms, dont celui de Allied Chemical pendant plusieurs années, mais elle sert toujours à fabriquer des produits chimiques inorganiques de base tels que l'acide sulfurique et l'acide fluorhydrique. En 1978 la compagnie emploie près de 158 personnes.

Depuis le début des années 1990, l'Île aux Chats fait l'objet de programmes de décontamination et de restauration environnementale, principalement par l'entremise de la compagnie Honeywell International Inc. qui s'y installe en 1987. En 2014, c'est la compagnie CHEM Trade qui occupe les bâtiments construits au début de la Seconde Guerre mondiale. Elle produit de l'alun qui est utilisé entre autres par les usines de filtration des eaux.

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