Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance

Le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance est un hôpital de style moderne érigé en 1946 selon les plans de l'architecte Félix Racicot (1903-1973). L'immeuble est composé de divers volumes de quatre étages à toit plat disposés en T. Les fondations sont recouvertes de blocs de béton alors que les façades sont revêtues de briques rouges. La façade principale sur la rue George présente une avancée décentralisée accentuée par un important porche ouvert protégeant l'arrivée des usagers. Les extrémités de ce volume épousent la forme d'un V. Les fenêtres à guillotine sont disposées avec une grande régularité sur l'ensemble de l'immeuble. Elles sont regroupées pour former de vastes baies sur les extrémités des ailes terminées en pointe. Des balcons se trouvent à l'arrière. L'ornementation dépouillée est composée de bandeaux de béton marquant les étages et d'une croix au-dessus de l'entrée principale. Le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance est implanté sur la rue George, en face de l'îlot paroissial de Saint-Pierre.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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La rue George est une des principales artères issues du plan d'urbanisme créé en 1786 par le major John French, ingénieur civil, et par Samuel Holland (1728-1801), arpenteur général. Plusieurs commerces, institutions et maisons cossues y sont érigés à partir du 19e siècle.

En 1850, les Soeurs de la Providence fondent le premier établissement sorelois qui sert d'hospice et de couvent. En 1858, elles cèdent le tout aux Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame qui poursuivent la mission d'enseignement. En 1860, le curé Magloire Limoges (1821-1861) achète un terrain grâce aux dons des familles Sincennes et McCarthy et une maison y est élevée. Le curé Albert Millier (1823-1889) achève le projet lorsqu'en 1862, l'Hôpital Général de Sorel est ouvert sur la rue George, en diagonal du noyau paroissial de Saint-Pierre. L'institution est dirigée par les Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe, sous la direction de soeur Élisabeth Lafrance, mais appartient à une corporation composée du curé, du marguillier responsable et de deux notables de la ville qui voient à la gestion. Les religieuses soignent les malades, accueillent les orphelins et viennent en aide à tous. L'institution est aussi utilisée comme hôpital pour la Marine. La salle des bazars est érigée en 1888. En 1895, l'établissement s'agrandit vers l'est lorsque l'orphelinat de Saint-Vincent-de-Paul est érigé ainsi que le jardin de l'enfance et une salle d'asile. L'hôpital et l'orphelinat sont alors reliés par une passerelle au-dessus de la rue De Ramezay.

Dans les années 1940, l'ensemble est exigu et délabré. En 1946, les travaux débutent pour la construction d'un nouvel immeuble. Il est réalisé selon les plans de l'architecte Félix Racicot (1903-1973), diplômé de l'École des Beaux-Arts de Montréal en 1929 et membre de l'Association des architectes de la province de Québec depuis 1931.

Dans les années 1960, les soins de santé sont nationalisés et laïcisés. En 1961, l'institution est reconnue comme hôpital pour les malades chroniques et obtient désormais son financement de l'État. L'année suivante, l'orphelinat est fermé. En 1964, la salle des bazars est démolie. L'orphelinat disparaît pour sa part en 1977. En 2008, l'immeuble devient le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance. Il fait partie du réseau du Centre de santé et services sociaux Pierre-De Saurel.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

Le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette institution témoigne de l'histoire religieuse et hospitalière de la région soreloise. En 1862, l'Hôpital Général de Sorel est ouvert. L'institution est dirigée par les Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe (soeurs grises), sous la direction de soeur Élisabeth Lafrance. À partir de 1895, un orphelinat, un jardin de l'enfance et un asile s'ajoutent aux services offerts. En 1943, la Corporation des Soeurs de la Charité de l'Hôpital général de Sorel est incorporée. En 1946, les travaux débutent pour la construction d'un nouvel immeuble sur le même site pour répondre aux besoins croissants de l'institution. En 1961, l'hôpital est reconnu comme hôpital pour malades chroniques. Dans les années 1960, les soins de santé sont nationalisés et laïcisés. Depuis 2008, le nouveau nom donné à l'immeuble, soit le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance, commémore la première directrice de cet hôpital.

Le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Son architecture fonctionnaliste témoigne des progrès de cette époque tant en construction qu'en ce qui a trait à la qualité des soins. Cet immeuble marque le progrès des hospices en améliorant les conditions de vie des pensionnaires. La fenestration importante permet à la lumière naturelle et à l'air pur d'entrer. De plus, à chaque étage, un espace commun est réservé aux pensionnaires. D'un point de vue technique, les quatre étages, le toit plat, le parement de brique, la fenestration abondante et les étages marqués par des bandeaux en béton décoratifs constituent des éléments fréquents des immeubles institutionnels des années 1940. La croix rappelle le passé religieux de l'institution.

Le Centre d'hébergement Élisabeth-Lafrance présente finalement un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Cette institution constitue l'un des éléments structurants de l'ensemble institutionnel de la paroisse de Saint-Pierre. En effet, la paroisse s'installe sur la rue George à partir de 1823. L'église, aujourd'hui classée monument historique, est érigée de 1826 à 1831 et le presbytère peu de temps après. L'ensemble institutionnel est complété par l'arrivée des Soeurs grises en 1862 et constitue un élément historique incontournable du paysage sorelois.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2014

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