Ancien magasin J.-L.-Fortin

L'ancien magasin J.-L.-Fortin est un vaste bâtiment commercial érigé en 1909, puis agrandi et transformé entre 1946 et 1947. L'édifice en béton recouvert de pierre de taille présente un plan rectangulaire et une élévation de quatre étages. Il est coiffé d'un toit plat ceinturé par une frise. Le rez-de-chaussée se distingue des étages supérieurs par ses séries de larges vitrines commerciales. Celles-ci sont couronnées d'une bande métallique et de stries horizontales en pierre parcourant toute la largeur du bâtiment. L'entrée principale, aménagée en retrait au centre de la façade, est protégée par une marquise polygonale. Les trois étages supérieurs sont marqués par de hautes bandes verticales en blocs de verre, dans lesquelles s'insère une petite fenêtre rectangulaire à chaque niveau. Des bas-reliefs prennent place entre ces bandes, au dernier niveau. L'édifice, implanté en bordure d'une intersection, possède un angle tronqué dans lequel est aménagée une seconde entrée. L'ancien magasin est situé sur une artère commerciale, au centre-ville de Trois-Rivières.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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L'ancien magasin J.-L.-Fortin, dans sa forme actuelle, date de l'époque où ce célèbre commerce trifluvien est à son apogée, soit à la fin des années 1940. Le fondateur du magasin, Jos-L. Fortin, établit son entreprise dès 1888 en association avec le marchand de nouveautés C.J.N. Teasdale. Le commerce est situé sur la rue Notre-Dame, à l'emplacement où se trouve l'édifice que l'on connaît aujourd'hui. Un an après l'incendie qui ravage le centre-ville en juin 1908, Fortin fait reconstruire son magasin au même endroit tandis que Teasdale ouvre le sien ailleurs sur la rue Notre-Dame.

L'entreprise prend de l'expansion et Fortin acquiert les deux édifices voisins durant les années 1920. En 1946 et 1947, les trois bâtiments sont réunis et transformés en un seul édifice moderne doté d'une façade monumentale qui dépasse même la hauteur du toit des édifices. Les plans sont conçus par l'architecte Ernest L. Denoncourt (1888-1972), alors l'un des plus prolifiques et des plus innovateurs de la région. Le nouveau magasin jouit d'une popularité considérable ; il est considéré comme étant le plus prestigieux et le plus grand « magasin à rayons » de la région. Ses 75 employés sont tous bilingues, ce qui est alors rare au Québec. On y vend des vêtements pour hommes, femmes et enfants ainsi que des accessoires décoratifs pour la maison. Chaque année avant Noël, le magasin organise un défilé du Père-Noël. Cet événement, qui fait en même temps office d'énorme campagne publicitaire, marque la mémoire collective de la communauté locale. En octobre 1954, le magasin accueille la famille Plouffe, vedette d'un célèbre feuilleton télévisé à Radio-Canada.

En 1966, l'entreprise devient la propriété de la compagnie Dupuis et Frères, fondatrice d'un autre célèbre grand magasin de Montréal auquel est souvent comparé le magasin J.-L.-Fortin. Ce commerce est alors appelé « Place Dupuis ». Après la fermeture du magasin Dupuis, l'édifice est acquis par la firme Olymbec et rebaptisé « Place Fortin ». Il accueille des boutiques et des bureaux. Puis, en 2000, le bâtiment est transformé en immeuble de bureaux et d'appartements de type condominium.

L'ancien magasin J.-L.-Fortin a subi peu de modifications extérieures depuis le milieu du XXe siècle, outre le remplacement de certaines ouvertures. Il conserve ses caractéristiques essentielles et présente donc un très bon état d'authenticité.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de l'ancien magasin J.-L.-Fortin repose notamment sur son intérêt historique. Le bâtiment est associé à deux importants grands magasins qui l'occupent durant la majeure partie du XXe siècle, soit les magasins J.-L. Fortin et Dupuis et Frères. La Maison J.-L.-Fortin Limitée est fondée en 1888 à Trois-Rivières sur la rue Notre-Dame, à l'emplacement où se trouve l'édifice actuel. Un an après l'incendie qui ravage le centre-ville en juin 1908, le propriétaire Jos-L. Fortin fait reconstruire son commerce au même endroit. L'entreprise prend de l'expansion et Fortin acquiert les deux édifices voisins durant les années 1920. Entre 1946 et 1947, les trois bâtiments sont réunis et transformés en un seul édifice moderne doté d'une façade monumentale qui dépasse même la hauteur du toit des édifices. Le commerce, alors à son apogée, est considéré à l'époque comme le plus prestigieux et le plus grand « magasin à rayons » de la région. Ses 75 employés sont tous bilingues, ce qui est alors rare au Québec. On y vend des vêtements pour hommes, femmes et enfants ainsi que des accessoires décoratifs pour la maison. Chaque année avant Noël, le magasin organise un défilé du Père-Noël. Cet événement, qui fait en même temps office d'énorme campagne publicitaire, marque la mémoire collective de la communauté locale. En 1966, l'entreprise devient la propriété de la compagnie Dupuis et Frères, fondatrice d'un autre célèbre grand magasin de Montréal. Par la suite, d'autres propriétaires se succèdent et conservent la vocation commerciale initiale de l'édifice jusqu'en 2000. Ce dernier témoigne aujourd'hui du phénomène de la grande popularité des « magasins à rayons »au milieu du XXe siècle.

La valeur patrimoniale de l'ancien magasin J.-L.-Fortin repose également sur son intérêt architectural. L'édifice moderne, tel que remodelé à la fin des années 1940 selon les plans de l'architecte Ernest L. Denoncourt (1888-1972), est représentatif des courants architecturaux en vogue à l'époque. Au moment de l'aménagement de l'édifice, Denoncourt est reconnu comme étant l'un des architectes les plus prolifiques et les plus innovateurs de la région trifluvienne, ayant notamment conçu les plans d'une douzaine d'écoles et d'autres bâtiments publics. Ses travaux illustrent son penchant pour les formes épurées du modernisme, comme dans le cas du magasinJ.-L.-Fortin. En effet, l'édifice présente plusieurs caractéristiques associées à deux courants de l'architecture moderne, soit l'Art déco et sa variante nord-américaine dite « style streamline ». Par exemple, la présence de bas-reliefs stylisés et de détails décoratifs en pierre de taille, l'accentuation de la verticalité du bâtiment au moyen de hautes bandes en blocs de verre, la frise soulignant le toit et la symétrie parfaite des façades sont des éléments reconnaissables de l'architecture Art déco. Cette dernière se remarque sur les bâtiments publics québécois conçus à partir de la fin des années 1920. Le magasin comporte aussi des particularités propres au style streamline, né aux États-Unis dans les années 1930 et inspiré par les formes du design industriel et des moyens de transport comme le train et le paquebot. Ces particularités sont surtout concentrées au rez-de-chaussée du magasin. À ce niveau, l'accent est mis sur l'horizontalité avec une bande métallique et des stries en pierre soulignant toute la largeur de l'édifice, puis avec des séries de larges vitrines. La forme aérodynamique conférée au bâtiment par son angle tronqué est aussi une composante fréquente des oeuvres de style streamline. Très bien conservé malgré le remplacement de certaines ouvertures, l'ancien magasin J.-L.-Fortin est un bon exemple de bâtiment moderniste à Trois-Rivières.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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