Ancien couvent des Filles de Jésus

L'ancien couvent des Filles de Jésus est un édifice conventuel et scolaire construit en plusieurs étapes, notamment en 1928 et en 1939. L'aile de 1928 est un bâtiment quadrangulaire de quatre étages dont la façade en brique donne sur le parc de stationnement. Les ouvertures, dotées d'un linteau de briques en soldat, sont alignées de façon régulière et symétrique. Un parapet orné de jeux de briques et d'une corniche moulurée en cuivre coiffe la façade. La travée centrale est soulignée par un fronton où l'on retrouve des pierres portant l'inscription « 1928 Jardin de l'Enfance ». La pointe du fronton sert de base à un mât et aux lettres « JHS ». De plan rectangulaire, le bâtiment en brique rouge construit en 1939 s'élève en bordure de la rue Saint-Pierre sur quatre étages et est coiffé d'un toit plat. La façade symétrique possède des séries d'ouvertures séparées par des bandeaux en béton, ainsi que par des insertions décoratives en pierre artificielle. L'axe central, caractérisé par une verticalité prononcée, est surmonté d'un parapet et d'une croix. Deux autres parapets ornent le couronnement de chaque côté de cet axe central. L'entrée est marquée par un porche monumental orné de pilastres. L'ensemble est situé en bordure de la voie publique, en milieu urbain à Trois-Rivières.

L'ancien couvent des Filles de Jésus est situé dans l'arrondissement historique de Trois-Rivières ainsi que dans l'aire de protection d'un monument historique classé.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Déclaration	Situé dans un site patrimonial	Gouvernement du Québec	1964-05-06
Délimitation	Situé dans une aire de protection	Ministre de la Culture et des Communications	1959-02-05

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La congrégation des Filles de Jésus est connue pour l'importance de son oeuvre dans le domaine de l'éducation en Mauricie, ayant essaimé dans plusieurs paroisses et écoles de la région au cours du XXe siècle.

Originaire de Bretagne en France, cette communauté s'installe à Trois-Rivières en 1902. Les religieuses logent tout d'abord au manoir de Tonnancour, servant alors de presbytère-évêché. Elles y ouvrent une école pour garçons en 1903, nommée le Jardin de l'Enfance. Petit à petit, au fil des besoins grandissants, la communauté construit des annexes au manoir, d'abord sur son côté gauche, puis à l'arrière. Une imposante annexe de quatre étages est construite en 1928 et sert à la fois de résidence pour les soeurs et d'école. Le complexe est complété jusqu'à la rue Saint-Pierre en 1939 avec un agrandissement, conçu par l'architecte Ernest L. Denoncourt (1888-1972), presque aussi vaste que les bâtiments déjà existants.

En 1924, les Filles de Jésus aménagent leur maison provinciale dans le « Château Turcotte » sur le boulevard Saint-Louis. En 1939, la congrégation ouvre le pensionnat Notre-Dame-du-Cap à Cap-de-la-Madeleine, bâtiment du même architecte qui présente des similitudes marquantes avec le couvent de Trois-Rivières. Les activités d'enseignement du Jardin de l'Enfance cessent à la fin des années 1960 alors qu'elles sont transférées au couvent Val-Marie de Cap-de-la-Madeleine. Alors que le manoir de Tonnacour est vendu et que des annexes qui le rattachaient aux ailes de la rue Saint-Pierre sont démolies, le couvent conserve sa fonction de résidence pour les religieuses.

Depuis le début des années 2000, l'ancien couvent des Filles de Jésus accueille une résidence pour personnes âgées, nommée la Résidence Le Jardin.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de l'ancien couvent des Filles de Jésus réside dans son intérêt historique. L'édifice témoigne de l'importance de la communauté religieuse des Filles de Jésus dans le domaine de l'éducation en Mauricie. Originaire de Bretagne en France, cette communauté s'installe à Trois-Rivières en 1902. Les religieuses logent tout d'abord au manoir de Tonnancour, servant alors de presbytère-évêché. Elles y ouvrent une école pour garçons en 1903, nommée le Jardin de l'Enfance. Petit à petit, au fil des besoins grandissants, la communauté construit des annexes au manoir, d'abord sur son côté gauche, puis à l'arrière. Une imposante annexe de quatre étages, construite en 1928, sert à la fois de résidence pour les soeurs et d'école. Le complexe est complété jusqu'à la rue Saint-Pierre en 1939 avec un agrandissement presque aussi vaste que les bâtiments déjà existants. Au courant du XXe siècle, les soeurs de la communauté des Filles de Jésus essaiment dans la plupart des paroisses du diocèse et enseignent dans plusieurs écoles de la région. L'ancien couvent rappelle l'oeuvre fondatrice de cette communauté et son importance dans le développement de l'éducation à Trois-Rivières.

La valeur patrimoniale de l'ancien couvent des Filles de Jésus tient également à son intérêt architectural. Les deux corps de bâtiment sont représentatifs de l'architecture scolaire et conventuelle de la première moitié du XXe siècle au Québec. En effet, l'aspect imposant des volumes rectangulaires de quatre étages, la composition classique et symétrique des façades et les ouvertures nombreuses alignées avec symétrie sont des éléments caractéristiques des édifices institutionnels des années 1920 et 1930. L'édifice de 1939, conçu par l'architecte Ernest L. Denoncourt, est particulièrement élaboré avec ses bandeaux en béton marquant la division des étages, son porche monumental. La croix qui surmonte le parapet central affirme la fonction de l'édifice, soit son appartenance à une congrégation religieuse. Par ailleurs, la sobriété du décor constitué d'insertions géométriques en pierre artificielle et la verticalité accentuée de l'axe central témoignent de l'influence de l'Art déco, un courant souvent utilisé dans l'architecture des écoles à partir de la fin des années 1920. De plus, ce dernier agrandissement présente des similitudes marquantes avec l'ancien pensionnat Notre-Dame-du-Cap à Cap-de-la-Madeleine, également dirigé par les Filles de Jésus et construit la même année (1939) par le même architecte.

La valeur patrimoniale de l'ancien couvent des Filles de Jésus repose en outre sur l'intérêt de son implantation. L'édifice occupe un îlot urbain complet et se démarque dans le paysage environnant par sa taille imposante, sa monumentalité et sa position en tête de l'îlot. L'ancien couvent se trouve au coeur de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, à proximité de plusieurs bâtiments anciens et importants, dans le noyau institutionnel et religieux de la ville. Cet emplacement favorise sa mise en valeur.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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