Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandeliers d'autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Chandelier d'acolyte

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Date :

  • 1812 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'autel

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Les chandeliers d'autel composent un ensemble de 20 pièces réalisées en 1812. Six chandeliers sont destinés au maître-autel; douze autres, aux deux autels latéraux, et deux pièces, au banc d'oeuvre. Les objets en bois sculpté et doré ont la forme d'une lampe torchère et sont composés d'une base tripode, d'un fût et d'une tête en forme de vase. Les bases des chandeliers sont ornées de volutes et s'appuient sur des pattes de lion ou des petites volutes, selon le modèle. Les fûts sont coiffés de chapiteaux ioniques et possèdent six côtés, dont trois faces principales plus larges et décorées de motifs végétaux. Les têtes en forme de vase sont ornées de godrons et d'une frise, ainsi que de motifs sculptés sur la panse dans le cas des chandeliers du maître-autel.

Ces biens sont classés objets patrimoniaux. Ils sont associés à l'église de Saint-Grégoire-le-Grand, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92691.91.1-2
  • Numéro d'inventaire : 92691.89.1-12
  • Numéro d'inventaire : 92691.90.1-6

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Pointe-aux-Trembles

Matériaux :

  • Bois
  • Peinture

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Coupé
  • Doré
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Feuille
  • Fleur

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-03-16
 

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Valeur patrimoniale

Les chandeliers d'autel présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique découlant de leur association avec Urbain Desrochers (1781-1860), l'artiste qui les a réalisés. Ce dernier compte parmi les sculpteurs les plus importants de la première moitié du XIXe siècle au Québec. Vers 1798, l'artiste commence sa carrière à Varennes, sa ville natale, auprès de Louis Quévillon (1749-1823) qui travaille alors à la décoration de l'église paroissiale. Desrochers s'installe à Pointe-aux-Trembles en 1809 et, dans les années suivantes, il prend part à d'importants projets de décoration intérieure de lieux de culte sous la supervision de Quévillon. Parmi ces projets figurent les décors des églises de Saint-Henri et de Saint-Michel, dans la seigneurie de Lauzon. En 1812, l'artiste signe son premier contrat en tant que maître-sculpteur. Il s'engage à réaliser divers éléments de décor et plusieurs pièces de mobilier liturgique pour l'église de Saint-Grégoire-le-Grand. Ces 20 chandeliers d'autel font partie de son mandat, de même que six pièces similaires aujourd'hui conservées à l'église du Précieux-Sang. Cet ensemble témoigne de la première phase de production de l'artiste et forme, avec les autres pièces du sculpteur conservées dans cette église, l'une de ses réalisations majeures.

Les chandeliers d'autel présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. L'ensemble est représentatif des garnitures d'autel produites dans la première moitié du XIXe siècle. Ces objets sont souvent réalisés en même temps que le tabernacle, sur lequel ils sont déposés. C'est le cas de ces chandeliers, réalisés en même temps que les tabernacles des autels latéraux de l'église de Saint-Grégoire-le-Grand, aussi exécutés par Desrochers. Les chandeliers présentent une ornementation au goût de l'époque. Ceux destinés au maître-autel ont une base tripode dotée de pattes de lion, de motifs floraux et de chapiteaux ioniques, un fût également orné de fleurs, et une tête en forme de vase décorée de godrons, de feuillages et d'une frise. Ce type de chandelier, produit d'abord par le sculpteur montréalais Philippe Liébert (1733-1804), inspire les artistes de l'époque. Il est notamment diffusé au début du XIXe siècle par les sculpteurs de l'atelier des Écores dirigé par Quévillon. Les chandeliers des autels latéraux reprennent cette composition avec de légères variantes. Leurs dimensions sont plus petites, et leur ornementation est plus sobre. Quant aux deux chandeliers qui ornaient à l'origine le banc d'oeuvre aujourd'hui disparu, leur taille imposante et leur base s'appuyant sur de petites volutes les distinguent des autres pièces de l'ensemble. Les chandeliers d'autel témoignent de l'attention particulière portée à l'ornementation de ces objets liturgiques.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des chandeliers d'autel liés à leurs valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- l'ensemble composé des six chandeliers du maître-autel, des douze chandeliers des autels latéraux et des deux chandeliers du banc d'oeuvre;
- leur volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête en forme de vase;
- les dimensions variées;
- les matériaux, dont le bois sculpté et doré;
- les bases tripodes, dont les pieds en forme de pattes de lion ou de volutes, les motifs floraux (certains entourant un cartouche), les volutes, le feuillage et les chapiteaux ioniques coiffant chaque pan;
- les fûts, dont les parties inférieures ornées de feuilles, les trois faces principales plus larges ornées de motifs végétaux, ainsi que les chapiteaux ioniques;
- les têtes en forme de vase supportées par un noeud, dont les panses (certaines ornées de feuillage), les godrons et la frise.

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Informations historiques

Les chandeliers d'autel sont réalisés en 1812 par Urbain Desrochers (1781-1860) pour l'église de Saint-Grégoire-le-Grand. L'artiste natif de Varennes en est alors à son premier contrat en tant que maître-sculpteur. Il s'engage à réaliser divers éléments de décor et plusieurs pièces de mobilier liturgique pour ce lieu de culte, notamment des autels latéraux, une chaire ainsi que des garnitures d'autel, dont ces 20 chandeliers et plusieurs croix.

Six chandeliers sont destinés au maître-autel, douze chandeliers sont conçus pour les deux autels latéraux, tandis que deux autres pièces ornaient le banc d'oeuvre aujourd'hui disparu. La commande des chandeliers et des croix d'autel, particulièrement détaillée, établit quatre modèles à suivre par le sculpteur. Ces modèles sont notamment inspirés de pièces similaires conçues pour les églises de Notre-Dame de Montréal et de Verchères. En tout, 38 chandeliers et sept croix auraient été commandés à l'artiste. Parmi ces oeuvres, six chandeliers et une croix ont été donnés à une paroisse voisine et forment aujourd'hui la garniture d'autel de l'église du Précieux-Sang.

Les modèles choisis par la fabrique et suivis par Desrochers sont des variantes d'un type de chandelier conçu à la fin du XVIIIe siècle par le sculpteur montréalais Philippe Liébert (1733-1804). Présentant la forme d'une lampe torchère, les chandeliers ont une base tripode prenant appui sur des pattes de lion ou des volutes, un fût et une tête en forme de vase. Ce modèle est largement copié et diffusé au début du XIXe siècle par les sculpteurs de l'atelier des Écores dirigé par Louis Quévillon (1749-1823). C'est d'ailleurs auprès de ce dernier que Desrochers apprend son métier durant sa jeunesse.

L'église de Saint-Grégoire-le-Grand est classée en 1957.

Les chandeliers d'autel sont classés en 1965, en même temps que plusieurs pièces de mobilier liturgique et d'orfèvrerie et des sculptures et des tableaux.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Grégoire ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 41-44.
  • CLOUTIER, Nicole. « Desrochers, Urbain ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • CORMIER, François. Chandeliers et crucifix conservés à l'Église de Précieux-Sang, comté de Nicolet; précédé de Objets mobiliers par Urbain Brien dit Desrochers, exécutés pour la Fabrique de Saint-Grégoire de Nicolet, contrat du 15 juin 1812. Québec, ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1979. s.p.
  • DESJARDINS, Pierre. Les trésors de l'atelier pointelier de Urbain Brien dit Desrochers (1781-1860), sculpteur ornemaniste. Montréal, Atelier d'histoire de la Pointe-aux-Trembles, 2004. 36 p.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.

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