Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot)

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • SP-3

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (34)

Images

Carte

Description

Le site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot) est une zone urbaine d'environ 3,5 hectares. Essentiellement résidentiel, le site comprend quelques bâtiments à vocation commerciale. Il forme le coeur de l'ancien noyau villageois de Bagotville. Il se compose d'une trentaine de bâtiments construits selon diverses tendances à partir du tournant du XXe siècle. Des résidences individuelles, des habitations à logements multiples ainsi que des commerces y sont implantés avec une faible marge de recul par rapport à la voie publique. Le site se trouve à l'extrémité de la baie des Ha! Ha!, dans un secteur plat compris entre la rive et des escarpements rocheux. Il est borné au nord par la rue de la Fabrique et le noyau institutionnel de Saint-Alphonse de Bagotville, au sud par une petite zone industrielle bordant la rivière à Mars, à l'est par des propriétés donnant sur la rue Victoria et à l'ouest par la rue Albert. Le site du Vieux-Bagotville se trouve dans l'arrondissement municipal de La Baie de la ville de Saguenay.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2005-02-22
 

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Valeur patrimoniale

Le site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot) présente un intérêt pour sa valeur historique. Le secteur de l'ancien noyau villageois de Bagotville témoigne de l'ancienneté de l'occupation de cette région du Saguenay. La partie sud du site du patrimoine correspond d'abord à une zone pionnière du peuplement régional. L'ancien village Chez Mars est nommé en l'honneur de Mars Simard, un colon de l'endroit. Il s'étend en bordure de la baie des Ha! Ha! et se prolonge le long de la rive nord de l'embouchure de la rivière à Mars. Quelques établissements et structures sont implantés à proximité de l'intersection actuelle des rues Bagot et Victoria, notamment la propriété de William Price (1789-1867), la forge et la maison de William Sammon, l'ancien quai de Mars Simard ainsi que quelques maisons de colonisation. À ce lieu de mémoire s'est ensuite superposée la trame orthogonale définie par l'arpenteur Jean-Baptiste Duberger fils (vers 1795-vers 1865) en 1846. Cette configuration en lots rectangulaires étroits structure toujours le secteur. Elle favorise un resserrement qui se déploie le long des rues Albert, Bagot et de la Fabrique. Le site du patrimoine se situe dans le prolongement du noyau institutionnel. Par sa localisation et par sa trame ancienne, il constitue un lieu qui rappelle l'histoire du Saguenay.

Le site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot) présente aussi un intérêt pour ses valeurs architecturale et urbanistique. Le secteur constitue un exemple représentatif de l'évolution des paysages urbanisés du Bas-Saguenay. Issue d'une planification remontant au milieu du XIXe siècle, la trame orthogonale aux larges rues définit le secteur du Vieux-Bagotville. Par ailleurs, le Vieux-Bagotville présente un paysage bâti relativement dense et diversifié témoignant d'une urbanisation progressive du secteur au cours du XXe siècle. Plusieurs bâtiments rappellent le passé villageois de Bagotville, entre autres, quelques maisons au toit mansardé (302, rue Victoria; 893-895, rue de la Fabrique; 392-396, rue Albert) et l'ancien magasin d'Onésime Côté (482, rue Albert). Des maisons individuelles ouvrières ainsi que des immeubles à logements multiples et des bâtiments d'esprit « boomtown » évoquent quant à eux l'industrialisation du secteur. Souvent associées aux activités industrielles des petites villes, quelques résidences bourgeoises bénéficient des panoramas sur la baie et l'embouchure de la rivière. Elles témoignent aussi de cette transformation du cadre bâti. Le site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot) se déploie dans le cadre naturel et industriel de la baie des Ha! Ha! Son paysage traduit bien l'évolution des anciens noyaux villageois de la région du Bas-Saguenay.

Source : Ville de Saguenay, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot) liés à ses valeurs historique, architectural et urbanistique comprennent, notamment :
- sa situation à proximité de l'embouchure de la rivière à Mars au fond de la baie des Ha! Ha!;
- sa localisation dans un secteur plat entre la rive de la baie des Ha! Ha! à l'est, les escarpements rocheux à l'ouest et l'ancienne zone industrielle au sud;
- l'ancienneté de la trame orthogonale définie par le tracé des rues de la Fabrique, Bagot, Victoria et Albert;
- les lots rectangulaires, étroits et profonds;
- la faible marge de recul des bâtiments par rapport à la voie publique;
- l'alignement des bâtiments les uns à côté des autres et leur proximité entre eux;
- le bâtiment de ferme situé derrière le 823-827, rue Bagot;
- les résidences villageoises au toit mansardé;
- l'ancien magasin Onésime-Côté;
- les habitations d'esprit vernaculaire, dont les maisons ouvrières de un étage et demi au toit à deux versants droits, les maisons cubiques à deux étages au toit en pavillon et les immeubles à logements multiples d'esprit « boomtown » au toit à pente unique ou plat;
- les résidences plus cossues de plans asymétriques, notamment celle du 903-905, rue Bagot (maison du Docteur-Desgagné);
- certaines maisons aux lignes modernes.

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Informations historiques

En 1838, au moment où la rébellion des Patriotes fait toujours rage dans certains comtés du Bas-Canada, un mouvement de colonisation prend forme vers le Saguenay. Cette année-là, les premiers colons arrivent dans la baie des Ha! Ha!, la grande baie du fjord du Saguenay. Parmi eux, Mars Simard s'établit sur la rive nord de la rivière qui porte aujourd'hui son nom. À l'embouchure de la rivière à Mars, une scierie est rapidement construite. D'importantes inondations et un incendie surviennent en 1840 et 1841. La compagnie de William Price (1789-1867), un homme d'affaires britannique actif dans l'industrie forestière, prend alors en charge le site. À ce moment, le bail de la Compagnie de la Baie d'Hudson sur le territoire de la région du Saguenay vient à échéance. Mandaté par le gouvernement, Jean-Baptiste Duberger fils (vers 1795-vers 1865) commence peu après l'arpentage des terres. Ce travail a pour but d'encadrer la colonisation amorcée de manière spontanée sur la grande terre de Mars Simard. En 1846, un incendie détruit plusieurs bâtiments, facilitant ainsi la mise en oeuvre de la trame de rues orthogonale de Duberger, qui définit les contours du village de Bagotville.

Au milieu du XIXe siècle, quelques constructions situées près de l'ancien tracé de la rue Mars bordent l'embouchure de la rivière. S'y retrouvent, entre autres, la propriété de William Price, la forge de William Sammon, l'ancien quai de Mars Simard et quelques maisons de colonisation. L'alignement de bâtiments prend forme sur des lots rectangulaires étroits en bordure est de la rue Albert. À cette époque, ce lotissement annonce déjà celui d'aujourd'hui. La plupart des noms de rues apparaissant sur le plan de 1859 et balisant l'espace du noyau villageois constituent encore aujourd'hui l'essentiel de l'héritage toponymique du secteur.

Avec les difficultés de l'industrie du sciage, le paysage villageois de Bagotville évolue lentement dans les dernières décennies du XIXe siècle. Plusieurs bâtiments sont détruits lors de l'incendie de 1870 et la partie sud du village est à nouveau touchée par une importante inondation en 1871. À la fin du XIXe siècle, le secteur ne compte encore qu'une dizaine d'habitations entourées de bâtiments de ferme. Le paysage bâti ne montre alors principalement que des maisons au toit à deux versants retroussés à travers lesquelles se trouvent quelques résidences au toit mansardé. Un nouvel alignement de maisons apparaît en face de l'église, en bordure sud de la rue de la Fabrique. Cependant, une grande partie de l'espace villageois demeure occupé par des champs jusqu'au début du XXe siècle.

L'arrivée du chemin de fer à Bagotville en 1910 assure l'industrialisation du Bas-Saguenay. La création de la ville industrielle de Port-Alfred sur la rive opposée de la rivière à Mars modifie à la même époque le panorama environnant. C'est dans ce contexte que s'opère la densification de l'habitat villageois de Bagotville qui obtient le statut de ville en 1920. La population villageoise passe de 507 habitants en 1901 à 2204 en 1921. Cette croissance démographique se traduit dans l'espace par l'apparition de nouveaux alignements de bâtiments. Notamment, quelques maisons plus cossues s'élèvent au sud de la rue Bagot. Des maisons individuelles ouvrières ainsi que des habitations à logements multiples modifient aussi l'ensemble bâti. Les champs et les anciens bâtiments de ferme disparaissent progressivement. Quelques résidences aux lignes plus modernes s'insèrent dans le paysage vers le milieu du XXe siècle. C'est à cette époque que la trame architecturale acquiert l'aspect diversifié qu'elle revêt encore en 2007.

Le site du patrimoine du Vieux-Bagotville (secteur Albert/Bagot) est constitué en 1991. Aménagé en 1993, le parc Mars longe l'embouchure de la rivière et borde le secteur au sud. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • La Baie

Adresse :

  • 803 à 915, rue de la Fabrique

Latitude :

  • 48° 20' 21.0"

Longitude :

  • -70° 52' 47.0"

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAGNON, Paul et Henri-Paul THIBAULT. Maison Théophile Tremblay: 233 rue Albert. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1988. 41 p.
  • MORISSET, Lucie et Luc NOPPEN. Ville de La Baie : un héritage entre nature et culture. Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. La Baie, Ministère de la culture et des communications, 1998. 127 p.
  • POTVIN, Damase. La Baie des Hahas: Histoire, Description, Légendes et Anecdotes. Paroisses, Vieilles familles, Gens et Choses de la Région. Bagotville, Édition de la Chambre de Commerce de la Baie des Hahas, 1957. 427 p.

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