Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

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Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts

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Description

Le site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts est un secteur urbain à vocation résidentielle, commerciale et institutionnelle. Il se compose de 108 bâtiments et dépendances construits entre la fin du XIXe siècle et la fin du XXe siècle. Le site présente un périmètre irrégulier qui inclut les terrains de part et d'autre de la rue Principale, entre les rues Lanning et Guindon, ainsi que ceux bordant l'avenue de la Gare, au nord du chemin de la Vallée. Il est aménagé sur un terrain composé de légères dénivellations et entouré de montagnes, au coeur de la ville de Saint-Sauveur.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des constructions ainsi qu'aux terrains.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saint-Sauveur) 1989-03-13
 

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Valeur patrimoniale

Le site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts présente un intérêt pour sa valeur historique. Le site rappelle les origines du village de Saint-Sauveur-des-Monts. Vers 1835, les premiers colons s'installent dans les environs. En 1850, un groupe d'habitants réclame la création d'une mission, rapidement nommée Saint-Sauveur. Deux hameaux existent à l'époque, Piedmont et Saint-Sauveur, et chacun d'eux réclame la construction d'un lieu de culte. C'est finalement Saint-Sauveur qui est choisi, vraisemblablement à cause de sa position plus centrale. Une chapelle en bois est bâtie en 1853 à l'emplacement de l'église actuelle. La paroisse de Saint-Sauveur est érigée canoniquement en 1854, puis civilement l'année suivante. En 1880, le hameau de Saint-Sauveur ne compte qu'une seule rue, correspondant aujourd'hui à la rue Principale. Quelques maisons la bordent, surtout dans le secteur de la chapelle. C'est probablement à cette époque que la résidence sise au 186 rue Principale, vraisemblablement la plus ancienne subsistant aujourd'hui, est construite. En 1895, le lieu de culte est frappé par la foudre. Il est remplacé huit ans plus tard par une nouvelle église. Le prolongement du chemin de fer de Saint-Jérôme à Sainte-Agathe en 1890 permet le développement du tourisme. Plusieurs résidences sont transformées en maisons de pension pour accueillir les nombreux skieurs. Au cours des années 1930, de nombreux hôtels et des cabines parsèment le coeur du village et hébergent les skieurs toujours plus nombreux. Le prolongement de l'autoroute des Laurentides jusqu'à la municipalité en 1964 renforce la vocation touristique de la ville et participe à l'accroissement important de sa population. Le site rappelle donc l'évolution de la localité et témoigne de l'importance du tourisme dans son développement.

Le site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le site se caractérise par la diversité des influences stylistiques représentées et par la concentration de bâtiments érigés entre la fin du XIXe siècle et la fin du siècle suivant. Les plus anciennes constructions du site sont des demeures de petites dimensions, en pièce sur pièce ou dotées d'un parement en planches à clins, souvent surmontées d'un toit à deux versants à larmiers retroussés. Elles présentent généralement une galerie en façade et une ornementation dépouillée. Ces éléments sont caractéristiques de l'architecture rurale vernaculaire de la seconde moitié du XIXe siècle. D'autres styles apparaissent au fil des décennies. L'architecture résidentielle bourgeoise de la fin du XIXe siècle se démarque par des plans irréguliers, de nombreuses saillies et une ornementation plus abondante. Les résidences plus modestes présentent généralement des plans rectangulaires et sont souvent coiffées de toits à deux versants droits. Au tournant du XXe siècle, l'architecture s'industrialise de plus en plus, avec l'arrivée sur le marché de matériaux et d'éléments préfabriqués ainsi que la diffusion de plans au moyen de catalogues. L'utilisation de matériaux nouveaux et la popularité de certains modèles en témoignent. L'architecture commerciale se distingue de l'architecture résidentielle, notamment par la présence de vitrines au rez-de-chaussée. L'église, construite en 1903, témoigne pour sa part de l'influence de l'éclectisme sur l'architecture religieuse de cette époque, entre autres par ses éléments ornementaux diversifiés et par sa monumentalité. Au cours du XXe siècle, certaines constructions nouvelles reprennent des modèles anciens. Il s'agit d'une pratique courante, notamment dans les secteurs à vocation touristique. Le site du patrimoine rappelle donc les nombreuses influences marquant l'architecture domestique, commerciale et institutionnelle depuis la fin du XIXe siècle.

Source : Ville de Saint-Sauveur, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son périmètre incluant les terrains bordant la rue Principale, entre les rues Lanning et Guindon, ainsi que ceux situés de part et d'autre de l'avenue de la Gare, au nord du chemin de la Vallée;
- sa localisation sur un terrain composé de légères dénivellations et comprenant des aménagements paysagers, dans un environnement montagneux;
- la présence de résidences, de commerces, d'établissements hôteliers et d'autres lieux d'hébergement, ainsi que d'édifices institutionnels (dont un lieu de culte et un presbytère);
- l'implantation des bâtiments en bordure de la voie publique;
- les volumes, dont les plans carrés, rectangulaires, irréguliers, en croix latine, en « L », en « H » ou en « T », les élévations de un à trois étages et demi, les toits de formes variées (à deux versants à larmiers retroussés, à deux versants droits, en pavillon, à croupes, brisés, plats ou en appentis), les annexes latérales ou arrière, les avant-corps, les pignons, les galeries, les balcons, les avant-toit ainsi que les baies en saillie;
- les matériaux, dont les parements traditionnels ou d'origine (dont la brique, la planche à clins ou verticale de même que les bardeaux décoratifs), la maçonnerie en pierre, les murs crépis, les murs en pièce sur pièce, les couvertures en tôle ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois ou en fer forgé;
- les ouvertures, dont leur disposition, leur forme et leurs dimensions d'origine, les portes à panneaux ou à vitrage, les impostes vitrées, les fenêtres rectangulaires (à battants ou à guillotine), les fenêtres à arc surbaissé, les vitrines, les ouvertures cintrées (parfois jumelées), les lucarnes à pignon ou à croupe, les ouvertures polygonales, les chambranles menuisés, les linteaux, les appuis ainsi que les contrevents;
- l'ornementation, dont les corniches, les supports et les garde-corps menuisés, les aisseliers, les planches cornières, les consoles, les modillons, les mâts de faîtage, les plates-bandes décoratives, les appliques menuisées, les bandeaux, les pilastres, les clochers et les clés décoratives;
- les souches de cheminées en pierre ou en brique.

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Informations historiques

Le site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts est aménagé sur un territoire dont l'occupation permanente remonte à la première moitié du XIXe siècle. Vers 1835, les premiers colons défrichent des terres dans ce qui est alors connu comme l'augmentation de la seigneurie des Mille-Îles. Ils viennent de la plaine de Montréal, de même que de Saint-Jérôme, de Saint-Eustache, de Saint-Hermas, de Sainte-Scholastique et de Saint-Janvier. En 1850, la presque totalité des terres est occupée. La même année, les habitants de la partie nord-est de l'augmentation de la seigneurie réclament la création d'une mission, qui voit le jour sous la dénomination de La Circoncision. Elle est rapidement renommée Saint-Sauveur. Deux hameaux existent à l'époque, Piedmont et Saint-Sauveur, et chacun d'eux réclame la construction d'un lieu de culte. C'est finalement Saint-Sauveur qui est choisi, vraisemblablement à cause de sa position plus centrale. Une chapelle de bois est donc construite en 1853 à l'emplacement de l'église actuelle. En 1854, la paroisse de Saint-Sauveur est érigée canoniquement, puis civilement l'année suivante.

En 1880, le hameau de Saint-Sauveur ne compte qu'une seule rue flanquée de trottoirs en bois. Quelques maisons la bordent, surtout dans le secteur de la chapelle. C'est probablement à cette époque que la résidence sise au 186 rue Principale, vraisemblablement la plus ancienne subsistant aujourd'hui, est construite. En 1895, le lieu de culte, frappé par la foudre, nécessite des réparations importantes. L'archevêque de Montréal incite alors les paroissiens à se doter d'une nouvelle église qui sera construite huit ans plus tard selon les plans de l'architecte montréalais Casimir Saint-Jean.

Le prolongement du chemin de fer de Saint-Jérôme à Sainte-Agathe en 1890 permet au tourisme de se développer dans la région. Au début du XXe siècle, les skieurs se font de plus en plus nombreux, ce qui incite des propriétaires de la rue Principale et de l'avenue de la Gare à transformer leur résidence en maison de pension. Le premier quart du XXe siècle demeure néanmoins difficile pour la paroisse, puisqu'elle voit sa population régresser entre 1891 et 1921.

En 1926, le village de Saint-Sauveur-des-Monts se détache de la paroisse de Saint-Sauveur. Au cours des années 1930, l'industrie du ski entraîne un développement fulgurant dans la région des Hautes-Laurentides. La multiplication des stations de ski oblige le Canadien Pacifique à mettre sur pied les légendaires « trains de neige » qui transportent les skieurs en provenance de Montréal. Saint-Sauveur se classe alors parmi les stations les plus prometteuses de la région. Reconnu pour son réseau de pistes et sa fameuse colline 70 qui est munie d'un remonte-pente permanent, le village se distingue également par les cabines et les petits hôtels de la rue Principale, parfois comparée à une « petite Suisse ». Cette période marque le début d'une période de croissance importante. La municipalité voit sa population passer de 364 habitants en 1931 à 1066 en 1951.

En 1957, le presbytère du village est la proie des flammes. Un nouvel édifice est construit l'année suivante.

En 1964, l'autoroute des Laurentides rejoint la municipalité, ce qui rend la région métropolitaine beaucoup plus accessible. Ce prolongement fait apparaître une double fonction touristico-résidentielle dans le village, un type d'évolution jusque-là inédit dans les Laurentides. Saint-Sauveur-des-Monts compte 1846 habitants en 1971.

En 1976, l'ancien tracé du chemin de fer qui passait par le village est transformé en route et devient le Boulevard, puis le chemin de la Vallée, six ans plus tard.

Le site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts est constitué en 1989. L'ensemble est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Les Pays-d'en-Haut

Municipalité :

  • Saint-Sauveur

Adresse :

  • rue Principale

Lieux-dits :

  • Saint-Sauveur-des-Monts

Latitude :

  • 45° 53' 43.0"

Longitude :

  • -74° 9' 25.5"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUFFARD, Louis-Charles. Saint-Sauveur d'autrefois en photos depuis 1890. Saint-Sauveur-des-Monts, Société d'histoire des Pays-d'en-Haut, 1985. 24 p.
  • Comité de l'album souvenir. Centenaire de St-Sauveur-des-Monts (du 12 au 19 juillet), 1853-1953 : album souvenir. Saint-Sauveur, s.n., 1953. 135 p.
  • LAURIN, Serge, dir. Histoire des Laurentides. Sainte-Foy (Québec), Institut québécois de recherche sur la culture, 1989. 895 p.
  • LAVOIE, Victor. Municipalité, paroisse Saint-Sauveur. Les cahiers d'histoire des Pays-d'en-Haut, 66. Saint-Sauveur-des-Monts, Société d'histoire des Pays-d'en-Haut, 1995. 45 p.
  • Société d'histoire des Pays-d'en-Haut. 140e anniversaire : paroisse Saint-Sauveur : 1855-1995. Saint-Sauveur, Le journal des Pays-d'en-Haut, 1995. 26 p.

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