Maison Nathaniel-Douglass
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Saint-Cyprien-de-Napierville
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Personnes associées (2)
- Douglass, Nathaniel (1754 – 1821) - Occupant(e)
- Douglass, Nathaniel (junior) (1774 – 1829) - Occupant(e)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
La maison Nathaniel-Douglass est une résidence d'inspiration géorgienne construite au début du XIXe siècle. La demeure en pierre, de plan rectangulaire à deux étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits. Une annexe en bois à un étage et demi est implantée en retour d'équerre à l'arrière du corps de logis principal. La maison Nathaniel-Douglass est située en milieu rural, dans la municipalité de Saint-Cyprien-de-Napierville.
Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment et au terrain.
Nombre d'étages :
2 ½
Groupement :
Détaché
Annexes :
- Agrandissement
Saillies :
- Cheminée
- Perron
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Tôle pincée
Porte principale :
- bois, à panneaux
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À guillotine
- Rectangulaire, Contemporaine
Éléments architecturaux :
- Chambranle
- Retour de l'avant-toit
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Site patrimonial | Municipalité (Saint-Cyprien-de-Napierville) | 1995-05-01 |
Valeur patrimoniale
La maison Nathaniel-Douglass présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La demeure constitue une version simplifiée de l'architecture résidentielle géorgienne des États-Unis. À la suite de la guerre de l'Indépendance américaine, plusieurs émigrent notamment au sud de la « province of Quebec ». Ils y diffusent une version simplifiée de l'architecture géorgienne anglaise et américaine du XVIIIe siècle. Au Québec, ce type d'habitation ne retient que les éléments principaux. La maison Nathaniel-Douglass est caractéristique de ces résidences par sa grande sobriété notamment dans l'encadrement des ouvertures constitué uniquement par le bâti dormant, par l'accent mis sur le volume plutôt que l'ornement, par l'épaisseur hors de l'ordinaire donnée à l'édifice, presque aussi large que long, une largeur évoquant l'espace nécessaire dans le modèle d'origine pour adjoindre des ailes latérales. La maison Nathaniel-Douglass comporte toutefois une particularité. En effet, le mur pignon de droite, profitant sans doute de la profondeur exceptionnelle de la maison, est traité comme une seconde façade. Cette dernière se compose d'un fronton à base interrompue rappelant celui d'un temple, d'une fenêtre en demi-cercle éclairant les combles, dont le pendant est visible sur l'autre mur pignon, et sa porte placée de côté.
La maison présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec la famille Douglass. Nathaniel Douglass (1754-1821) est né au Connecticut. Il entame en 1772 une lente migration vers le nord. Sa présence est notée cette année-là à Rensselear, puis à Chazy Lake en 1773 où il élève sa famille. Il se rend ensuite au Bas-Canada vers 1797, à la suite de l'achat d'une terre située dans la partie ouest de la seigneurie de Léry par son fils Nathaniel Douglass (1774-1829). Ces terres sont arpentées et concédées à partir des années 1788 par le seigneur Gabriel Christie (1722-1799). La famille Douglass figure parmi les premiers occupants de la partie ouest de Saint-Cyprien-de-Napierville, comme en témoigne l'histoire de la toponymie locale. Les environs immédiats du site de la maison Nathaniel-Douglass sont désignés tour à tour Douglasburg, Douglasville, Douglas Corner, coin Douglass, et aujourd'hui montée Douglass.
Source : Municipalité de Saint-Cyprien-de-Napierville, 2008.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison Nathaniel-Douglass liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa localisation en milieu rural, sur une voie publique formant un coude prononcé et ancien dessiné à la rencontre de la route 227 et de la montée Douglass;
- le volume de la résidence, dont le plan rectangulaire d'une largeur exceptionnelle, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre équarrie posée en assise régulière, la maçonnerie en brique des deux souches de cheminées, le bois des ouvertures et la tôle de la couverture;
- les ouvertures, dont les chambranles en bois de facture sobre, les fenêtres à battants à petits carreaux, les deux fenêtres semi-circulaires des pignons, ainsi que la porte principale sans vitrage;
- l'ornementation, dont la grande sobriété, les retours de corniche des murs pignons;
- l'annexe située à l'arrière du corps de logis principal, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits couvert de tôle à baguettes, la galerie couverte, le parement en planche à clins, les fenêtres à guillotine à grands carreaux, les planches cornières et les retours de corniche du pignon.
Informations historiques
La maison est construite au début du XIXe siècle par la famille de Nathaniel Douglass père (1754-1821). Né au Connecticut, marié une première fois à Rensselear en 1772, il arrive à Chazy Lake en 1773 où il élève sa famille. Il se rend ensuite au Bas-Canada. Des terres sont arpentées et concédées à partir des années 1788 par le seigneur Gabriel Christie (1722-1799). Nathaniel Douglass fils (1774-1829) acquiert une terre dans la seigneurie de Léry, où son père s'établit vers 1797. La famille Douglass figure parmi les premiers occupants de la partie ouest de Saint-Cyprien-de-Napierville, comme en témoigne l'histoire de la toponymie locale. Les environs immédiats du site de la maison Nathaniel-Douglass sont désignés tour à tour Douglasburg, Douglasville, Douglas Corner, coin Douglass, et aujourd'hui montée Douglass.
La maison construite pour la famille Douglass s'inspire de l'architecture résidentielle géorgienne des États-Unis. Elle n'en retient toutefois que les éléments principaux, comme c'est souvent le cas au Québec.
La maison Nathaniel-Douglass est constituée site du patrimoine en 1995. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.
Évaluation d'inventaire
Inventaire du patrimoine bâti de la MRC Les Jardins-de-Napierville (2017 - 2019) MRC Les Jardins-de-Napierville
La maison Nathaniel-Douglass témoigne de la présence dès le tournant du 19e siècle des Américains loyalistes dans la région. Les familles de Nathaniel Douglass père et fils figurent parmi les premiers occupants de la partie ouest de Saint-Cyprien-de-Napierville alors que d'autres occupants ont été maire ou conseiller municipal. Cette maison est construite par Nathaniel fils vers 1800. Elle témoigne de la maison néoclassique vernaculaire d'influence georgienne, une version modeste des villas s'inspirant de l'oeuvre de l'architecte de la Renaissance italienne, Andrea Palladio. Au lendemain de la Conquête, la présence britannique a fortement contribué à la diffusion de cette architecture. Ces bâtiments très formels sont conçus selon une symétrie rigoureuse. Haute de deux étages, la version vernaculaire est typiquement revêtue de pierre ou de bois et caractérisée par la distribution symétrique des ouvertures, la régularité du plan et par le vocabulaire classique de ses ornements. La maison est liée au cimetière Douglass et à un secteur aux toponymes liés à la famille, dont la montée Douglass, à l'angle de cette propriété. Cette maison présente une valeur d'ancienneté et d'histoire locale importantes. Elle est citée.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Les Jardins-de-Napierville
Municipalité :
- Saint-Cyprien-de-Napierville
Adresse :
- 750, montée Douglass
Latitude :
- 45° 11' 44.0"
Longitude :
- -73° 26' 54.2"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Saint-Jean | Paroisse de Saint-Cyprien | Absent | P-601 |
Références
Notices bibliographiques :
- CÔTÉ, Robert et Claude MICHAUD. Comté de Napierville : analyse du paysage architectural : étude synchronique des lieux : étude thématique de l'architecture. s.l. s.é., 1979. 110 p.
- LAFRAMBOISE, Yves. La maison au Québec : de la colonie française au XXe siècle. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2001. s.p.
- NOËL, Françoise. The Christie seigneuries : estate management and settlement in the upper Richelieu Valley, 1760-1854. Montréal, McGill-Queen's University Press, 1992. 221 p.