Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Hôtel de ville de Sainte-Anne-des-Plaines

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Sainte-Anne-des-Plaines

Date :

  • 1882 – 1883 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines est un édifice conventuel d'inspiration Second Empire construit en 1882 et 1883. Le bâtiment en pierre, de plan rectangulaire avec avancées latérales, comporte trois étages. Il est coiffé d'un toit mansardé percé de lucarnes et surmonté d'un clocheton. L'ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines est situé en retrait du boulevard Sainte-Anne sur un terrain paysager. Il se trouve au coeur de l'ancien noyau villageois de la municipalité de Sainte-Anne-des-Plaines, à proximité de l'église paroissiale, du presbytère et du cimetière.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Sainte-Anne-des-Plaines) 2004-12-14

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2004-10-12
 

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Valeur patrimoniale

L'ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'ancien couvent témoigne de la présence et de l'oeuvre de la congrégation des Soeurs de Sainte-Anne dans la municipalité de Sainte-Anne-des-Plaines. Fondée à Vaudreuil en 1850 par Esther Sureau, dit Blondin (1809-1890), la congrégation a pour mission première l'éducation des enfants pauvres des campagnes. Elle est parmi les communautés religieuses ayant fondé le plus grand nombre de couvents dans la région de Montréal et sa périphérie. Les Soeurs de Sainte-Anne sont particulièrement présentes dans les régions de Lanaudière et des Basses-Laurentides. Le couvent est construit en 1882 et 1883 à la demande de l'évêque de Montréal, Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896). Il abrite un pensionnat pour jeunes filles dirigé par la congrégation religieuse qui s'installe alors à Sainte-Anne-des-Plaines pour y enseigner. Les Soeurs de Sainte-Anne quittent le couvent de Sainte-Anne-des-Plaines en 1977 après l'avoir occupé pendant près d'un siècle. Le bâtiment est alors vendu à la municipalité qui l'utilise depuis comme hôtel de ville. L'ancien couvent témoigne de l'importance de la congrégation des Soeurs de Sainte-Anne pour la municipalité et la région de Montréal.

L'ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Au Québec, la seconde moitié du XIXe siècle et le début du siècle suivant voient la multiplication des couvents de village. Ceux-ci sont construits d'après différents modèles. Ils présentent néanmoins des caractéristiques générales, soit un plan rectangulaire ainsi que des élévations en maçonnerie (pierre ou brique) de trois ou quatre étages. Le bâtiment de Sainte-Anne-des-Plaines s'inspire d'un de ces modèles fréquemment employés entre 1881 et 1910. Le couvent de Sainte-Anne-des-Plaines est caractéristique de ce modèle par son soubassement exhaussé et couronné d'un bandeau, sa maçonnerie en pierre, la composition symétrique de sa façade, la distribution régulière de ses ouvertures, sa galerie latérale couverte et son clocheton central couronnant le toit. Il témoigne aussi de l'influence des courants stylistiques en vogue au moment de sa construction. Le couvent présente des éléments se rattachant au style Second Empire. Ce style se développe en France avec l'agrandissement du palais du Louvre (1852-1857). Il est par la suite introduit aux États-Unis, puis au Québec. Le style Second Empire est largement diffusé dans la province en raison de sa connotation française. Les édifices québécois n'en retiennent souvent que les grandes lignes. Le couvent est caractéristique de ce style par son toit mansardé percé de lucarnes et la composition symétrique de sa façade. Cependant, le couvent de Sainte-Anne-des-Plaines se démarque par son architecture élaborée.

Source : Municipalité de Sainte-Anne-des-Plaines, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa localisation au coeur de l'ancien noyau villageois de la municipalité de Sainte-Anne-des-Plaines, à proximité de l'église, du presbytère et du cimetière;
- sa localisation sur un promontoire naturel dominant la plaine;
- son volume, dont plan rectangulaire, l'élévation de trois étages (quatre niveaux habitables), le soubassement exhaussé, le toit mansardé à quatre versants, les deux avancées latérales, la galerie latérale couverte et le clocheton central couronnant le toit;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre à bossage rustique pour la façade principale, à moellon équarri pour les façades latérales et l'arrière, la pierre de taille des chaînes d'angle, du bandeau, des chambranles, la couverture en tôle du toit (tôle à baguettes pour le terrasson et en plaque pour le brisis), des cheminées et du clocheton;
- les ouvertures, dont leur distribution régulière, les fenêtres de format rectangulaire, les deux fenêtres à arc brisé des pignons des avancées latérales, les lucarnes à fronton, les lucarnes à la capucine percées d'un oculus;
- l'ornementation, dont la corniche (denticules supportés par des modillons), les sourcils des façades latérales, les chambranles, les chaînes d'angle;
- les deux souches de cheminée disposées aux extrémités du toit, les trois souches de cheminée situées sur le versant arrière de la toiture.

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Informations historiques

En février 1882, l'évêque de Montréal, Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896), publie une ordonnance concernant la construction de maisons d'enseignement à Sainte-Anne-des-Plaines. En juin, la fabrique autorise l'affectation d'une partie des fonds nécessaires pour la construction d'un couvent sur un terrain de quatre arpents. Le terrain est adjacent à celui de l'église et est donné en 1872 par le curé Charles Champoux (1818-1873). L'autre partie des fonds est déboursée par la congrégation des Soeurs de Sainte-Anne, car les soeurs viennent enseigner dans la paroisse. Fondée à Vaudreuil en 1850 par Esther Sureau, dit Blondin (1809-1890), la congrégation des Soeurs de Sainte-Anne a pour mission première l'éducation des enfants pauvres des campagnes.

Le couvent de Sainte-Anne-des-Plaines construit en 1882 et 1883 s'apparente à un modèle de couvent largement utilisé au Québec dans la dernière moitié du XIXe siècle. Le couvent est en effet caractéristique de ce type d'édifice par son plan rectangulaire, son élévation de trois étages, son soubassement exhaussé, sa maçonnerie en pierre, sa façade articulée autour d'un axe de symétrie et ses ouvertures distribuées de manière régulière, sa galerie latérale couverte et son clocheton central couronnant le toit. Le couvent s'inscrit également dans le style Second Empire par son toit mansardé à quatre versants percé de lucarnes. La corniche qui s'incline au-dessus des pignons de chacune des avancées latérales et qui comprend des sourcils sur les façades latérales en constitue une particularité.

En 1883, le curé Édouard Demers (né en 1818) donne le terrain aux soeurs, tout en se réservant l'usufruit de l'aile sud-ouest du couvent. Le curé n'y a pas habité lui-même, cependant, ses héritiers y résident jusqu'en 1899.

L'édifice est inauguré le 15 août 1883, et en septembre le couvent accueille ses premières pensionnaires.

En 1885, le curé Euclide Dugas (1840-1915) loue aux soeurs le terrain devant le couvent pour en faire un potager. Le curé offre une statue de Sainte-Anne, qui est installée au centre. La communauté en fait don à son tour à la municipalité en 1977. Aujourd'hui, cette statue est placée à l'angle est de l'édifice.

Durant la première moitié du XXe siècle, le couvent fait régulièrement l'objet de travaux d'entretien, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ainsi, le bâtiment se trouve dans un bon état de conservation. En 1922 et 1923, un caveau à fruit est construit derrière le couvent.

Entre 1950 et 1970, la principale modification apportée au couvent porte sur la démolition des balcons en bois de la façade, remplacés par des escaliers en métal. C'est aussi durant cette période que les dortoirs sont convertis en classes fermées. L'usage du couvent est alors exclusivement réservé aux soeurs qui en font leur résidence.

La congrégation des Soeurs de Sainte-Anne quitte le couvent en 1977 après avoir vendu le bâtiment à la municipalité. Cette dernière l'utilise depuis comme hôtel de ville. Les travaux du conseil municipal se déroulent aujourd'hui dans l'ancienne chapelle.

En octobre 1986, dans le cadre d'un projet de revitalisation du centre-ville, la place publique devant l'ancien couvent fait l'objet d'un réaménagement.

L'ancien couvent de Sainte-Anne-des-Plaines est cité en 2004. Il est situé sur un promontoire naturel dominant la plaine et fait partie d'un ensemble comprenant l'église paroissiale, le presbytère et un cimetière, tous cités.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Thérèse-De Blainville

Municipalité :

  • Sainte-Anne-des-Plaines

Adresse :

  • 139, boulevard Sainte-Anne

Latitude :

  • 45° 45' 36.3"

Longitude :

  • -73° 48' 56.3"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 082 038

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BLONDIN, Serge. Sainte-Anne-des Plaines : une histoire vécue, 1787-1987. Sainte-Anne-des-Plaines, s.é., 1987. 384 p.
  • DUGAS, G. Histoire de la paroisse de Sainte-Anne des Plaines : érigée sous Mgr Hubert, évêque de Québec, en l'année 1787. Montréal, Granger Frères, 1900. 207 p.
  • SARTHOU, Manon. Inventaire de couvents et collèges de village. Régions de Montréal, Laval, Lanaudière, Laurentides et Montérégie. Document de présentation. Montréal, Ministère des Affaires culturelles. Direction du patrimoine et direction de Montréal , 1991. 108 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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