Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Village gaspésien de l'Héritage britannique

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Centre d'héritage britannique de la Gaspésie

Région administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

Municipalité :

  • New Richmond

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (21)

Personnes associées (5)

Images

Carte

Description

Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie est un ensemble bâti reproduisant un village gaspésien d'origine britannique. Il comprend 21 bâtiments construits entre 1775 et 1910. Le site renferme une école, une église presbytérienne, une forge, un bureau de poste, plusieurs habitations et dépendances agricoles, ainsi qu'un phare et quelques commerces. La plupart des bâtiments présentent un plan rectangulaire, une élévation d'un à deux étages et demi, une toiture à deux versants droits, une couverture de bardeaux de cèdre et un parement en bois. L'ensemble est implanté sur un terrain fortement boisé. Son périmètre de forme rectangulaire s'étend entre le boulevard Perron Ouest et la baie des Chaleurs, sur la pointe Duthie. Le site se trouve dans un secteur rural de la ville de New Richmond.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains et à l'enveloppe extérieure des constructions qui s'y élèvent. Le périmètre du site inclut le magasin général J.-A.-Gendron, classé immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (New Richmond) 2002-04-08

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2002-02-04
 

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Valeur patrimoniale

Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le village correspond au site d'implantation des premiers colons d'origine britannique qui arrivent dans la région à la fin du XVIIIe siècle. À partir du milieu de ce siècle, des Acadiens s'installent à l'embouchure de la rivière Cascapédia. Après la Conquête, ils sont suivis par des Écossais et des Irlandais, puis par des Loyalistes qui s'établissent dans le secteur en 1784. Les descendants de ces familles de souche britannique contribuent au développement de la région au XIXe siècle. Aux environs de 1820, les frères Georges et John Duthie exploitent des moulins ainsi qu'un chantier naval à proximité de leurs propriétés. En 1833, l'Écossais William Cuthbert (1794-1854) fait construire un moulin à scie en bordure de la Petite rivière Cascapédia. Vers la moitié du siècle, il dirige aussi un chantier naval à la pointe Duthie. Ce chantier est alors l'un des plus importants en Gaspésie. La majorité des bâtiments regroupés sur le site sont construits par des propriétaires d'origine anglaise, écossaise, jersiaise, irlandaise ou galloise. L'église presbytérienne témoigne aussi de la présence de communautés protestantes dans la baie des Chaleurs. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie rappelle donc le rôle des Gaspésiens de descendance britannique dans le développement de la localité.

Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les bâtiments sont représentatifs de l'évolution de l'architecture domestique en Gaspésie entre 1775 et 1910. Les plus anciens sont la taverne Duthie (1775), la forge (1820) et la maison Duthie (1832). Ils témoignent des premières habitations construites en Gaspésie par leur volume rectangulaire, leur toiture à deux versants droits et leur charpente en pièce sur pièce. D'autres bâtiments, tels les trois magasins généraux, l'école, quelques résidences et les dépendances agricoles sont de bons exemples de l'architecture domestique vernaculaire gaspésienne, d'inspiration anglo-américaine. Ils se caractérisent par leur plan simple, l'aménagement des façades sur les murs pignons, la disposition régulière des ouvertures, les toits à deux versants droits, les couvertures et les parements de bardeaux de cèdre ainsi que par la sobriété de leur ornementation. L'église presbytérienne (1908) se distingue de ces habitations par ses ouvertures à arc brisé. Par ailleurs, l'annexe de la maison Campbell et la résidence Brown (1896) présentent en façade une lucarne-pignon. Ce genre d'ouverture percée dans le toit est très répandu dans la péninsule gaspésienne dans la seconde moitié du XIXe siècle. La maison Willet (1910) témoigne pour sa part de l'apparition de modèles à deux étages et à toit à quatre versants au tournant du XXe siècle. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie illustre donc la diversité des types architecturaux apparus entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle.

Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie présente aussi un intérêt pour ses valeurs historique et ethnologique reposant sur sa représentativité en tant que musée de plein air. Ce type de musée regroupe habituellement des bâtiments aux fonctions diverses, reconstitués ou déplacés en un lieu précis aux fins d'interprétation. Les premiers musées de plein air sont apparus en Europe du Nord à la fin du XIXe siècle. Ils naissent du besoin de conserver des traces d'un monde disparu ou en transformation. Ces musées regroupent habituellement une collection d'objets ethnographiques qui permet de reconstituer le mode de vie d'autrefois. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie regroupe 21 bâtiments historiques dont 18 sont déménagés sur le site. Des équipements de ferme et des objets domestiques témoignent également du mode de vie des premiers habitants de New Richmond.

Source : Ville de New Richmond, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie liés à ses valeurs historique, architecturale et ethnologique comprennent, notamment :
- la présence de 21 bâtiments, dont une école, une église presbytérienne, une forge, un bureau de poste, plusieurs habitations, des dépendances agricoles, un phare et quelques commerces incluant le magasin général J.-A.-Gendron;
- sa situation sur la pointe Duthie, dans un environnement fortement boisé, en milieu rural;- les volumes, dont les plans rectangulaires ou irréguliers, les élévations de un à deux étages et demi, les toits de formes variées (à deux versants droits, brisés ou à croupes), les galeries couvertes (dont certaines à deux niveaux et d'autres surmontées d'un balcon couvert) et le lanterneau de ventilation;
- les matériaux, dont les pièces de bois équarries et leur assemblage à queue d'aronde, les parements de bardeaux de cèdre, de planches verticales, de planches à feuillure bouvetées ou de planches posées à clins, les couvertures de bardeaux de cèdre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures, dont les fenêtres à arc brisé, les fenêtres rectangulaires ou carrées (à verre fixe ou à guillotine et à petits ou à grands carreaux), la fenêtre en arc en mitre flanquée de baies latérales, les lucarnes cintrées, à croupes, à deux versants ou en appentis (certaines engagées), les portes à simple ou à double vantail (certaines à imposte ou à baies latérales), les contrevents, les chambranles, les linteaux et les appuis;
- l'ornementation, dont les denticules, les mâts, les supports, les garde-corps, les planches cornières et les consoles.

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Informations historiques

Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie se situe sur la pointe Duthie, à New Richmond. Le peuplement de ce territoire remonte à l'époque du Régime français. La seigneurie de Bonaventure est concédée en 1697. À compter de 1756, plusieurs Acadiens, victimes du Grand Dérangement, s'installent à l'embouchure de la rivière Cascapédia. Après la Conquête, ils sont suivis par des Écossais et des Irlandais, puis par des Loyalistes qui s'établissent dans le secteur en 1784.

À la fin du XVIIIe siècle, la population de New Richmond est surtout anglophone et d'origine écossaise. Au XIXe siècle, la famille écossaise Carswell s'établit sur la pointe Duthie. Aux environs de 1820, les frères Georges et John Duthie exploitent des moulins à scie ainsi qu'un chantier naval à proximité de leurs propriétés également situées sur le site. Vers la moitié du XIXe siècle, l'Écossais William Cuthbert y exploite un chantier naval, nommé Shipyard Point. Celui-ci constitue l'un des plus importants chantiers en Gaspésie. L'agriculture et, dans une moindre mesure, la pêche à la morue représentent d'autres moyens de subsistance des habitants. À partir de 1888, la pointe Duthie est également connue sous le nom de Pointe-des-Gouverneurs; en effet, le gouverneur général du Canada de l'époque, Frederic Arthur Stanley (1841-1908), y fait construire une maison pour ses séjours de pêche.

Au cours du XIXe siècle, de plus en plus de Canadiens français s'installent à New Richmond et cohabitent avec les résidents d'origine britannique qui comptent toujours pour 60 pour cent de la population de la localité en 1871.

Au début du XXe siècle, Oswald Robert Willett construit sa résidence sur la pointe Duthie qui accueille, depuis plusieurs générations, des membres de sa famille. À la même époque, Henry Carswell lègue une parcelle de son lot afin d'y élever un phare qui est opérationnel de 1903 à 1914. En 1910, John Willett fait également construire sa résidence sur la pointe. Vers le milieu du XXe siècle, le secteur de New Richmond Ouest, qui inclut la pointe Duthie, demeure majoritairement anglophone.

Dans les années 1980, la population d'origine britannique ne compte plus que pour 13,9 pour cent de la population de New Richmond. En 1984, des descendants des premiers colons anglophones se regroupent à la pointe Duthie pour commémorer l'arrivée des Loyalistes deux cents ans plus tôt. Ce regroupement mène à la création du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie qui commémore l'apport de tous les groupes d'origine britannique, qu'ils soient anglais, gallois, irlandais, écossais ou jersiais, au développement de l'endroit. En 1988, 18 bâtiments de la région environnante et ayant appartenu à des familles de souche britannique sont transportés sur le site de la pointe Duthie, à proximité de la taverne Duthie et des maisons Willett et Ozzie Willett. L'année suivante, la Corporation du Village gaspésien de l'héritage britannique, responsable de la gestion du site, fait reconstruire le phare démantelé en 1918. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie accueille ses premiers visiteurs en 1989.

Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie est constitué site du patrimoine en 2002. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

MRC :

  • Bonaventure

Municipalité :

  • New Richmond

Adresse :

  • 351, boulevard Perron Ouest

Lieux-dits :

  • Pointe-Duthie

Latitude :

  • 48° 10' 57.9"

Longitude :

  • -65° 53' 26.1"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Bonaventure No 1 Canton de New Richmond Absent 26-4
27-3

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Références

Notices bibliographiques :

  • AUCLAIR, Marie-Josée et Paul LARAMÉE. La Gaspésie : ses paysages, son histoire, ses gens, ses attraits. Montréal, Éditions de l'Homme, 2003. 399 p.
  • HÉBERT, Yves. New Richmond, une histoire d'entente et de cordialité. Québec, Éditions GID, 2005. 255 p.
  • JOBIN, Jean-Marie. Histoire de New Richmond: hommage à la population. New Richmond, Ville de New Richmond, 1996. 300 p.
  • LAPOINTE, Pierre-Louis. « New Richmond ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • MÉTHÉ, Charles et Guy TREMBLAY. « Quand l'héritage britannique s'affiche ». Continuité. No 47 (1990), p. 30-31.
  • MIMEAULT, Mario. « Le village de l'héritage britannique en Gaspésie ». Institut national de la recherche scientifique. Encyclobec. Les régions du Québec : un passé et un présent à découvrir [En ligne]. http://www.encyclobec.ca/main.php?docid=213
  • TREMBLAY, Lancelot et Villes et villages d'art et de patrimoine. Village gaspésien de l'héritage britannique. Inventaire et historique par bâtiment. New Richmond, Ville de New Richmond, 2002. 22 p.

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