L'Anglicane

L'Anglicane est un ancien temple épiscopalien d'inspiration néogothique construit à partir de 1848. Cet édifice en pierre de plan rectangulaire, au chevet plat, est couvert d'un toit aux versants droits surmonté d'un clocher. Voisin d'un parc, l'édifice est situé dans un milieu urbain dense, à fonction résidentielle, constitué de nombreux bâtiments d'intérêt patrimonial. L'Anglicane est localisée dans le coeur du Vieux-Lévis, au sein de l'arrondissement municipal de Desjardins de la ville de Lévis.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Citation	Immeuble patrimonial	Municipalité (Lévis)	1999-12-06

Haut de la page

L'Anglicane présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette église figure parmi les plus anciens bâtiments du Vieux-Lévis. La plupart des 600 bâtiments d'intérêt patrimonial de ce secteur sont postérieurs au temple, ayant principalement été érigés au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Plusieurs des bâtiments antérieurs à 1850 ont été démolis ou incendiés. Les édifices aussi anciens que l'Anglicane sont donc peu nombreux dans le Vieux-Lévis. Par ailleurs, l'église, autrefois nommée Holy Trinity, témoigne de l'établissement de la communauté anglicane à Lévis à partir de 1820 et de sa pérennité. Dans le Vieux-Lévis, un seul autre lieu de culte témoigne de la présence passée de communautés de confessions autres que catholique, soit l'ancienne église presbytérienne située sur la rue Marie-Rollet. L'Anglicane demeure toutefois le seul bâtiment conservant une vocation publique.

L'Anglicane présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cet édifice est l'oeuvre d'Edward Staveley (1795-1872), architecte de renom formé en Angleterre. Les ouvertures en ogive, les évents de toit triangulaires, les contreforts angulaires, l'archivolte et les pilastres de la porte, ainsi que les murs en moellons et les composantes décoratives en pierre de taille, sont autant de caractéristiques qui font de l'Anglicane un bâtiment représentatif de l'architecture néogothique de la première moitié du XIXe siècle au Québec. Cet ancien lieu de culte a conservé plusieurs de ses caractéristiques d'origine.

Source : Ville de Lévis, 2005.

Haut de la page

Les éléments caractéristiques de l'Anglicane liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation dans un environnement urbain dense, au sein de l'arrondissement municipal de Desjardins de la ville de Lévis;
- la faible marge de recul avant;
- le site archéologique connu associé au lieu;
- le plan rectangulaire;
- le chevet plat, orné d'une série de trois fenêtres;
- le clocher plutôt court sur le toit à deux versants;
- les formes ogivales des ouvertures ainsi que la fenêtre à quatre lobes au sommet des murs pignons;
- l'archivolte et les pilastres corinthiens en pierre de taille de la porte à double vantail à panneaux de bois;
- les contreforts situés aux angles et entre les baies latérales;
- la maçonnerie en moellons de pierre calcaire;
- le cordon en pierre de taille décorant les ouvertures de la façade avant et du chevet.

Haut de la page

La ville de Lévis naît à la faveur du commerce du bois entre le Bas-Canada et l'Angleterre au début du XIXe siècle. Le secteur de la basse-ville et le coeur du Vieux-Lévis connaissent alors leurs premiers développements. Dès 1820, la communauté anglicane fait ériger un temple près de l'actuelle Anglicane. Il demeure en usage jusqu'en 1848.

La communauté anglicane décide alors de construire une église plus à l'ouest, sur la même rue. Un marché de construction est conclu à cette fin entre l'entrepreneur Simon Peters (1815-1896) et les membres de l'Église d'Angleterre, le 15 juin 1848, pour l'érection d'une église en pierre. L'architecte Edward Staveley (1795-1872) en dresse les plans et devis. L'inauguration a lieu le 7 juillet 1850; le lieu de culte n'est consacré qu'en 1865. On lui donne le nom de Holy Trinity.

Le clocher d'origine, en pierre, inscrit dans le prolongement du mur pignon, est détruit par la foudre en 1935; il est remplacé par le clocher actuel. Le bâtiment sert au culte pendant la deuxième partie du XIXe siècle et une bonne partie du siècle suivant. À la suite de sa désaffection comme temple, l'édifice est acquis par la Ville de Lévis en 1973. Deux ans plus tard, il est converti en salle de spectacles. Au début, l'édifice accueille des événements durant l'été. Par la suite, des spectacles s'y tiennent de façon régulière durant toute l'année.

Une première restauration est effectuée en 1983; un hall d'entrée en verre est alors ajouté en façade et un portique est érigé contre le mur latéral est.

L'église est citée en 1999. La propriété de l'Anglicane fait l'objet, en 2002, de fouilles et de sondages archéologiques. Des vestiges reliés au cimetière de l'ancien temple sont alors découverts dans le parc adjacent (restes humains de la période 1800-1950).

En 2002, un important projet d'agrandissement est réalisé. À l'issue d'un concours d'architecture, l'architecte montréalais d'origine roumaine Dan S. Hanganu (né en 1939) est choisi. Le parti de ce dernier consiste à agrandir l'église par l'arrière en reconstruisant, à l'identique, le chevet, tout en aménageant un corps secondaire de facture contemporaine le long du mur gouttereau ouest. Le portique en verre mis en place en 1983 est enlevé lors de la restauration du corps principal. À la suite de ces travaux, l'Anglicane peut désormais mieux répondre aux exigences contemporaines de salle de diffusion et de spectacles. Le projet culturel de l'architecte Hanganu, très respectueux des qualités architecturales de l'Anglicane, est en nomination pour les Prix d'excellence en architecture de l'Ordre des architectes du Québec de 2005.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page