Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Portage

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine du Portage

Région administrative :

  • Outaouais

Municipalité :

  • Gatineau

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (23)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial du Portage est un territoire multifonctionnel regroupant plus d'une vingtaine de bâtiments en brique et en pierre érigés dans la première moitié du XXe siècle. Le site comprend principalement des exemples d'architecture commerciale, institutionnelle et mixte. Il englobe un important tronçon de la promenade du Portage ainsi qu'une partie des rues Saint-Jacques et Leduc. Il est bordé à l'est par la rue Eddy et à l'ouest par la rue Laval. Le site patrimonial du Portage est situé dans le centre-ville de Gatineau, dans le secteur de Hull, à proximité de la rivière des Outaouais.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains et à l'enveloppe extérieure des constructions qui s'y élèvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Gatineau) 1998-06-16
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Portage présente un intérêt pour sa valeur historique. D'abord lieu de passage des Autochtones pendant des siècles, il permettait le portage des canots afin de contourner la chute des Chaudières de la rivière des Outaouais. Cet endroit devient ensuite le berceau du peuplement européen dans la région. C'est là que Philemon Wright (1760-1839) s'établit en 1800. Il fonde le village qui sera désigné sous le nom de Wrightstown jusqu'en 1875, année de l'incorporation de la cité de Hull. La communauté se développe grâce à l'agriculture et au commerce du bois. Au début du XXe siècle, le secteur connaît une importante croissance économique stimulée par la production d'électricité et de pâtes et papiers. De nombreux commerces, résidences bourgeoises et institutions apparaissent alors sur la rue Main (promenade du Portage). Le site patrimonial présente une concentration de bâtiments témoignant de sa riche histoire. Par ailleurs, les bâtiments qui s'y trouvent figurent parmi les plus vieux qui subsistent dans le secteur de Hull. Entre 1869 et 1933, Hull connaît huit incendies majeurs qui en détruisent chaque fois de grandes parties. La plupart des bâtiments qui restent sont construits au lendemain de l'incendie de 1900, qui s'avère dévastateur en détruisant la moitié de Hull et une partie d'Ottawa. Ce site évoque donc la ville de Hull au premier quart du XXe siècle telle qu'elle a été reconstruite après le Grand Feu, et les catastrophes qui ont marqué son histoire.

Le site présente aussi un intérêt pour sa valeur urbanistique. Ce site constitue une enclave du début du XXe siècle au coeur d'un réaménagement urbain des années 1970. Le site est caractérisé par sa variété des typologies de bâtiments, par la petite échelle des bâtisses (deux ou trois étages) par rapport aux édifices modernes les entourant et par l'homogénéité de l'ensemble créée grâce à la prédominance de la brique. Le site comprend des commerces, des résidences bourgeoises et des institutions évoquant le caractère multifonctionnel de ce secteur au début du XXe siècle. Le site est une portion de ce qui constituait le centre-ville de Hull. La densité du secteur, résultant notamment de l'étroitesse des lots, rappelle cette fonction urbaine.

Le site présente en outre un intérêt pour sa valeur architecturale. Le site est caractérisé par des bâtiments qui évoquent de la diversité des influences architecturales du tournant du XXe siècle dans la région outaouaise. L'ensemble regroupe des bâtiments aux fonctions résidentielles, commerciales et institutionnelles. Il comprend un édifice religieux, l'église Saint-James (1900-1901), dont l'architecture est influencée par le style néogothique. La maison Gravelle-Leduc (1905-1906) est une manifestation de l'éclectisme victorien alors en vogue et prisé des gens aisés. Par ailleurs, le site inclut des édifices abritant des commerces et des bureaux. L'architecture de ces bâtiments est représentée par l'édifice Pharand (1907 et 1927). Elle se caractérise par des volumes fonctionnels en brique qui comprennent au moins un étage en plus du rez-de-chaussée et qui sont généralement coiffés d'un toit plat. Il s'agit en outre de bâtiments ornementés qui se distinguent les uns des autres par leur vocabulaire décoratif. La Banque de Montréal (1907) est un exemple d'architecture Beaux-Arts. L'ancien cinéma Cartier (1936-1937) révèle l'influence Art Déco avec ses ornements géométriques en brique sur la façade. Le site patrimonial offre un ensemble architectural d'intérêt composé principalement de bâtiments commerciaux qui expriment leur unicité par leur ornementation.

Source : Ville de Gatineau, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Portage liés à ses valeurs historique, urbanistique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation dans un centre-ville ancien, constituant aujourd'hui une partie du centre-ville de Gatineau, à proximité de la rivière des Outaouais, dans le secteur de Hull;
- la mitoyenneté de certains bâtiments;
- l'implantation des bâtiments en bordure du trottoir;
- la présence d'édifices religieux, résidentiels, commerciaux et institutionnels;
- la prédominance des façades en brique;
- les caractéristiques de l'église Saint-James, dont le plan rectangulaire avec une abside à pans coupés, le volume en pierre coiffé d'un toit à deux versants, la tour hors-d'oeuvre, les ouvertures à arc brisé et les contreforts;
- les caractéristiques de la Banque de Montréal de style Beaux-Arts, dont le soubassement en pierre de taille, les lucarnes à frontons, l'imposante corniche en pierre et le porche d'entrée flanqué de deux colonnes doriques;
- les caractéristiques de plusieurs immeubles commerciaux tels que les édifices Pharand et Paquin, dont le volume cubique, le toit plat et l'ornementation concentrée au niveau du couronnement;
- les caractéristiques de l'ancien cinéma Cartier, dont la façade de style Art Déco avec ses ornements géométriques réalisés en brique;
- les caractéristiques de la maison Gravelle-Leduc issue du courant éclectique, dont la tourelle, le porche composé de deux colonnes classiques et surmonté d'un balcon, la fausse mansarde, la corniche ouvragée et les fenêtres en baie;
- les caractéristiques de l'édifice de la compagnie Hull Electric de style Beaux-Arts, dont le volume d'un seul étage, la corniche et son parapet, les pilastres en brique ainsi que les clés de voûte au-dessus des ouvertures.

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Informations historiques

Le lieu dit « du portage » est un ancien passage où les Autochtones portageaient leur canot. Il leur permettait de contourner la chute des Chaudières de la rivière des Outaouais. Cet endroit est ensuite devenu le berceau du peuplement européen dans la région. C'est là que Philemon Wright (1760-1839) s'établit à 1800. Il fonde le village qui sera désigné sous le nom de Wrightstown (ou Wrightville) jusqu'en 1875, année de l'incorporation de la cité de Hull. La communauté se développe rapidement grâce à l'agriculture et au commerce du bois. En 1880, Hull est le troisième centre urbain du Québec.

Au cours du XIXe siècle, plusieurs incendies menacent le développement de Hull. Le premier survient peu de temps après la fondation de Wrightstown, soit en 1808. La conflagration détruit, entre autres, le moulin à farine et ses réserves, le moulin à scie ainsi qu'un grand nombre de planches et de madriers. D'autres incendies surviennent en 1869, 1875, 1880 et 1886, causant des dommages considérables. Toutefois, la plus importante conflagration de l'histoire de Hull a lieu le 26 avril 1900. Le feu a pris naissance dans une maison de la rue Chaudière (actuelle rue Saint-Rédempteur); il se propage rapidement aux résidences voisines. En moins de 45 minutes, les flammes ravagent une partie des rues Chaudière, Wright, Wellington et Main (actuelle promenade du Portage). L'incendie n'épargne pas les industries de la ville et détruit notamment les cours à bois de la compagnie E. B. Eddy, celles de la Hull Lumber, la manufacture de papier ainsi que l'usine d'allumettes Eddy. Plusieurs commerces et institutions, dont le bureau d'enregistrement, le palais de justice et une partie de la prison, sont également touchés. Le Grand Feu détruit la moitié de Hull et une partie d'Ottawa, ce qui représente environ 1300 bâtiments sur une superficie de 111,5 hectares.

Au début du XXe siècle, la reconstruction de la ville s'accompagne d'une importante croissance économique stimulée par la production d'électricité et de pâtes et papiers. Un grand nombre de commerces, de résidences bourgeoises et d'institutions apparaissent alors sur la rue Main (actuelle promenade du Portage). L'un des premiers bâtiments reconstruits à la suite du Grand Feu est l'église Saint-James, érigée en 1900 et en 1901 dans le style néogothique. Au cours des années suivantes, plusieurs bâtiments sont construits sur la Main et sur les rues transversales. Ils ont une fonction résidentielle, commerciale, institutionnelle ou encore industrielle. On y retrouve notamment la maison Gravelle-Leduc (1905-1906), la Banque de Montréal (1907), l'édifice Pharand (1907 et 1927), l'édifice de la compagnie Hull Electric (1908), l'édifice Paquin (1929-1930) et le cinéma Cartier (1936-1937).

Le site du patrimoine du Portage est constitué en 1998. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Outaouais

MRC :

  • Gatineau

Municipalité :

  • Gatineau

Adresse :

  • promenade du Portage

Lieux-dits :

  • Hull

Localisation informelle :

Le site s'étend de part et d'autre de la Promenade du Portage entre les rues Eddy et Laval.

Latitude :

  • 45° 25' 31.5"

Longitude :

  • -75° 43' 5.2"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BRAULT, Lucien. Hull 1800-1950. Ottawa, Les Éditions de l'Université d'Ottawa, 1950. 262 p.
  • LAPOINTE, Pierre-Louis. L'île de Hull. Une promenade dans le temps. Québec, Les Éditions GID, 2004. 205 p.
  • OUIMET, Raymond. Une ville en flamme. Hull (Québec), Vents d'Ouest, 1997. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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