Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Braemar

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Westmount

Date :

  • 1847 (Construction)
  • après 1901 – avant 2000 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))

Éléments associés

Personnes associées (8)

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Carte

Description

La maison Braemar est une luxueuse demeure bourgeoise érigée en 1847. La résidence en pierre grise et en brique est peinte en blanc et gris pâle. Elle présente un plan rectangulaire presque carré à deux étages et demi et est coiffée d'un toit en pavillon formant des avant-toits. Une galerie à deux niveaux, couverte par ces avant-toits, ceinture l'édifice sur les quatre côtés. La maison Braemar se situe dans un environnement boisé, sur une légère éminence, dans la ville de Westmount.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
  • 9 - Terrain notable
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1984-02-22
 

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Valeur patrimoniale

La maison Braemar présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale liée à sa représentativité par rapport à un type d'architecture résidentielle bourgeoise, le cottage Regency. La demeure incarne ce type, diffusé au Québec entre 1820 et 1880, par son plan presque carré et son toit en pavillon bas percé de hautes souches de cheminée. Le cottage Regency, apparu durant la régence du futur roi George IV (1811-1820), se rattache au courant pittoresque. Cette approche esthétique préconise la communion avec la nature en faisant appel à la sensibilité et aux émotions, un objectif qui se reflète entre autres dans la galerie couverte, les grandes fenêtres et l'implantation en retrait de la voie publique dans un environnement boisé. La galerie et les fenêtres contribuent à l'intégration de la résidence dans son cadre naturel. La maison Braemar évoque aussi l'influence néoclassique. Celle-ci s'exprime notamment par l'ornementation classique et le portail avec imposte et baies latérales. Les deux étages du bâtiment ainsi que ses grandes dimensions le distinguent des autres cottages, lui donnant l'apparence d'une villa. La maison Braemar est l'un des rares cottages Regency qui subsistent dans la région de Montréal. Ce type d'habitation se retrouve maintenant surtout dans l'est du Québec.

La maison Braemar présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. D'une part, la demeure témoigne de la transformation de la ville de Westmount au milieu du XIXe siècle. Les exploitations agricoles qui occupaient alors le territoire sont progressivement remplacées par de vastes résidences bourgeoises, comme la maison Braemar. D'autre part, plusieurs hommes d'affaires prospères de Montréal ont habité cette demeure au cours de son histoire. Parmi eux figurent John Eadie, actuaire au siège social de la Saving Bank de Montréal, Thomas Carie Panton, commerçant en vins et en alimentation ainsi que Peter Alfred Thompson (mort en 1958), administrateur de plusieurs compagnies et vice-président de la Nesbitt Thompson and Company Limited. La maison Braemar présente donc un intérêt historique en raison de son association avec ces personnalités et comme témoin du mode de vie de leur groupe social.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Braemar liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, entre autres :
- sa situation dans un environnement boisé, sur une légère éminence, dans la ville de Westmount;
- le volume, dont le plan rectangulaire presque carré, l'élévation de deux étages et demi, le toit en pavillon, les avant-toits couvrant la galerie et les avancés latérales de la façade sud;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre au rez-de-chaussée et en brique au deuxième étage couverte d'un crépi, la couverture en tôle à baguettes et les éléments architecturaux en bois (ouvertures et ornementation);
- les ouvertures, dont la porte à arc surbaissé avec baies latérales et imposte, les portes-fenêtres à ouverture cintrée, les fenêtres à guillotine et à grands carreaux au rez-de-chaussée, les fenêtres à battants et à grands carreaux au deuxième étage ainsi que les six lucarnes à pignon groupées par paires;
- la galerie à deux niveaux ceinturant l'édifice sur quatre côtés;
- l'ornementation, dont les piliers supportant une grande lambourde faisant office d'architrave ainsi qu'une corniche ornée de consoles au premier niveau de la galerie, les poteaux (dont certains jumelés aux angles) reposant sur les piliers, la balustrade avec sa large main courante, les chambranles moulurés des fenêtres du rez-de-chaussée et les pilastres corniers;
- les deux hautes souches de cheminée en pierre;
- les composantes de l'intérieur, dont les planchers en chêne et en bois franc, les boiseries (plinthes, cimaises et corniches), les chambranles et les volets ainsi que les ordres antiques et le plafond à caissons du salon.

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Informations historiques

John Eadie et William Footner père acquièrent un vaste terrain aux environs de Montréal d'Asa Goodenaugh en 1846. Eadie est actuaire au siège social de la Saving Bank de Montréal, alors que Footner est commerçant en vins et en alimentation. Les deux hommes, qui appartiennent à l'élite anglophone de Montréal, se partagent le lot. L'année suivante, chacun se fait bâtir une luxueuse résidence accompagnée de dépendances et entourée d'aménagements paysagers. La maison Braemar, résidence d'Eadie, subsiste.

Eadie vend sa propriété à John Redpath (1796-1869) en 1850. L'homme d'affaires la cède l'année même au marchand de Montréal T. C. Morgan, qui l'occupe jusqu'en 1866. Eliza Lane Ross acquiert alors la demeure et la nomme « Braemar », vraisemblablement en l'honneur d'une résidence de la reine Victoria en Écosse. Madame Ross conserve l'immeuble jusqu'en 1880. Il passe ensuite entre plusieurs mains. Il appartient notamment à Thomas Carie Panton, commerçant en vins et en alimentation. Peter Alfred Thompson (mort en 1958), administrateur de plusieurs compagnies et vice-président de la Nesbitt Thompson and Company Limited, en est propriétaire de 1924 à 1958.

La maison Braemar subit des transformations au XXe siècle. L'espace intérieur est modifié par la division du hall d'entrée et le déplacement de l'escalier principal. Une troisième avancée est ajoutée à la façade est. La modification la plus importante concerne la subdivision du terrain. Trois maisons sont érigées en bordure du lot et masquent l'immeuble depuis la voie publique. De plus, l'entrée principale est déplacée de la façade sud à la façade est de l'édifice.

La maison Braemar est reconnue en 1984. Elle est devenue classée à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Westmount

Adresse :

  • 3219, The Boulevard

Latitude :

  • 45° 29' 28.011"

Longitude :

  • -73° 36' 0.957"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 886 069 Ptie

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LAFRAMBOISE, Yves. Maison Braemar, The Boulevard, Westmount. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1981. 85 p.
  • NOPPEN, Luc. « Maison Braemar ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 158-159.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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