Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Presbytère de Saint-Georges

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Presbytère Saint-Georges

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Cacouna

Date :

  • 1835 – 1841 (Construction)
  • 1888 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission curiale)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Presbytères et bâtiments associés > Presbytères)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Personnes associées (5)

Carte

Description

Le presbytère de Saint-Georges est une résidence à caractère religieux érigée de 1835 à 1841. La maison curiale en pierre présente un plan rectangulaire, un soubassement surhaussé et une élévation d'un étage et demi. Le bâtiment est coiffé d'un toit à deux versants droits interrompus par des lucarnes-frontons centrales. Les murs pignons, dont un est couvert de planches horizontales, se terminent par des murs coupe-feu. Une galerie longe le mur est. Un tambour est adossé à l'arrière du bâtiment. Le presbytère de Saint-Georges est implanté perpendiculairement à la voie publique, sur un terrain au relief peu accusé planté de quelques arbres. Le presbytère se situe dans le noyau villageois de la municipalité de Cacouna.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Le presbytère se trouve à proximité de l'église de Saint-Georges, aussi classée.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1957-01-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

Le presbytère de Saint-Georges présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La maison curiale rappelle l'évolution de la paroisse de Saint-Georges. Une première chapelle et une annexe servant de presbytère sont érigées à Cacouna vers 1810. La paroisse de Saint-Georges est érigée canoniquement en 1825. L'autorisation de construire un nouveau lieu de culte et une nouvelle maison curiale est obtenue dès 1830, mais aucun édifice n'est érigé en raison d'un désaccord sur le choix de l'emplacement. En 1834, le nouveau curé de la paroisse, Édouard Quertier (1796-1872), décide d'agrandir la chapelle en transformant le logement du curé en sanctuaire et en sacristie. La construction à proximité du lieu de culte d'un nouveau presbytère en pierre commence l'année suivante. Les travaux, réalisés par le maçon Germain Petit dit Saint-Pierre et le charpentier-menuisier Joseph Rouleau, sont terminés en 1841. Une église en pierre est finalement érigée quelques années plus tard, de 1845 à 1848. Le presbytère de Saint-Georges constitue l'un des plus anciens édifices du noyau institutionnel de Cacouna. Il est donc un témoin important de l'histoire de cette municipalité organisée autour des bâtiments religieux.

Le presbytère de Saint-Georges présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La maison curiale est un exemple représentatif des résidences d'influence néoclassique construites au Québec dans la première moitié du XIXe siècle. Ce style apparaît en Europe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il est introduit au Québec par les architectes et les entrepreneurs britanniques et est également diffusé grâce aux traités et aux livres de modèles. Appliqué à l'architecture résidentielle, il se caractérise essentiellement par l'emploi du vocabulaire classique, dans des formes simples. L'architecture domestique québécoise du début du XIXe siècle conserve des caractéristiques de la tradition française, telles que les murs coupe-feu surmontés de larges souches de cheminées, tout en intégrant des éléments issus du néoclassicisme. La maison curiale constitue un exemple de cette influence, notamment par la disposition régulière des ouvertures en façade, les lucarnes-frontons centrales et le portail composé de pilastres et d'un fronton. Par ailleurs, plusieurs éléments menuisés intérieurs datant de cette période ont été conservés tels que des plinthes, des portes, des plafonds lambrissés, des manteaux de cheminée ainsi qu'un escalier tournant à balustres menant du rez-de-chaussée aux combles. Le presbytère de Saint-Georges témoigne donc de l'utilisation du vocabulaire classique dans les résidences à caractère religieux du XIXe siècle.

Le presbytère de Saint-Georges présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs architecturale et historique liées à sa représentativité par rapport à ce type de résidence à caractère religieux. Dans les paroisses du Québec, le presbytère est essentiellement la demeure du curé, personnage influent représentant l'évêque et l'Église. Le rez-de-chaussée, répondant aux fonctions publiques, compte habituellement un bureau où sont reçus les fidèles. L'étage supérieur est doté d'un caractère plus privé et abrite généralement les chambres du curé, du vicaire, ainsi que celles réservées à l'évêque et aux visiteurs de passage. L'intérieur du presbytère de Saint-Georges est réaménagé en 1888 pour maximiser l'espace habitable. Le sous-sol a été creusé afin d'y installer des espaces de service tels que la cuisine et la salle à manger. Des lucarnes ont également été percées dans le versant du toit de la façade afin de mieux éclairer les combles. Les grandes dimensions du presbytère de Saint-Georges et son ornementation soignée rappellent le caractère prestigieux recherché dans l'élaboration de ce type d'édifice afin de marquer l'importance de sa fonction.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du presbytère de Saint-Georges liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation perpendiculaire à la voie publique sur un terrain au relief peu accusé planté de quelques arbres, dans le noyau villageois;
- sa localisation dans un ensemble religieux catholique aussi composé de l'église de Saint-Georges, d'un cimetière, d'une maison du sacristain et d'une salle communautaire;
- son volume, dont le plan rectangulaire, le soubassement surhaussé, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits interrompus par des lucarnes-frontons centrales, la galerie latérale ainsi que le tambour adossé à l'arrière du bâtiment;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, le parement en planches horizontales, la couverture en tôle à la canadienne ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois ou en fer;
- les ouvertures, dont la porte à carreaux et à panneaux encadrée de baies latérales et d'une imposte vitrée, les fenêtres à petits carreaux, les fenêtres en éventail, les lucarnes à pignon ainsi que les soupiraux (certains dotés d'étripe-chats);
- l'ornementation, dont le portail composé de pilastres surmontés d'un fronton, les chambranles, la corniche moulurée ainsi que le garde-corps;
- les murs coupe-feu, supportés par des corbeaux et surmontés de larges souches de cheminées;
- la plaque portant l'inscription « 1836 »;
- l'escalier en pierre;
- les éléments menuisés d'origine, dont les plinthes, les portes, les plafonds lambrissés, les manteaux de cheminée ainsi que l'escalier tournant à balustres menant du rez-de-chaussée aux combles.

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Informations historiques

Le presbytère de Saint-Georges est situé sur le territoire de l'ancienne seigneurie Leparc concédée en 1673. Les premiers colons s'établissent dans le secteur de l'actuelle municipalité de Cacouna vers 1750 ou 1765. Les résidents de l'endroit assistent d'abord aux célébrations religieuses dans les paroisses de L'Isle-Verte et de Trois-Pistoles. À partir de 1789, des messes sont occasionnellement célébrées à Cacouna dans une résidence privée. En 1809, les habitants du secteur adressent une requête à l'évêque de Québec, Mgr Joseph-Octave Plessis (1763-1825), pour obtenir l'autorisation de construire un lieu de culte. La desserte est placée sous le vocable de Saint-Georges à la demande de Malcolm Fraser (1733-1815), père du seigneur de Rivière-du-Loup, Alexandre Fraser (1763-1837). Une chapelle en bois est érigée vers 1810 et un bâtiment servant de logement au curé y est annexé. L'ensemble est construit sur un petit coteau et le village s'organise rapidement autour de ce noyau religieux.

La paroisse de Saint-Georges est érigée canoniquement en 1825. Dès 1830, des requêtes sont adressées à l'évêque de Québec pour demander la construction d'une nouvelle église. Une demande de soumission pour la construction d'un lieu de culte et d'un presbytère est publiée en 1832, mais aucun édifice n'est érigé en raison d'un désaccord sur le choix de l'emplacement. En 1834, Édouard Quertier (1796-1872) est nommé curé de la paroisse. Dès son arrivée, il fait agrandir la chapelle en transformant le presbytère en sanctuaire et en sacristie. L'année suivante, le maçon Germain Petit dit Saint-Pierre et le charpentier-menuisier Joseph Rouleau sont engagés pour construire un nouveau presbytère en pierre. La première pierre est posée le 22 juillet 1835. Une annexe est érigée à l'arrière du bâtiment en construction pour loger temporairement le curé. Les travaux sont terminés en 1841. L'église en pierre est érigée quelques années plus tard, de 1845 à 1848.

En 1888, le curé de la paroisse, Majorique Bolduc (1842-1926), décide de rendre le presbytère plus fonctionnel. Plusieurs transformations sont alors effectuées par l'entrepreneur Louis-Arsène Cloutier pour accroître l'espace habitable. Le sous-sol est creusé pour augmenter la hauteur de l'étage du soubassement de deux mètres et des lucarnes sont percées dans le versant avant du toit pour mieux éclairer les combles. L'annexe arrière construite pour le curé Quertier qui abritait une cuisine est démantelée et remplacée par un tambour vitré. La menuiserie des ouvertures est aussi refaite et une galerie est ajoutée sur trois côtés. Plusieurs éléments menuisés de l'intérieur d'origine sont néanmoins conservés, tels que des plinthes, des portes, des plafonds lambrissés, des manteaux de cheminée ainsi qu'un escalier tournant à balustres menant du rez-de-chaussée aux combles.

En 1915, la couverture en bardeaux de cèdre est remplacée par une couverture en tôle à la canadienne. En 1953, les galeries sont retirées, à l'exception de celle située du côté est. Un escalier de pierre est alors érigé pour mener à l'entrée principale.

Le presbytère de Saint-Georges est classé en 1957. Le bâtiment n'est plus utilisé comme maison curiale.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Rivière-du-Loup

Municipalité :

  • Cacouna

Adresse :

  • 455, rue de l'Église

Lieux-dits :

  • Saint-Georges-de-Cacouna

Latitude :

  • 47° 54' 55.509"

Longitude :

  • -69° 29' 56.702"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 135 858

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DIONNE, Lynda et Georges PELLETIER. Découvrir Cacouna, ses lieux-dits et ses circuits : guide d'interprétation du patrimoine culturel. Cacouna, Épik, 2008. 96 p.
  • DIONNE, Lynda. Cacouna, les randonnées du passé : guide d'interprétation du patrimoine. Québec, Éditions Continuité, 1995. 72 p.
  • EAST, Marie. À la découverte de biens patrimoniaux exceptionnels : Saint-Pascal-de-Kamouraska, Cacouna, Sainte-Luce-sur-Mer. Québec, Ministère des Affaires culturelles, Direction régionale de l'Est du Québec, 1986. 21 p.
  • LEBEL, Réal. Au pays du porc-épic : Kakouna, 1673, 1825, 1975. s.l. Comité des fêtes de Cacouna, 1975. 296 p.
  • LÉONIDOFF, Georges-Pierre. « Presbytère ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 508.

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