Académie d'Eaton Corner
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Hôtel de ville d'Eaton Corner
Région administrative :
- Estrie
Municipalité :
- Cookshire-Eaton
Date :
- 1864 (Construction)
- vers 1872 (Réaménagement intérieur)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine institutionnel et civil
Usage :
- Services et institutions (Écoles primaires et secondaires)
Patrimoine immobilier associé (2)
Fait partie de :
Autres biens associés :
- Église d'Eaton Corner - Composante d'un même ensemble civique
Plaques commémoratives associées (1)
Carte
Description
L'académie d'Eaton Corner est un bâtiment institutionnel érigé en 1864. L'édifice de plan rectangulaire, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits et un clocheton surmonte le faîte en façade. L'académie se situe en bordure de la rue principale, dans le secteur Eaton Corner de la municipalité de Cookshire-Eaton.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment, et pas au terrain.
L'académie fait partie d'un site patrimonial cité. Elle est par ailleurs située à proximité de l'église d'Eaton Corner, aussi classée.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
2 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois
Saillies :
- Cheminée
- Clocheton
- Escalier
- Galerie
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Tôle profilée
Porte principale :
- bois, à panneaux, à baies latérales
Autre(s) porte(s) :
- métallique, à battants
- métallique, à battants
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À guillotine, à carreaux
Éléments architecturaux :
- Boiserie ornementale
- Chambranle
- Entablement
- Pilastre
- Planche cornière
- Portail
- Retour de l'avant-toit
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1963-12-12 |
Catégories de conservation
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Citation | Situé dans un site patrimonial | Municipalité (Cookshire-Eaton) | 2010-07-05 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
L'académie d'Eaton Corner présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme témoin privilégié du réseau scolaire anglophone établi dans les Cantons-de-l'Est au XIXe siècle. Au début de ce siècle, la population des Cantons-de-l'Est comprend beaucoup d'habitants venus de la Nouvelle-Angleterre, qui attachent une grande importance à l'éducation. Profitant de la législation scolaire du Bas-Canada, dont la Loi sur l'instruction royale pour l'avancement des sciences (1801) et la Loi des écoles de syndics (1829), la population anglophone des Cantons-de-l'Est instaure un réseau qui comporte des écoles primaires, des académies et même une université. Les académies comme celle d'Eaton Corner préparent les candidats au brevet, obligatoire pour enseigner dans les écoles publiques depuis 1852. Les Cantons-de-l'Est se distinguent par un taux de fréquentation scolaire plus élevé que le reste de l'actuel territoire du Québec au XIXe siècle. Le caractère non confessionnel de la loi scolaire de 1801 respecte la diversité religieuse de sa population anglophone et cette loi y est mieux accueillie que dans le reste du Bas-Canada. L'académie d'Eaton Corner évoque donc la grande place occupée par l'enseignement dans les communautés anglophones du sud du Québec au XIXe siècle. Par ailleurs, le bâtiment remplit plusieurs fonctions parallèlement à sa fonction éducative. Il loge d'abord une Cour des commissaires de 1870 à 1872. L'étage est ensuite aménagé pour abriter la salle du conseil municipal en 1872. À la suite de la fermeture de l'académie, l'édifice est acquis par la municipalité, en 1889. En plus de servir d'hôtel de ville pendant plus de cent ans, il accueille des rassemblements comme des danses et des spectacles. L'ancienne académie continue ainsi à jouer un rôle de premier plan au sein de la communauté.
L'académie d'Eaton Corner présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette académie s'inspire de l'architecture vernaculaire de la Nouvelle-Angleterre, influencée par l'architecture néoclassique, dans sa variante néogrecque. Ce type architectural, qui est popularisé notamment par Minard Lefever (1798-1854), connaît une grande diffusion en Nouvelle-Angleterre dans les années 1830 et 1840. Inspiré des temples grecs, il n'en retient habituellement que les éléments essentiels. Cette influence se reconnaît dans l'aménagement de la façade dans un des murs pignons de l'académie, dans les retours de corniche formant une amorce de fronton et dans le portail et les planches cornières. Le canton de Compton, où se situe l'académie d'Eaton Corner, compte plusieurs résidences et édifices du XIXe siècle qui témoignent de cette influence.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de l'académie d'Eaton Corner liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la voie publique, sur un terrain dénivelé au coeur du secteur d'Eaton Corner;
- sa localisation dans un ensemble institutionnel composé notamment d'une église congrégationaliste (aussi classée);
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi en avant et de trois étages à l'arrière, le toit à deux versants droits ainsi que le clocheton à base carrée surmontant le faîte avant du toit;
- les matériaux, dont la charpente de bois, le parement de planches à clins, le solage en pierre, la couverture en tôle ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures disposées symétriquement, dont les fenêtres rectangulaires à petits carreaux et les portes à panneaux;
- les éléments ornementaux, dont le portail composé de pilastres et d'un entablement, les retours de corniches, les planches cornières à chapiteau et les chambranles;
- la souche de cheminée en brique.
Informations historiques
Au début du XIXe siècle, la population des Cantons-de-l'Est comprend de nombreux habitants venus de la Nouvelle-Angleterre. Ceux-ci attachent une grande importance à l'éducation. Profitant de la législation scolaire du Bas-Canada, dont la Loi sur l'instruction royale pour l'avancement des sciences (1801) et la Loi des écoles de syndics (1829), la population anglophone des Cantons-de-l'Est instaure un réseau scolaire qui comporte des écoles primaires, des académies et même une université. Les Cantons-de-l'Est se distinguent par un taux de fréquentation scolaire plus élevé que le reste de l'actuel territoire du Québec au XIXe siècle.
En 1863, trente citoyens s'associent afin d'établir une académie à Eaton Corner. Ils cherchent également à relancer le développement économique du village, qui connaît alors un ralentissement au profit des villages voisins. L'académie ouvre ses portes en 1864. Elle prépare les candidats au brevet, obligatoire pour enseigner dans les écoles publiques depuis 1852. L'académie d'Eaton Corner, qui s'inscrit dans un réseau scolaire complet, évoque donc la grande place occupée par l'enseignement dans les communautés anglophones du sud du Québec au XIXe siècle.
Le bâtiment remplit plusieurs fonctions au cours de son histoire, parallèlement à sa fonction éducative. Il loge d'abord une Cour des commissaires de 1870 à 1872. L'étage est ensuite aménagé pour abriter la salle du conseil municipal en 1872. À la suite de la fermeture de l'académie, l'édifice est acquis par la municipalité, en 1889. En plus de servir d'hôtel de ville pendant plus de cent ans, il accueille des rassemblements comme des danses et des spectacles. L'ancienne académie continue ainsi à jouer un rôle de premier plan au sein de la communauté.
L'académie d'Eaton Corner est classée en 1963.
Emplacement
Region administrative :
- Estrie
MRC :
- Le Haut-Saint-François
Municipalité :
- Cookshire-Eaton
Adresse :
- 375, route 253
Lieux-dits :
- Eaton Corner
Latitude :
- 45° 21' 52.346"
Longitude :
- -71° 35' 51.46"
Désignation cadastrale :
- Lot 4 487 731
Références
Notices bibliographiques :
- CARON, Fernand. « Hôtel de ville et vieille église d'Eaton ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 483-484.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.