Chapelle Saint-Joseph-du-Lac
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Chapelle Saint-Joseph
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Fossambault-sur-le-Lac
Date :
- 1902 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)
Personnes associées (3)
- Tessier, Jules (1852 – 1934)
- Barnard, Frances Mathilde (1859 – 1938)
- Nesbitt, Edmund T. - Constructeur(-trice)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
La chapelle Saint-Joseph-du-Lac est un lieu de culte de tradition catholique construit en 1902. Le bâtiment en bois présente un plan rectangulaire terminé par une abside à pans coupés partiellement incluse dans une annexe implantée perpendiculairement au volume principal. Les murs de long pan sont rythmés de contreforts, et celui du côté de la route comporte un clocher-porche à l'une des extrémités. Le bâtiment est coiffé d'un toit à deux versants droits en bardeau de bois. La chapelle Saint-Joseph-du-Lac est située sur un promontoire naturel qui compte de grands arbres matures, dans la municipalité de Fossambault-sur-le-Lac.
Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Fossambault-sur-le-Lac) | 1998-05-04 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La chapelle Saint-Joseph-du-Lac présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La chapelle Saint-Joseph-du-Lac s'inscrit d'abord dans le courant de l'architecture néogothique. Elle est construite en 1902 par E.T. Nesbitt, un important entrepreneur de Québec. Ce style préconise un retour à l'architecture médiévale. Il fait son apparition à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre, et est d'abord utilisé par l'Église anglicane, surtout après 1820. L'architecture gothique est associée, selon les théoriciens de l'époque, au christianisme. Les formes classiques, quant à elles, trouvent leur origine dans l'ère préchrétienne. Le néogothique est diffusé rapidement dans les communautés anglicanes d'autres pays, dont le Canada. Il est également utilisé par les autres communautés religieuses comme les catholiques. La chapelle Saint-Joseph-du-Lac est caractéristique de l'architecture néogothique par l'asymétrie de son plan, son clocher-porche avec sa flèche à égouts retroussés et ses fenêtres en arc brisé. Par ailleurs, l'intégration de la chapelle à son site porte la marque du courant pittoresque. Né en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, ce courant témoigne de l'engouement des Anglais pour les jardins imitant les paysages naturels. Il met l'accent sur les liens entre l'architecture et la nature. La chapelle Saint-Joseph-du-Lac est caractéristique de ce mouvement notamment par son implantation sur un promontoire naturel entouré d'arbres matures et dominant le lac, ainsi que par le choix du style architectural.
La chapelle Saint-Joseph-du-Lac présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La chapelle est l'un des rares témoins des débuts de la villégiature au lac Saint-Joseph. La villégiature se développe aux alentours du lac Saint-Joseph à la fin du XIXe siècle, grâce à l'implantation d'une voie ferrée reliant Québec au lac Saint-Jean. En 1896, le notaire Cyprien Labrecque se fait construire une résidence d'été près du lac Saint-Joseph. Il inaugure une mode qui est bientôt suivie par plusieurs notables de la ville de Québec. Ces derniers offrent le terrain et les fonds nécessaires à l'érection de la chapelle en 1902. La chapelle s'intègre harmonieusement à son environnement notamment par son architecture et ses anciennes marches en pierre incrustées dans la pente gazonnée. Ce détail dans l'aménagement témoigne de l'attention apportée à préserver la beauté de ce paysage bucolique.
Source : Municipalité de Fossambault-sur-le-Lac, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la chapelle Saint-Joseph-du-Lac liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- le volume, dont la nef de plan rectangulaire, l'abside à pans coupés, la sacristie englobant une partie de l'abside;
- les matériaux, dont le parement en bardeau de bois peint en blanc, la couverture en bardeau de bois;
- le clocher-porche, dont sa disposition à l'extrémité d'un des longs pans, son portail inscrit dans un arc brisé coiffé d'un petit toit à fronton orné, sa chambre des cloches au deuxième niveau et sa flèche terminée par une croix;
- les ouvertures, dont les fenêtres à arc brisé, les fenêtres à réseaux polylobés, les portes en bois;
- l'ornementation, dont les chambranles de factures simples, les boiseries au-dessus des ouvertures, les contreforts, les motifs de croix celtique, de trèfles et de quatrefeuilles;
- sa situation sur un promontoire naturel dominant le lac Saint-Joseph;
- les marches en pierre dans la pente gazonnée.
Informations historiques
Les premiers villégiateurs arrivent dans la région du lac Saint-Joseph en 1869, à la suite de l'implantation d'une ligne de chemin de fer entre Québec et le lac Saint-Jean. Cette voie ferrée permet alors de relier le quartier Saint-Sauveur de Québec à l'actuel Shannon, au sud-est du lac. En 1902, la compagnie qui exploite le chemin de fer reçoit l'autorisation du gouvernement de bâtir des hôtels le long de sa ligne. Le « Lake St Joseph Hotel » est alors construit au sud du lac Saint-Joseph. Il s'agit d'un établissement réputé, fréquenté l'été par la bourgeoisie de Québec, de Montréal et même des États-Unis. Un petit bateau à vapeur transportant les villégiateurs et touristes relie la gare à l'hôtel. Un incendie détruit cet hôtel en 1928.
En 1896, le notaire Cyprien Labrecque se fait construire une résidence d'été près du lac Saint-Joseph. Il inaugure une mode qui est bientôt suivie par plusieurs notables de la ville de Québec, notamment par Jules Tessier (1852-1934), député libéral de Portneuf à l'Assemblée législative de la province de Québec. L'église du village de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier dessert les catholiques s'établissant à proximité du lac Saint-Joseph. Elle est toutefois située, de l'avis des villégiateurs, trop loin du lac Saint-Joseph. Aussi Jules Tessier et son épouse, Frances Mathilda Barnard, obtiennent la permission d'avoir une chapelle dans leur villa à l'été 1901. Les catholiques peuvent ainsi assister à la messe dominicale sans avoir à se déplacer jusqu'à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.
C'est durant ce même été 1901 que Frances Mathilda Barnard aidée de l'épouse du docteur Coote organise un concert afin de ramasser des fonds pour la construction d'un véritable lieu de culte. La chapelle Saint-Joseph-du-Lac est érigée en 1902 sur un terrain offert par Frances Mathilda Barnard. Situé à proximité de la villa des Tessier, son emplacement domine le lac.
La chapelle est bâtie par E.T. Nesbitt. Ce dernier prend soin d'implanter la chapelle de sorte que son porche-clocher soit repérable de loin. Un article du journal « Le Soleil », paru le 30 juin 1902, fait état de la bénédiction solennelle de la chapelle à laquelle assiste une partie de l'élite de Québec. Celle-ci était ensuite conviée à un banquet à l'hôtel voisin. Frances Mathilda Barnard et Jules Tessier président cette réception.
La chapelle sert au culte jusqu'en 1994. Elle est vendue en 1997 à la municipalité de Fossambault-sur-le-Lac. Cette dernière la restaure et lui donne une vocation culturelle et touristique.
La chapelle Saint-Joseph-du-Lac est citée en 1998. Le dégagement, en 2006, de son ancien escalier en pierre calcaire permet de redonner au site son aspect bucolique d'autrefois.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- La Jacques-Cartier
Municipalité :
- Fossambault-sur-le-Lac
Adresse :
- 6160, route de Fossambault
Latitude :
- 46° 53' 25.8"
Longitude :
- -71° 36' 43.9"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Portneuf | Paroisse de Sainte-Catherine | Absent |
682-1-P
682-NS |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BOILARD, Dorothée. Les charmes de Fossambault-sur-le-lac. Québec, Éditions l'ardoise, 1995. 149 p.
- POTVIN, Damase. Fossambault : Lac St-Joseph, Valcartier, Ste-Catherine, Duchesnay, Lac Sergent, Lac des Sept Îles. Québec, 1946. 144 p.