Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Oratoire Saint-Joseph

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Lac-au-Saumon

Date :

  • 1921 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Autres lieux de culte populaire)

Éléments associés

Personnes associées (1)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'oratoire Saint-Joseph est un petit édifice religieux de tradition catholique érigé en 1921. Le bâtiment couvert de planches horizontales comporte une nef de plan rectangulaire et un choeur plus étroit prolongé par une sacristie. La façade à pignon comprend un portail surmonté d'une verrière. Un clocher coiffe le centre du faîte. L'église est située sur un promontoire à proximité du cimetière de la municipalité de Lac-au-Saumon.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1

Groupement :

Détaché

Annexes :

  • Sacristie

Saillies :

  • Clocher
  • Perron

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : À croupes
    Matériau : Asphalte, bardeaux
  • Forme : En pavillon
    Matériau : Asphalte, bardeaux

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux

Fenêtre(s) :

  • à arc en mître, Fixe
  • Rectangulaire, Fixe

Éléments architecturaux :

  • Chambranle
  • Planche cornière

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Lac-au-Saumon) 1997-12-11
 

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Valeur patrimoniale

L'oratoire Saint-Joseph présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec un personnage important de l'histoire de Lac-au-Saumon, Alexandre Bouillon (1873-1943). Quelques années à la suite de son ordination comme prêtre catholique à Rimouski en 1899, l'abbé Bouillon est nommé vicaire d'Amqui (1901-1902), où il est notamment appelé à desservir la mission de Saint-Edmond-de-Lac-au-Saumon. Puis, il y revient le 6 octobre 1906 et devient le curé-fondateur de la paroisse de Saint-Edmond-de-Lac-au-Saumon, fonction qu'il assure pendant une quarantaine d'années. Il supervise la construction de la première église (1907), la fondation des écoles et l'installation des communautés religieuses. Il est également reconnu dans la région en tant que bâtisseur. Sa fervente dévotion l'incite notamment à concrétiser son rêve d'ériger un oratoire en l'honneur de saint Joseph, patron et protecteur du Canada. La construction a lieu au cours de l'été 1921 et la première messe y est célébrée par le curé Bouillon, le 1er octobre 1924, à la suite d'une permission accordée par Mgr Joseph-Romuald Léonard, évêque du diocèse de Rimouski. Sept ans après sa mort, survenue le 18 juin 1943, ses fidèles choisissent d'ériger un mausolée à proximité de l'oratoire Saint-Joseph pour rendre hommage au bâtisseur et perpétuer sa mémoire.

L'oratoire présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Le bâtiment témoigne de l'implantation des lieux de pèlerinage au Bas-Saint-Laurent et de la foi populaire québécoise durant la première moitié du XXe siècle. La présence de lieux de pèlerinage relève d'une coutume religieuse importée d'Europe. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les lieux dédiés à la Vierge Marie ou à sainte Anne se multiplient au Québec. Le XXe siècle voit apparaître des lieux attribués à d'autres personnages religieux, dont saint Joseph, à qui sont attribuées des guérisons miraculeuses. Dès la construction de l'oratoire Saint-Joseph, des croyants de la vallée de la Matapédia et du Nouveau-Brunswick s'y rendent afin de pratiquer une neuvaine dédiée à ce saint qui a connu l'exil, le travail et la pauvreté. Des béquilles, des lunettes, des bandages et divers ex-voto sont fréquemment déposés dans la chapelle dans l'espoir d'une guérison ou en remerciement de faveurs obtenues. En outre, l'oratoire Saint-Joseph est l'un des seuls lieux de pèlerinage qui subsiste dans la vallée de la Matapédia. Bien qu'autrefois très nombreux, plusieurs de ces lieux sont maintenant disparus. Très fréquenté jusqu'en 1940 et encore en usage durant l'été, l'oratoire Saint-Joseph constitue donc un témoin privilégié d'anciennes pratiques religieuses.

L'oratoire présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. De dimension modeste, cette chapelle en bois possède quelques traits caractéristiques du style néogothique qui marque considérablement l'architecture religieuse québécoise à partir du XIXe siècle. Les arcs brisés de la verrière principale, de certaines fenêtres latérales et des ouvertures du clocher, les contreforts ornant ce dernier ainsi que les chambranles dénotent l'influence des formes néogothiques sur l'architecture religieuse rurale dans la première moitié du XXe siècle. Par ailleurs, l'oratoire demeure dans un excellent état de conservation.

Source : Municipalité de Lac-au-Saumon, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'oratoire Saint-Joseph liés à ses valeurs historique, ethnologique et architecturale comprennent, notamment :
- la situation sur un promontoire paysager planté d'arbres matures, dominant le lac;
- son intégration au noyau religieux comprenant l'église, le presbytère, le cimetière paroissial, le calvaire ainsi que le mausolée du Curé-Alexandre-Bouillon;
- la proximité du monument de saint Joseph, également cité immeuble patrimonial;
- le volume de dimension modeste, dont la nef rectangulaire, le choeur plus étroit terminé par un chevet plat et la sacristie rectangulaire greffée au chevet dans le prolongement du choeur, le toit à croupes, le clocher en tôle disposé au centre de son faîte et le pignon en façade;
- les matériaux, dont le parement de planches horizontales, la tôle du clocher ainsi que le bois des éléments architecturaux et ornementaux;
- les ouvertures, dont le portail (composé d'une porte à panneaux à double vantail), la verrière centrale en arc brisé, les fenêtres rectangulaires (dont certaines groupées par trois), les fenêtres en arc brisé ainsi que les chambranles;
- l'ornementation, dont les croix sur la façade principale, les planches cornières, la girouette en fer ouvragé composée d'un coq.

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Informations historiques

L'oratoire Saint-Joseph est un lieu de pèlerinage érigé par Alexandre Bouillon (1873-1943). Ce dernier, originaire de Saint-Anaclet-de-Lessard, fait ses études théologiques au Grand Séminaire de Rimouski et est ordonné le 27 mai 1899. Il parcourt le diocèse de Rimouski et s'occupe des missions de Saint-Léon-le-Grand et de Saint-Edmond-de-Lac-au-Saumon. Il remplace les curés de la région de Rimouski, de Matane et même jusqu'à Grande-Rivière en Gaspésie.

Bouillon est le curé-fondateur de la paroisse de Saint-Eusèbe au Témiscouata, puis de celle de Saint-Edmond-de-Lac-au-Saumon, en 1907. Il s'installe dans cette dernière et y demeure jusqu'à la fin de sa vie. Homme d'Église engagé, il fonde le couvent des Soeurs du Saint-Rosaire en 1917 et la maison des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, le 8 décembre 1929. À l'été 1921, il fait ériger l'oratoire Saint-Joseph, une petite chapelle de pèlerinage, sur un promontoire près du cimetière. Il s'agit du premier lieu de culte construit sur le site et il est aujourd'hui considéré comme la chapelle du cimetière.

Dès les débuts de l'oratoire Saint-Joseph, des pèlerins de la vallée de la Matapédia et du Nouveau-Brunswick s'y rendent afin de pratiquer une neuvaine dédiée à ce saint qui a connu l'exil, le travail et la pauvreté. Des béquilles, des lunettes, des bandages et des ex-voto sont fréquemment déposés dans la chapelle dans l'espoir d'une guérison ou en remerciement de faveurs obtenues. En dépit de la mauvaise qualité des routes et du climat difficile, ce lieu demeure très populaire jusqu'en 1940. Jusqu'en 1970, le mur latéral gauche de l'oratoire est couvert d'ex-voto qui sont retirés à la suite d'actes de vandalisme.

L'oratoire Saint-Joseph est cité en 1997. Depuis 1998, ont lieu les Mercredis de l'Oratoire, des soirées durant lesquelles se produisent divers artistes régionaux. Un groupe de citoyens bénévoles se charge de la rénovation de la chapelle. En 1999, la couverture est refaite et l'année suivante, une rampe pour personnes à mobilité réduite est installée. L'accessibilité du lieu est plus restreinte aujourd'hui. La messe y est célébrée chaque mercredi matin durant la période estivale.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • La Matapédia

Municipalité :

  • Lac-au-Saumon

Adresse :

  • 31, rue de l'Oratoire

Latitude :

  • 48° 25' 23.0"

Longitude :

  • -67° 21' 2.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Matapédia Canton de Humqui Absent 33-4

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOGLIONI, Pierre, dir. et Benoît LACROIX, dir. Les pèlerinages au Québec. Québec, Presses de l'Université Laval, 1981. 160 p.
  • BOUILLON, Alexandre. Au grand jour ou les évolutions d'une paroisse canadienne Saint-Edmond-du-Lac-au-Saumon, comté de Matapédia, province de Québec (Canada). Yonne, Éditions Vulliez Joigny, 1926. 312 p.
  • LAROCQUE, Paul. Parcours historiques dans la région touristique du Bas-Saint-Laurent. Rimouski, Université du Québec à Rimouski, 1994. 433 p.
  • LEBLANC, Gilles. Pèlerinages et lieux de prière au Québec. Montréal, Hurtubise HMH, 1999. 142 p.
  • LUSSIER, Isabelle et Caroline ROY. La Vallée-de-la-Matapédia, une histoire d'appartenance. Vol. 9. Sainte-Foy, Les Éditions GID, 2004. 285 p.
  • Oratoire Saint-Joseph. Le guide de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Montréal, Les Éditions de l'Oratoire, 1996. 31 p.
  • Oratoire Saint-Joseph. Le Jubilé de l'an 2000 : pèlerinage aux quatre basiliques de Montréal. Montréal, Éditions de l'Oratoire Saint-Joseph, 1999. 48 p.
  • PELLETIER, Michel. Mon coin de pays... La Matapédia !. Sainte-Florence, MRC de la Matapédia, 1995. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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