Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Presbytère de Saint-Joachim

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Saint-Joachim

Date :

  • 1766 (Construction)
  • 1828 – 1831 (Agrandissement)
  • 1876 (Rénovation)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine agricole
  • Patrimoine institutionnel et civil
  • Patrimoine religieux (Mission curiale)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Presbytères et bâtiments associés > Presbytères)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le presbytère de Saint-Joachim est une maison curiale construite en 1766. Il est allongé et transformé entre 1828 et 1831. Ce long bâtiment en pierre, de plan rectangulaire à un étage et demi, est coiffé d'un toit aigu à deux versants retroussés. Une galerie occupe toute la largeur de la façade principale. L'édifice est implanté perpendiculairement à l'église, de l'autre côté de la voie publique, et forme avec celle-ci et son cimetière le noyau paroissial. Le presbytère est situé sur un grand terrain paysager, dans la municipalité de Saint-Joachim.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Le presbytère de Saint-Joachim bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Porche

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Chaîne d'angle
  • Chambranle

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1966-05-11

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1977-06-02
 

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Valeur patrimoniale

Le presbytère de Saint-Joachim présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construit en 1766, le bâtiment s'inscrit dans la tradition française et illustre l'influence du Séminaire de Québec au XVIIIe siècle. Avec la maison Maizerets et le château Bellevue notamment, l'institution diffuse en milieu rural un modèle issu du classicisme français. Ce modèle est caractérisé par des corps de bâtiment rectangulaires en pierre crépie coiffés de toits à croupes; les façades sont régulières et ornées simplement. Le presbytère de Saint-Joachim en est une illustration par son volume, ses matériaux et la distribution de ses ouvertures. Le toit à croupes d'origine a été remplacé par un toit aigu à deux versants. L'influence de l'architecture du Séminaire de Québec se manifeste également dans les portails en bois imitant la pierre de taille, reprenant celui réalisé par le maçon Michel-Augustin Jourdain au château Bellevue en 1781. Le presbytère est allongé et transformé entre 1828 et 1831 d'après les plans de l'abbé Jérôme Demers (1774-1853), prêtre et professeur au Séminaire de Québec. En 1876, divers travaux lui confèrent son apparence actuelle. Les larmiers retroussés, les fausses chaînes d'angle et les portails élaborés reflètent l'influence du néoclassicisme sur la maison traditionnelle québécoise. La valeur architecturale du presbytère repose aussi sur sa représentativité par rapport à ce type de bâtiment religieux. Dans les paroisses du Québec, le presbytère est essentiellement une habitation où réside le curé, personnage influent et respecté représentant l'Église. Le rez-de-chaussée compte habituellement un bureau pour recevoir les fidèles. L'étage supérieur, qui servait souvent à l'entreposage du grain, connaît une utilisation différente à partir du XIXe siècle. Avec l'ajout de lucarnes, les combles deviennent habitables. Quand il est occupé, cet étage a une fonction privée et abrite les chambres du curé, du vicaire ainsi que celles réservées à l'évêque et aux visiteurs de passage. Lorsque les terres produisaient assez, les paroissiens payaient une dîme au curé, qui correspondait au 26e minot de grain de leur récolte. À cet effet, une partie du presbytère de Saint-Joachim a été utilisée comme grange à dîme pendant une certaine période.


Le presbytère présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La maison curiale témoigne de l'évolution de la paroisse de Saint-Joachim, érigée canoniquement en 1721. Une église et un premier presbytère sont élevés sur le site de la Grande Ferme. Cette terre avait été mise à la disposition du Petit Séminaire de Québec par Mgr François de Laval (1623-1708), vicaire apostolique en Nouvelle-France puis évêque de Québec, qui avait acquis la seigneurie de Beaupré de 1662 à 1668. Au moment de la Conquête, les soldats britanniques incendient les bâtiments. Au cours des années suivantes, le Séminaire rétablit la Grande Ferme, de même que la Petite Ferme. Il édifie le château Bellevue au Petit-Cap à partir de 1777. Le noyau paroissial se développe cependant dans la plaine sur un emplacement différent. La partie initiale du presbytère est construite en 1766 par les paroissiens. Une fois achevée, elle abrite une chapelle à l'étage. Les offices religieux y seront célébrés jusqu'à l'ouverture de l'église actuelle vers 1779. Par la suite, la chapelle du presbytère est transformée en salle des habitants. La maison curiale est prolongée vers l'ouest entre 1828 et 1831. La partie ancienne est alors utilisée comme grange à dîme par le curé. Ses utilisations multiples comme chapelle, salle des habitants, presbytère et grange à dîme contribuent à l'intérêt de ce bâtiment.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du presbytère de Saint-Joachim liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- le volume d'influence française, dont le plan rectangulaire à un étage et demi et le toit aigu à deux versants;
- les matériaux, dont la maçonnerie de pierre crépie, la couverture en tôle à la canadienne, le revêtement en bardeaux d'amiante-ciment des murs pignons, ainsi que les ouvertures, les chambranles et les portails en bois;
- les composantes associées à la maison québécoise d'inspiration néoclassique, dont les larmiers retroussés, les fausses chaînes d'angle, les portes à imposte et les lucarnes;
- les galeries de pleine largeur avec leur soffite à caissons ainsi que le tambour arrière;
- les deux entrées en façade nord, distinguant les parties publique et privée, et celle au sud, avec leur encadrement imitant la pierre de taille;
- les trois souches de cheminée, dont deux fonctionnelles et une postiche, marquant les extrémités de chaque partie du bâtiment;:
- la charpente du toit révélant deux étapes de construction;
- le mur de refend en pierre indiquant la limite de la partie de 1766;
- l'escalier droit avec garde-corps à balustres et poteau de départ tourné;
- les plafonds à couvre-joints;
- les éléments menuisés, dont les encadrements moulurés, les plinthes, les corniches, les portes à panneaux, les volets à panneaux ainsi que les tableaux de fenêtre;
- le mobilier encastré;
- le grand terrain paysager;
- sa situation dans le noyau paroissial, comprenant aussi l'église et le cimetière;
- la présence d'un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.

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Informations historiques

Le presbytère de Saint-Joachim est la deuxième maison curiale érigée à Saint-Joachim.

Mgr François de Laval (1623-1708) acquiert la seigneurie de Beaupré de 1662 à 1668. Pour subvenir aux besoins du Petit Séminaire, fondé en 1668, le vicaire apostolique en Nouvelle-France met à la disposition de l'institution des terres agricoles situées à Saint-Joachim. Ainsi naissent la Grande Ferme et la Petite Ferme. En 1721, la paroisse de Saint-Joachim (qui dessert les habitants des deux fermes) est érigée canoniquement. Au moment de la Conquête, les soldats britanniques incendient les bâtiments de la Grande Ferme parmi lesquels figurent une résidence, des dépendances agricoles, une église et son presbytère.

Au cours des années suivantes, le Séminaire rétablit la Grande Ferme, de même que la Petite Ferme. Une partie du presbytère est remise en état et utilisée temporairement. L'institution édifie le château Bellevue au Petit-Cap à partir de 1777. Le noyau paroissial se développe cependant dans la plaine sur un emplacement différent. En 1766, un presbytère est construit par les paroissiens. Une fois complété, il abrite une chapelle à l'étage. Les offices religieux y seront célébrés jusqu'à l'ouverture de l'église actuelle vers 1779. La chapelle du presbytère est transformée par la suite en salle des habitants. Entre 1828 et 1831, la maison curiale est prolongée vers l'ouest d'après les plans de l'abbé Jérôme Demers (1774-1853), prêtre et professeur au Séminaire de Québec. La partie ancienne est alors utilisée comme grange à dîme par le curé qui y entrepose les grains. Le presbytère fait l'objet de travaux en 1876. Il est notamment doté de portails prenant pour modèle le portail en pierre de taille réalisé par le maçon Michel-Augustin Jourdain au château Bellevue en 1781. Ses utilisations multiples comme chapelle, salle des habitants, presbytère, grange à dîme ajoutent à l'intérêt de ce bâtiment.

Le presbytère de Saint-Joachim est classé en 1959. Il bénéficie d'une aire de protection depuis 1977.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • La Côte-de-Beaupré

Municipalité :

  • Saint-Joachim

Adresse :

  • 165, rue de l'Église

Lieux-dits :

  • St-Joachim-de-Montmorency

Latitude :

  • 47° 3' 14.49"

Longitude :

  • -70° 50' 38.85"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montmorency Paroisse de Saint-Joachim Absent 97 ptie

Code Borden

CgEr-14      

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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