Maison Lenoblet-Du Plessis
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Contrecoeur
Date :
- vers 1794 (Construction)
- 1886 (Rénovation)
- vers 1916 (Agrandissement)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Événements associés (1)
Groupes associés (1)
Personnes associées (5)
- Lenoblet du Plessis, Alexis-Carme (1781 – 1840) - Occupant(e)
- Richard, Jean-Marie (1879 – 1955) - Occupant(e)
- Jutra, Claude (1930 – 1986)
- Archambault, F.-X. - Occupant(e)
Inventaires associés (2)
Carte
Description
La maison Lenoblet-Du Plessis est une résidence construite vers 1794 et modifiée à deux reprises par la suite. Cette demeure en bois de plan rectangulaire, à un étage et demi, est coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés comportant trois gâbles d'inspiration néogothique. Elle possède une annexe à l'arrière. Riveraine du fleuve Saint-Laurent, la maison Lenoblet-Du Plessis est située parallèlement à la route Marie-Victorin, sur un vaste terrain boisé, dans la ville de Contrecoeur.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
1 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois, pièce sur pièce
Annexes :
- Cuisine d'été
Saillies :
- Cheminée
- Escalier
- Galerie
- Portique
Fondations :
- Béton
- Pierre
Toit :
-
Forme : À deux versants droits retroussés
Matériau : Tôle à la canadienne
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, Fixe
- Rectangulaire, Soupirail
- Triangulaire, D'aération
Lucarne(s) :
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Chambranle
- Chevron
- Corniche à consoles
- Corniche moulurée
- Épi
- Fronton
- Gâble
- Ornement sculpté
- Portail
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1983-03-03 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La maison Lenoblet-Du Plessis présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construite vers 1794 pour servir de maison de ferme, la résidence devient par la suite une demeure de notable. Le plan rectangulaire, le revêtement de planches à clins, les cheminées dans les murs pignons, le toit à deux versants et les lucarnes du versant arrière sont des éléments qui remontent à sa construction. En 1886, la maison est mise une première fois au goût du jour. Trois gâbles d'inspiration néogothique remplacent les lucarnes du versant avant du toit. Un nouvel ajout est réalisé en 1916, alors qu'une large galerie couverte ornée de colonnes vient modifier substantiellement son apparence. L'espace intérieur connaît aussi des modifications. Dans la maison de ferme, le rez-de-chaussée servait pour toutes les fonctions liées à l'habitation. Lors de la transformation en maison de notable, la partie inférieure du grenier est aménagée pour être habitée. Chaque pièce prend alors une fonction spécifique et les aires de réception gagnent en importance, surtout après 1916, lorsqu'une annexe est construite pour abriter la cuisine. Le décor intérieur de la maison Lenoblet-Du Plessis est également digne d'intérêt, notamment ses moulures, ses plafonds constitués de planches à joints apparents et ses poutres habillées de planches. L'intégration réussie de nouveaux éléments architecturaux à une construction plus ancienne fait de la maison Lenoblet-Du Plessis un témoin exceptionnel et très didactique de l'évolution de l'architecture dans la vallée du Saint-Laurent au XIXe siècle.
La maison Lenoblet-Du Plessis présente aussi un intérêt pour sa valeur historique. Pendant les rébellions de 1837 et de 1838, la région de Contrecoeur constitue un poste d'arrière-garde pour les patriotes. Située dans cette localité, la maison Lenoblet-Du Plessis sert de lieu de rencontre à certains membres de ce mouvement. Une hypothèse veut que la demeure ait servi de cadre à la préparation d'une partie des 92 Résolutions de 1834, document rassemblant les griefs des patriotes envers les autorités coloniales. Une autre hypothèse, qui tient possiblement de la légende, veut que les patriotes aient aménagé dans la cave une sortie secrète conduisant vers le fleuve Saint-Laurent, pour faciliter leur fuite en cas d'urgence. Une ouverture pratiquée dans les fondations, du côté nord-est, témoignerait de l'existence de cette ancienne issue. Au début des années 1970, la maison Lenoblet-Du Plessis a aussi été le lieu de tournage de plusieurs scènes extérieures du film « Kamouraska » de Claude Jutra (1930-1986), adapté du roman d'Anne Hébert (1916-2000).
La maison Lenoblet-Du Plessis présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec des personnages connus. Pendant près de cent ans, cette élégante maison de Contrecoeur est habitée par la famille Lenoblet du Plessis. Alexis-Carme Lenoblet du Plessis (1781-1840), marchand puis notaire de 1811 à 1840, est le membre le plus marquant de cette famille. Juge de paix et commissaire, il était aussi très engagé dans les activités de sa communauté et a notamment fait don du terrain pour l'établissement de la première école du village. Quatre de ses fils suivront ses traces et deviendront notaires. Au cours du siècle suivant, la maison est la propriété d'un autre notaire, Jean-Marie Richard (1879-1955), député libéral de Verchères à l'Assemblée législative de la province de Québec de 1921 à 1927.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Lenoblet-Du Plessis liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation parallèle à la route Marie-Victorin, sur un vaste terrain boisé près du fleuve Saint-Laurent, dans la ville de Contrecoeur;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi ainsi que le toit à deux versants retroussés aux larmiers peu débordants;
- ses matériaux, dont la charpente en pièce sur pièce reposant sur des fondations en pierre, le revêtement des murs en planches à clins et le toit couvert de tôle à la canadienne;
- les caractéristiques des ouvertures, dont leur ordonnance régulière, les fenêtres à battants à grands carreaux, les deux lucarnes à pignon du versant arrière et les soupiraux;
- les ajouts, dont les trois gâbles d'inspiration néogothique sur le versant avant, les linteaux ainsi que la galerie couverte se prolongeant sur trois façades, ornée de colonnes sur embase à caissons et de petits frontons;
- les caractéristiques de l'espace intérieur, dont les moulures, les plafonds constitués de planches à joints apparents et les poutres habillées de planches;
- les cheminées dans les murs pignons;
- l'annexe servant de cuisine;
- l'ouverture dans les fondations.
Informations historiques
La maison Lenoblet-Du Plessis est située dans la seigneurie de Contrecoeur, concédée en 1672 par l'intendant Jean Talon (1626-1694) à Antoine Pécaudy de Contrecoeur (1596-1688), officier du régiment de Carignan. Construite vers 1794, elle est à l'origine une maison de ferme. Le rez-de-chaussée est consacré aux fonctions liées à l'habitation, tandis que les combles servent à la conservation des grains.
Pendant près de 100 ans, cette maison est la résidence de la famille Lenoblet du Plessis. Alexis-Carme Lenoblet du Plessis (1781-1840), marchand puis notaire de 1811 à 1840, est le membre le plus marquant de cette famille. Juge de paix et commissaire, il a notamment donné le terrain pour l'établissement de la première école du village de Contrecoeur. Quatre de ses fils suivront ses traces et deviendront notaires.
Pendant les rébellions de 1837 et de 1838, la maison sert de lieu de réunion pour les patriotes, la région de Contrecoeur étant un poste d'arrière-garde pour le mouvement. Une hypothèse veut même que la maison ait servi de cadre à la préparation d'une partie des 92 Résolutions de 1834, document rassemblant les griefs des patriotes envers les autorités coloniales. Une autre hypothèse, tenant possiblement de la légende, veut que les patriotes aient aménagé dans la cave une sortie secrète conduisant vers le fleuve Saint-Laurent, pour faciliter leur fuite en cas d'urgence.
En 1886, la maison est mise une première fois au goût du jour. Le propriétaire, F.-X. Archambault, remplace les lucarnes du versant avant par des gâbles d'inspiration néogothique et fait construire deux petites galeries. La partie inférieure des combles est rendue habitable. Chaque pièce prend alors une fonction spécifique et les aires de réception gagnent en importance.
Vers 1916, la maison est acquise par le notaire Jean-Marie Richard (1879-1955) et Jeanne Cartier, dernière seigneuresse de Contrecoeur. Les nouveaux propriétaires mettent en place une imposante galerie couverte ornée de colonnes. Ils font aussi construire une annexe pour abriter la cuisine. Jean-Marie Richard sera député libéral de Verchères à l'Assemblée législative de la province de Québec de 1921 à 1927.
Au début des années 1970, la demeure est le lieu de tournage de plusieurs scènes extérieures du film « Kamouraska » de Claude Jutra (1930-1986). Ce film, qui est une adaptation d'un roman d'Anne Hébert (1916-2000), est projeté sur les écrans en 1973.
La maison Lenoblet-Du Plessis est reconnue en 1976, puis classée en 1983. Propriété de la municipalité de Contrecoeur depuis 1978, elle héberge actuellement un centre d'interprétation de l'histoire de Contrecoeur ainsi que des expositions saisonnières.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Marguerite-D'Youville
Municipalité :
- Contrecoeur
Adresse :
- 4752, route Marie-Victorin
Latitude :
- 45° 51' 18.079"
Longitude :
- -73° 14' 31.188"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
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Verchères | Paroisse de Contrecoeur | Absent | 214-3 |
Code Borden
BiFh-19 |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GARIÉPY, Odette. « Maison Le Noblet-Duplessis ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 242-243.