Maison natale Honoré-Mercier
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Sainte-Anne-de-Sabrevois
Date :
- 1820 – 1840 (Construction)
- 1976 – 1977 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons de colonisation)
Plaques commémoratives associées (1)
Personnes associées (2)
- Mercier, Honoré (1840 – 1894) - Occupant(e)
- Mercier, Jean-Baptiste (vers 1799 – vers 1869) - Occupant(e)
Carte
Description
La maison natale Honoré-Mercier est une habitation de colonisation d'influence néoclassique construite entre 1820 et 1840. Cette demeure modeste en bois de plan rectangulaire, à un étage et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits. La maison natale Honoré-Mercier est située sur un grand terrain, en bordure d'une voie passante de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sabrevois, à proximité du noyau villageois.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
1 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Indéterminé
Saillies :
- Cheminée
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Bois, bardeaux
Porte principale :
- bois, à panneaux, à battants
Autre(s) porte(s) :
- contemporaine, à battants
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
- Rectangulaire, À guillotine
Éléments architecturaux :
- Chambranle
- Contrevent
- Planche de rive
- Retour de l'avant-toit
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1959-03-12 |
Catégories de conservation
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Valeur patrimoniale
La maison natale Honoré-Mercier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Honoré Mercier (1840-1894). Selon la tradition, c'est en effet dans cette demeure appartenant au cultivateur Jean-Baptiste Mercier qu'est né, le 15 octobre 1840, Honoré Mercier, qui sera le neuvième premier ministre de la province de Québec. D'abord journaliste et avocat dans la ville de Saint-Hyacinthe, Mercier amorce sa carrière politique en 1872, alors qu'il est élu député libéral du comté de Rouville à la Chambre des communes. Cinq ans plus tard, il fait son entrée à l'Assemblée législative de la province de Québec en tant que ministre dans le cabinet libéral de Henri-Gustave Joly de Lotbinière (1829-1908). De 1883 à 1887, Mercier est chef de l'opposition. En 1885, il fonde le nouveau Parti national qui regroupe, dans la province de Québec, les libéraux et les conservateurs dissidents indignés par la pendaison du chef métis Louis Riel (1844-1885). De 1887 à 1891, à la tête de cette coalition, Mercier dirige la province. Pendant son passage au pouvoir, il soutient la colonisation et la construction ferroviaire, procède au règlement de l'épineuse question des biens des Jésuites et convoque la première conférence des premiers ministres provinciaux de l'histoire de la Confédération canadienne. En décembre 1891, à la suite du scandale du chemin de fer de la Baie-des-Chaleurs, Mercier est renvoyé d'office par le lieutenant-gouverneur Auguste-Réal Angers (1837-1919). Traduit en justice, il est acquitté, mais ruiné et affligé par la maladie, il s'éteint en 1894. Dans la mémoire collective, Mercier demeure un promoteur important de l'autonomie de la province de Québec au sein de la Confédération.
La maison natale Honoré-Mercier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construite entre 1820 et 1840, elle est un exemple de l'habitation rurale typique du début du XIXe siècle des colons de l'arrière-pays. Peu de ces bâtiments ont résisté au temps. La maison se distingue notamment par la sobriété peu commune de son enveloppe extérieure inspirée du courant néoclassique dans sa variante néogrecque, comme en témoignent la disposition de la façade principale sur un mur pignon, sa composition symétrique, le toit à deux versants droits et les retours de corniche. La maison natale Honoré-Mercier se distingue aussi par l'aménagement de son espace intérieur, tout aussi modeste, constitué par trois pièces au rez-de-chaussée (cuisine, salon, chambre) et deux pièces de dimensions égales à l'étage. Cette maison est donc un témoin rare et éloquent de la maison de cultivateur du début du XIXe siècle.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison natale Honoré-Mercier liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur un terrain de grandes dimensions, en bordure d'une voie passante de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sabrevois, à proximité du noyau villageois;
- les caractéristiques du courant néoclassique dans sa variante néogrecque, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, la façade principale symétrique aménagée dans un mur pignon, le toit à deux versants droits et les retours de corniche;
- les matériaux, dont la charpente en bois, le parement de planches verticales, les fondations en pierre sèche, la couverture en tôle agrafée et les cheminées en brique;
- l'ordonnance régulière des ouvertures et les fenêtres avec contrevents;
- l'aménagement intérieur simple caractérisé par la distribution des pièces (trois au rez-de-chaussée et deux à l'étage), l'escalier tournant, le plafond bas et les murs en mortier recouverts de tapisserie au rez-de-chaussée ainsi que les murs et le plafond en mortier recouverts de chaux à l'étage.
Informations historiques
La maison natale Honoré-Mercier est construite entre 1820 et 1840 pour le cultivateur Jean-Baptiste Mercier. C'est un rare exemple de l'habitation rurale typique du début du XIXe siècle des colons de l'arrière-pays.
Selon la tradition, c'est dans cette maison qu'est né Honoré Mercier, le 15 octobre 1840. Son père, Jean-Baptiste Mercier, est alors un partisan inconditionnel de Louis-Joseph Papineau (1786-1871). Pendant les rébellions de 1837 et de 1838, il est même emprisonné pour avoir aidé deux patriotes à se réfugier aux États-Unis. À la suite de ces événements, la maison de Mercier demeurera un lieu fréquenté par « les rouges », des libéraux radicaux. Le jeune Honoré grandira donc dans une ambiance familiale marquée par la politique.
En 1854, Honoré Mercier quitte la maison natale pour étudier à Montréal. Il devient d'abord journaliste et avocat dans la ville de Saint-Hyacinthe. En 1872, il fait ses premières armes en politique en étant élu député libéral du comté de Rouville à la Chambre des communes.
Entre 1887 et 1891, Mercier dirige la province de Québec à la tête du Parti national. Pendant son passage au pouvoir, il soutient la colonisation et la construction ferroviaire, procède au règlement de l'épineuse question des biens des Jésuites et convoque la première conférence des premiers ministres provinciaux de l'histoire de la Confédération canadienne. En décembre 1891, à la suite du scandale du chemin de fer de la Baie-des-Chaleurs, Mercier est renvoyé d'office par le lieutenant-gouverneur Auguste-Réal Angers (1837-1919), même si la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur cette affaire de pots-de-vin ne peut faire la preuve de son implication. Traduit en justice sous une accusation de fraude, il est acquitté, mais ruiné et affligé par la maladie, il s'éteint en 1894.
En 1959, la maison natale Honoré-Mercier est classée, ce qui empêche sa démolition. Plus tard cette année-là, dans le cadre des fêtes du centenaire d'Iberville, la Société Saint-Jean-Baptiste en fait l'acquisition à l'initiative du notaire Rodolphe Fournier (1907-1989), un passionné d'histoire. En 1962, la Société historique de la Vallée-du-Richelieu y ouvre un musée dédié à la mémoire de l'ancien premier ministre, qui demeure, dans le souvenir collectif, un promoteur important de l'autonomie de la province de Québec au sein de la Confédération. En 1964, la maison est cédée à la Commission des lieux et monuments historiques du Québec. Elle est restaurée en 1976 et 1977 par le ministère des Affaires culturelles. Depuis 1995, elle appartient à la municipalité de Sainte-Anne-de-Sabrevois. Le bâtiment sert toujours de lieu d'interprétation.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Le Haut-Richelieu
Municipalité :
- Sainte-Anne-de-Sabrevois
Adresse :
- 927, route 133
Lieux-dits :
- Sabrevois
Latitude :
- 45° 13' 7.421"
Longitude :
- -73° 13' 45.393"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Témiscouata | Inconnue | Absent | 153 ptie |
Références
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- DUFOUR, Pierre et Jean HAMELIN. « Mercier, Honoré ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- GALLICHAN, Gilles. Honoré Mercier. La politique et la culture. Sillery, Québec, Septentrion, 1994. 212 p.
- LABELLE, Yvonne. Village et paroisse de Sabrevois (Monographie). s.l. 1978. 53 p.
- LATOUCHE, Daniel. « Mercier, Honoré ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
- NOPPEN, Luc. « Maison natale d'Honoré Mercier ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 318.
- THIBAULT, Marie-Thérèse. Monuments et sites historiques du Québec. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1977. 250 p.