Blockhaus de la Rivière-Lacolle
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix
Date :
- après 1778 – avant 1812 (Construction)
- vers 1935 (Restauration)
- après 1960 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine militaire
Usage :
- Services et institutions (Installations de défense militaire > Blockhaus)
Événements associés (1)
Carte
Description
Le blockhaus de la Rivière-Lacolle est un ouvrage militaire érigé à une date indéterminée entre 1778 et 1812. L'édifice en bois de plan carré à deux étages, dont l'étage supérieur est en encorbellement, est coiffé d'un toit en pavillon. Le blockhaus de la Rivière-Lacolle se situe sur un vaste terrain paysager surplombant la rivière, dans la municipalité de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur du blockhaus, ainsi qu'au terrain.
Plan au sol :
Carré
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois, pièce sur pièce
Saillies :
- Cheminée
- Encorbellement
- Entrée de cave
- Perron
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : En pavillon
Matériau : Bois, bardeaux
Porte principale :
- bois massif, à battants
Autre(s) porte(s) :
- bois massif, à battants
- bois massif, à battants
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
Éléments architecturaux :
- Chambranle
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1960-11-16 |
Valeur patrimoniale
Le blockhaus de la Rivière-Lacolle présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le blockhaus est un petit ouvrage défensif qui sert notamment d'avant-poste à un fort, de point de contrôle pour un accès stratégique, de halte et d'abri des détachements en mouvement, d'entrepôt de vivres et de munitions ainsi que de caserne pour de petites garnisons. Il est bâti sur le modèle des fortins, à partir de matériaux locaux (bois et pierre), et requiert peu de connaissances en matière de construction. Le blockhaus de la Rivière-Lacolle est représentatif de ce type d'ouvrage. Il compte deux étages, dont le second est légèrement en saillie. Les murs sont faits de grosses pièces de bois équarries assemblées à mi-bois, disposées horizontalement les unes sur les autres. Des meurtrières et des embrasures permettent aux occupants de faire feu sur l'ennemi tout en jouissant d'une protection relative. Le carré est coiffé d'un toit en pavillon soutenu par une imposante charpente. Le chauffage est assuré par un foyer central au rez-de-chaussée. Ce type de fortification a été introduit en Amérique du Nord par les militaires britanniques, qui en ont construit plus de 25 au Bas-Canada entre 1760 et 1840.
Le blockhaus de la Rivière-Lacolle présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il constitue un témoin important de l'histoire des fortifications au Québec. Après les invasions américaines de 1775 et 1776, les autorités britanniques désirent mieux contrôler l'accès au fleuve Saint-Laurent à partir de la rivière Richelieu. En 1778, elles entreprennent la mise en place d'un système de défense qui comprend plusieurs types d'ouvrages militaires, dont des forts, des redoutes et des blockhaus, comme celui de Lacolle. Ce dernier protège un moulin à scie, qui produit les matériaux servant à l'amélioration des fortifications de l'île aux Noix et de Saint-Jean, ainsi que la tour de transmission de signaux lumineux sur la rivière Lacolle. Il sert également d'avant-poste pour les soldats britanniques en mission dans la région du Haut-Richelieu et sur le lac Champlain. Après la signature du traité de Gand par les Britanniques et les Américains en 1814, les ouvrages militaires sont progressivement abandonnés, affectés à d'autres fonctions ou détruits. Parmi les 25 blockhaus construits au Québec, celui de la Rivière-Lacolle est l'un des rares qui subsistent.
Le blockhaus de la Rivière-Lacolle présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec un événement militaire important, la bataille du moulin de Lacolle. Le 30 mars 1814, le général américain James Wilkinson (1757-1825) attaque les troupes britanniques retranchées au moulin à scie de Lacolle, position stratégique située à proximité du blockhaus. Lacolle constituait alors un avant-poste important, car la localité protégeait l'entrée de la rivière Richelieu. L'armée du général Wilkinson tente de s'emparer du moulin, mais doit se retirer après un long combat. La bataille du moulin de Lacolle sera le dernier affrontement majeur de la guerre anglo-américaine de 1812-1814 au Bas-Canada, avant la signature du traité de Gand, le 24 décembre 1814. Cette guerre trouve son origine dans les tensions qui existaient entre la nouvelle République des États-Unis et l'Angleterre. Le blockhaus de la Rivière-Lacolle est ouvert au public depuis 1979 afin de mettre en valeur le passé militaire de la région.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du blockhaus de la Rivière-Lacolle liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation sur un vaste terrain surplombant la rivière Lacolle;
- son emplacement dans la municipalité de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, à proximité de la rivière Richelieu et de la frontière américaine;
- son volume, dont le plan carré à deux étages, l'étage supérieur en encorbellement, et le toit en pavillon couvert en bardeaux de cèdre;
- la charpente en pièce sur pièce faite de pin et assemblée à mi-bois;
- le solage en pierre peu dégagé;
- la cheminée centrale en brique;
- ses ouvertures, dont les meurtrières carrées bouchées par des pièces de bois et les fenêtres à carreaux protégées par des grilles au rez-de-chaussée;
- le sous-sol sans division comprenant la base massive du foyer.
Informations historiques
L'invasion américaine de 1775 et 1776 révèle aux autorités britanniques l'importance stratégique de la rivière Richelieu. Aussi entreprennent-elles d'ériger un réseau de fortifications auquel se rattache le blockhaus de la Rivière-Lacolle. Lacolle compte une maison fortifiée en 1778, qui est remplacée par un blockhaus avant 1812.
Le blockhaus de la Rivière-Lacolle est utilisé lors de la bataille du moulin de Lacolle, le 30 mars 1814. Au cours de cette bataille, le général américain James Wilkinson (1757-1825) attaque les troupes britanniques retranchées au moulin à scie de Lacolle, position stratégique située à proximité du blockhaus. Lacolle constituait alors un avant-poste important, car la localité protégeait l'entrée de la rivière Richelieu. L'armée du général Wilkinson tente de s'emparer du moulin, mais doit se retirer après un long combat. La bataille du moulin de Lacolle sera le dernier affrontement majeur de la guerre anglo-américaine de 1812-1814 au Bas-Canada, avant la signature du traité de Gand, le 24 décembre 1814. Cette guerre trouve son origine dans les tensions qui existaient entre la nouvelle République des États-Unis et l'Angleterre.
Après la signature du traité de Gand, qui met fin aux hostilités entre Britanniques et Américains, le blockhaus abrite les meuniers de Lacolle jusqu'en 1858. Il accueille ensuite des ouvriers agricoles de la région entre 1858 et 1935. Vendu en 1935, le blockhaus est sommairement restauré et son propriétaire y ouvre un musée sur l'histoire du site et de la région. Le gouvernement du Québec acquiert l'ouvrage militaire en 1950.
Le blockhaus de la Rivière-Lacolle est classé en 1960, avant d'être restauré. Il est ouvert au public depuis 1979 afin de mettre en valeur le passé militaire de la région.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Le Haut-Richelieu
Municipalité :
- Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix
Adresse :
- 1, 1e Avenue
- rue Principale
Lieux-dits :
- Ile-aux-Noix
- Lacolle
Localisation informelle :
Un lopin de terre situé en la paroisse de St-Paul de l'Ile-aux-Noix, faisant partie du lot numéro cinq (Ptie No 5) du cadastre officiel de la paroisse de St-Valentin, mesurant cent cinquante pieds de largeur sur cent quarante pieds de profondeur, le tout mesure anglaise et plus ou moins; borné, ledit lopin, en front à l'est par le chemin public, au sud par la rivière Lacolle, à l'ouest par partie du lot numéro cinq (No 5), et au nord par la montée Bowman.
Latitude :
- 45° 4' 9.2"
Longitude :
- -73° 20' 31.2"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Saint-Jean | Paroisse de Saint-Valentin | Absent | 5 ptie |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- FILION, Mario. « Blockhaus de Lacolle ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 320-321.
- FILION, Mario. Le blockhaus de Lacolle. Histoire et architecture. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1983. s.p.