Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice du Club-Universitaire-de-Montréal

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • University Club de Montréal

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1912 – 1913 (Construction)
  • 1989 (Reconstruction)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Locaux pour associations fraternelles)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (3)

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Carte

Description

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal est un immeuble d'influence néo-georgienne construit en 1912 et 1913 pour loger l'association des diplômés de l'Université McGill. Il adopte un plan étroit et profond et comprend quatre étages à l'avant et cinq à l'arrière. La façade principale en brique et en pierre comporte un balcon au second étage et est couronnée d'une balustrade qui camoufle une toiture plate. L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal s'inscrit dans la trame serrée de l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

5

Groupement :

Adossé

Structure :

  • Béton, ossature en béton armé
  • Indéterminé

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Balcon
  • Cheminée
  • Terrasse
  • Vestibule

Fondations :

  • Béton
  • Pierre

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À auvent
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, À guillotine, à carreaux

Éléments architecturaux :

  • Acrotère
  • Amortissement
  • Applique
  • Armoiries
  • Balustrade en brique
  • Balustrade en fer forgé
  • Bandeau
  • Cartouche
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Clé
  • Console
  • Corniche moulurée
  • Entablement
  • Plate-bande
  • Vitrail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1986-09-29

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1987-10-23

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal rprésente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment tient à la fois des maisons en rangée britanniques de la période georgienne (1714-1830) et des clubs londoniens comme le Reform Club conçu en 1838 par sir Charles Barry (1795-1860). Le club privé étant une tradition anglaise, l'édifice s'inspire judicieusement de l'architecture britannique associée à ce type de bâtiments. Le rez-de-chaussée traité en soubassement, le second étage (ou bel étage) percé de portes-fenêtres cintrées, l'étage attique de plus faible élévation couronné d'une balustrade ainsi que les ornements de la façade principale sont des caractéristiques puisées dans l'architecture néoclassique anglaise. De plus, les matériaux choisis, dont la brique de La Prairie et le calcaire blond de l'Indiana, sont prestigieux. L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal, par ses formes architecturales et les matériaux employés, témoigne de sa construction pour une clientèle anglophone aisée.

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Son décor intérieur se distingue, notamment, par sa facture Arts and Crafts. Ce mouvement, né au tournant du XXe siècle, s'oppose à l'esthétique qui prédominait dans les intérieurs de l'époque victorienne caractérisés par une surcharge décorative, des ornements et des meubles produits en série ainsi que par la multiplication des styles. Conformément aux idéaux du mouvement Arts and Crafts, l'architecte a su créer un ensemble harmonieux à partir d'un décor et d'un mobilier originaux réalisés selon des critères élevés de qualité. Les plafonds et les cheminées des grandes salles, l'escalier elliptique, les vitraux sont autant de composantes décoratives qui tirent profit de matériaux nobles et d'un savoir-faire artisanal. Une grande partie du mobilier a aussi été conçue par l'architecte. L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal présente donc un intérieur Arts and Crafts complet et bien conservé.

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal présente également un intérêt pour sa valeur historique liée à ses fonctions. Il s'agit du seul édifice construit expressément comme club privé pour universitaires au Québec. La clientèle anglophone explique probablement sa grande conformité au modèle londonien. La répartition traditionnelle par étages des différents types de pièces est respectée. De plus, outre les fonctions habituelles d'un club (réunion, détente, jeu, lecture, restauration), le club universitaire offrait aussi l'hébergement, en l'occurrence quatorze chambres situées à l'étage supérieur. Ce rôle de pied-à-terre, fréquent dans les clubs londoniens, constitue une exception dans les clubs québécois.

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal présente en outre un intérêt pour sa valeur historique reposant sur la notoriété de son architecte. Percy Erskine Nobbs (1875-1964) est une figure marquante du milieu architectural québécois du début du XXe siècle. Originaire d'Écosse, il s'installe à Montréal en 1903, alors qu'il obtient un poste de professeur à l'école d'architecture de l'Université McGill. De 1910 à 1944, Nobbs forme avec George Taylor Hyde (1879-1944) le bureau d'architectes Nobbs and Hyde. C'est toutefois Nobbs qui apporte la notoriété à son bureau par la qualité de son dessin sobre et raffiné. Il dote Montréal de certaines de ses plus admirables résidences bourgeoises, de plusieurs écoles de même que de plusieurs pavillons du campus universitaire McGill. L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal est considéré comme l'une de ses réalisations les plus achevées.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal liés à ses valeurs architecturale, artistique et historique comprennent, notamment :
- sa position dans la trame urbaine serrée de l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal, le bâtiment occupant tout le terrain;
- le volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de quatre étages et le toit plat;
- l'ordonnance des quatre étages de la façade principale, dont le rez-de-chaussée doté de fenêtres à meneaux, le bel étage percé de portes-fenêtres en plein cintre sous une arcature et orné d'un balcon à garde-corps en fer forgé, l'étage intermédiaire pourvu de fenêtres à battants à six grands carreaux et l'attique comportant des fenêtres à guillotine;
- les matériaux, dont la brique rouge de La Prairie et le calcaire de l'Indiana pour le parement;
- les ornements en pierre de taille de la façade principale, dont la pierre à bossages, les chambranles, les plates-bandes, les impostes, les cordons, l'entablement, les consoles, les médaillons sculptés, les clefs sculptées des plates-bandes et les acrotères de la balustrade;- le plan intérieur;
- la répartition des fonctions selon les étages, dont le vestibule, le hall, le vestiaire (rez-de-chaussée), le grand salon, la salle à manger (ancien billard), la salle de lecture, la bibliothèque (premier étage), la salle à manger principale, les petites salles à manger, la cuisine (deuxième étage), les salles et salons variés (anciennes chambres des troisième et quatrième étages);- le grand escalier elliptique;
- le décor architectural, dont les lambris de bois, les corniches des plafonds, les plafonds à poutres, les plafonds à caissons et les arcades cintrées;
- les foyers;
- les vitraux.

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Informations historiques

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal est construit en 1912 et 1913. Il s'agit de l'une des premières réalisations de l'architecte Percy Erskine Nobbs (1875-1964) et également de l'une des plus marquantes de sa carrière. Originaire d'Écosse, Nobbs s'installe à Montréal en 1903 alors qu'il obtient un poste de professeur à l'école d'architecture de l'Université McGill. De 1910 à 1944, il forme avec George Taylor Hyde (1879-1944) le bureau d'architectes Nobbs and Hyde. C'est toutefois Nobbs qui apporte la notoriété à son bureau par la qualité de son dessin sobre et raffiné. Nobbs dotera Montréal de certaines de ses plus admirables résidences bourgeoises, de plusieurs écoles de même que de plusieurs pavillons du campus universitaire McGill.

Le club universitaire de Montréal est une association fondée en 1907 par les dirigeants de l'Université McGill afin de regrouper les diplômés. D'abord logé dans une vaste résidence de la rue Dorchester, il s'installe dans l'immeuble actuel en décembre 1913. Ce club, comme les nombreux clubs privés de Montréal au début du XXe siècle, est destiné à une clientèle aisée, scolarisée et anglophone. C'est probablement cette clientèle qui explique la grande conformité au modèle fonctionnel du club londonien. L'édifice respecte la répartition traditionnelle par étages des différents types de pièces. De plus, outre les fonctions habituelles d'un club (réunion, détente, jeu, lecture, restauration), le club universitaire offrait aussi l'hébergement, en l'occurrence quatorze chambres situées à l'étage supérieur. Ce rôle de pied-à-terre, fréquent dans les clubs londoniens, constitue une exception dans les clubs québécois.

Dans les années 1980, le développement du centre-ville de Montréal menace l'édifice. Ses propriétaires résistent aux pressions de l'industrie immobilière qui souhaite acquérir et démolir l'immeuble. Ils obtiennent la déviation du tracé initial prévu pour le prolongement de l'avenue du Président-Kennedy, ce qui rend la longue façade latérale très dépouillée visible des passants. C'est pourquoi en 1989 les dirigeants du club font redessiner cette façade par l'architecte Bruce Anderson (né en 1941). Celui-ci reprend les divisions horizontales et certains ornements de la façade principale et les intègre dans une composition sobre et habile.

L'édifice du Club-Universitaire-de-Montréal est classé en 1986. Il bénéficie d'ne aire de protection depuis 1987. L'immeuble conserve ses fonctions d'origine.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2047, rue Mansfield

Latitude :

  • 45° 30' 10.5"

Longitude :

  • -73° 34' 27.2"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 339 882

Code Borden

BjFj-1 BjFj-46    

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOURGET, Charles. « Les clubs privés ». Continuité. No 52 (1992), p. 20-26.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « University Club de Montréal ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 105-106.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 6. Montréal, Éditions du Méridien, 1995. 552 p.
  • ROBERT, Jacques. Le University Club, Montréal. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, 1985. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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