Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Jane-Tate

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Nolin

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1863 – 1864 (Construction)
  • 1920 (Agrandissement)
  • vers 1963 (Restauration)
  • 1975 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction commerciale (Commerces de vente au détail > Magasins et grands magasins)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

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Description

La maison Jane-Tate est une maison-magasin urbaine de style néo-Renaissance, construite en 1863 et 1864. L'édifice en pierre est composé d'un corps de bâtiment de trois étages étroit et profond et d'une annexe. La maison à murs mitoyens est dotée d'une façade en pierre de taille, d'un toit plat et d'une corniche à consoles. La façade compte six travées, celle située à l'extrémité droite étant légèrement en retrait et percée d'une porte cochère donnant accès à la cour intérieure. La maison Jane-Tate fait partie d'un ensemble de deux maisons-magasins contiguës, érigées en même temps en bordure de la rue Bonsecours, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Le classement s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble patrimonial, ainsi qu'au terrain et à l'annexe. La maison Jane Tate est comprise dans le site patrimonial de Montréal.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Béton, ossature en béton armé

Fondations :

  • Béton

Élévations :

  • Façade avant : Pierre (Taillée)

Toit :

  • Forme : Plat

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • de garage, porte cochère

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À battants, à petits carreaux
  • cintrée, Vitrine

Éléments architecturaux :

  • Bandeau
  • Corbeau
  • Corniche à consoles
  • Linteau
  • Pilier

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1964-03-18

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
  • 9 - Terrain notable
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-01-08

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison Jane-Tate présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les premiers exemples de maisons-magasins apparaissent au début du XIXe siècle. Ce type d'édifice est caractérisé par le soin accordé à la façade principale qui, à partir de 1820, présente habituellement des « show-windows ». Ces larges vitrines, encadrées d'éléments décoratifs simples, attirent l'attention sur la partie commerciale de l'édifice, soit le rez-de-chaussée, et permettent l'étalage des marchandises. La maison Jane-Tate est conçue dès sa construction en 1863 et 1864 comme un édifice à fonction mixte. De style néo-Renaissance, elle fait partie d'un ensemble de deux maisons similaires. Elle comprend trois étages, un toit plat et une corniche à consoles. La façade est sobre et harmonieuse avec son recouvrement en pierre de taille et ses grandes baies. Le rez-de-chaussée abrite deux locaux commerciaux distincts, chacun étant doté d'une haute porte et d'une grande vitrine à arcades. Au centre de la façade, une porte donne accès aux étages supérieurs voués à l'habitation. Ces derniers, de hauteur décroissante, sont soulignés par de larges bandeaux de pierre. La travée située à l'extrême droite est percée d'une porte cochère s'ouvrant sur un passage vers la cour intérieure. Sa disposition légèrement en retrait, entre les deux maisons contiguës, semble indiquer un usage partagé. En 1920, une annexe bâtie dans la cour intérieure augmente la superficie du rez-de-chaussée. La restauration réalisée en 1964 a rétabli les façades d'origine des deux édifices contigus et réhabilité la cour arrière ainsi que l'annexe, transformée en vaste salon doté d'un puits de lumière.

La maison Jane-Tate présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle constitue un témoin important de l'histoire de la conservation du patrimoine bâti. Pendant les années 1950, le coeur historique de la ville de Montréal est en péril, alors que plusieurs de ses bâtiments patrimoniaux tombent en ruine. La restauration de la maison Jane-Tate en 1964 constitue, avec celle de la maison Papineau effectuée quelques années plus tôt, l'un des premiers gestes de revitalisation du quartier. La mise en valeur de ces bâtiments attire alors l'attention sur la qualité des édifices du Vieux-Montréal datant du XIXe siècle, principalement ceux en pierre de taille grise, à un moment où l'intérêt du public et des spécialistes est surtout concentré sur les constructions des XVIIe et XVIIIe siècles. Au cours des années suivantes, plusieurs autres projets de restauration se concrétisent dans le même secteur, soit autour de la place Jacques-Cartier, de la rue Saint-Paul et de la rue Bonsecours. La valeur historique de la maison Jane-Tate repose également sur la notoriété d'un de ses propriétaires. L'édifice est acquis en 1963 par Marie-Paule Nolin (1908-1987), couturière et créatrice de mode réputée, l'une des plus influentes de Montréal à l'époque. Elle installe son salon et son atelier de haute couture au 420, rue Bonsecours. Elle habite jusqu'en 1973 les deux étages supérieurs, transformés en un seul appartement en 1965.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Jane-Tate liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation dans un secteur commercial conservant son profil résidentiel après 1850;
- son appartenance à un ensemble de deux maisons-magasins contiguës;
- les caractéristiques rattachées aux maisons-magasins, dont le fenêtrage généreux et les vitrines du rez-de-chaussée;
- les caractéristiques rattachées au style néo-Renaissance, dont l'utilisation de la pierre de taille, la composition de la façade comprenant trois étages de hauteur décroissante, le toit plat, la corniche à consoles, les ouvertures cintrées, les bandeaux et les linteaux (droits et en arc segmentaire) de pierre ainsi que les piliers engagés;
- la travée à l'extrémité droite, légèrement en retrait et percée d'une porte cochère s'ouvrant sur un passage vers la cour intérieure;
- la présence, au sous-sol, de vestiges de la maison précédente (construite avant 1856);
- la double fonction commerciale et résidentielle.

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Informations historiques

Cette maison-magasin de la rue Bonsecours fait partie d'un ensemble de deux édifices contigus similaires érigés en 1863 et 1864 par William, Charles et George Tate, entrepreneurs et charpentiers de navires, pour assurer une rente à leur soeur Jane. Au moment de la construction, le site était occupé par une maison en brique de deux étages, que les trois frères avaient mise au nom de Jane en 1856. Il ne reste de ce bâtiment que quelques vestiges au sous-sol. À la mort de Jane Tate en 1874, la maison devient propriété de son frère Charles et reste dans la famille jusqu'en 1905.

Pendant cent ans, l'édifice conserve sa double fonction. Sans doute en raison de la proximité du marché Bonsecours, plusieurs des commerces qui se succèdent au rez-de-chaussée sont reliés au domaine de l'alimentation : épiciers, marchands de fruits, confiseurs, marchands de légumes ou de poissons, fabricants de pâtes alimentaires et restaurateur. En 1920, une annexe bâtie dans la cour intérieure augmente la superficie du rez-de-chaussée. À partir de 1940 environ, la National Dried Fruit Co. occupe tout le rez-de-chaussée, et ce, jusqu'en 1963.

En 1963, la maison est acquise par Marie-Paule Nolin (1908-1987), couturière et créatrice de mode réputée, l'une des plus influentes de Montréal à l'époque. L'intérieur et l'extérieur sont l'objet d'une importante restauration, dirigée par l'architecte Victor Depocas, l'année suivante. Madame Nolin installe ses ateliers de haute couture au rez-de-chaussée et occupe jusqu'en 1973 les deux étages supérieurs transformés en un seul appartement.

La maison Jane-Tate est classée en 1964. En 1975, l'intérieur est restauré. Au cours des années 1980, l'édifice perd sa fonction commerciale au profit de la fonction résidentielle.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 416, rue de Bonsecours
  • 418, rue de Bonsecours
  • 420, rue de Bonsecours
  • 422, rue de Bonsecours

Latitude :

  • 45° 30' 35.225"

Longitude :

  • -73° 33' 7.11"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 181 908

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉLANGER, Christian et al. Le patrimoine de Montréal. Document de référence. Montréal, Ministère de la Culture et des Communications / Ville de Montréal, 1998. 168 p.
  • CARREAU, Serge, dir. et Perla KOROSEC-SERFATY, dir. Le patrimoine de Montréal : document de référence. Montréal, Ville de Montréal et ministère de la Culture et des Communications du Québec, 1998. s.p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • FORGET, Madeleine, dir. et Gilles LAUZON, dir. L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine. Montréal / Québec, Publications du Québec / Société de développement de Montréal / Ville de Montréal; Min. de la Culture et des Comm. du Québec, 2004. 292 p.
  • MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. Architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments. Montréal, Éditions du Méridien, 1990. 222 p.
  • NOPPEN, Luc. « Maison Nolin ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 36.
  • ROBICHAUD, Léon et Alan STEWART. Recherche dans le cadre de la révision toponymique des biens culturels sur l'île de Montréal. Volet 1. s.l. 1999. 34 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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